ROYBON

 

(Canton de Bièvre, ex canton du même nom).

Forme ancienne : Roybonis au XIVe siècle.

Gentilé : Roybonnais.

Héraldique : d’or à la bande d’azur chargée de trois cloches d’azur.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3134 SB

 

Superficie : 6731 hectares.

 

Population (2015) : 1229 habitants.

 

Hagiographie : Jean-Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême. Décapité en 31. Il est représenté avec un agneau pascal dans les bras.

 

 

Préhistoire : indice de site du paléolithique moyen (pointe de silex de type Levallois de l’époque de Neandertal, paléolithique moyen, au Musée Dauphinois n°45.8.42).

Une pointe en silex gris d'époque chalcolithique a également été découverte.

 

Epoque gallo-romaine : un vieux chemin, partant de Saint-Pierre-de-Bressieux et suivant la ligne de faîte dans la traversée de la forêt de Chambaran, est qualifié de "voie romaine". Il est distingué, sur le plan cadastral, sous le nom de Chemin de l'Etrat ou Estra du Faital. Selon C. FILHOL il s'agirait de la voie romaine de Vienne à Die.

Dans le bas du village, des murs en petit appareil passent pour être d'origine antique mais il s’agit plus vraisemblablement des restes de l’enceinte médiévale de Roybon, bien que la construction paraisse différente.

En 2010, dans le bois des Avenières un fragment de tegula a été trouvé.

En 2014, au sud est du cimetière on a découvert un épandage de 23 tessons de céramique grise et rouge.

La même année, lors des travaux de contournement de la RD 71 on a mis au jour un petit bâtiment de 200 m2 avec une abondance de tegulae et d’imbrex.

A Vatillier Sud, on a fouillé en sauvetage en 2017 un bâtiment de 23 m sur 13 m datant du Haut-Empire.

On notera également un lieudit Villette.

 

Haut Moyen Âge : emplacement d’une motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Aumônerie disparue.

 

Ancien temple : édifié en cailloux roulés au XVIIe siècle. Il conserve une tour et une niche renfermant une statue de la Vierge.

 

Presbytère édifié en 1746 par les Antonins desquels dépendait l’église paroissiale.

 

Eglise Saint Jean-Baptiste : elle a été construite en 1879 en briques et cailloux roulés, disposés en épis, d'après les plans de l'architecte Berruyer. Le clocher est à l'imitation de celui de Saint Germain des Près.

Elle conserve une très remarquable chaire à prêcher, en bois sculpté du XVIIe siècle qui est en fait l'ancien tabernacle de l'abbaye de Saint Antoine. Cette chaire a été classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1911. Deux reliquaires du XVIIIe siècle ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers monuments historiques en 2001.

L'église conserve également une cloche de 1747.

A la cure, des boiseries et quatre portes du XVIIIe siècle ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers monuments historiques en 2001.

 

Trappe de Chambaran, abbaye Notre-Dame-du-Sacré-Coeur : la maison n'a rien de remarquable que son étendue. Elle a été construite à partir de 1868 par des moines venus de Sept Fons dans l’Allier. La porte d'entrée, ouverte sous un pavillon, conduit à la cour au fond de laquelle s'élève la chapelle du couvent. L’abbaye fut occupée par les cisterciens jusqu’en 1903. C’est à partir de 1931 que les premières moniales s’installèrent dans des bâtiments délabrés pour former la communauté des trappistines qui existe encore.

 

Ancien couvent d’Ursulines (château du Boccage).

 

Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (segment de Saint-Péray à Arles par Saint-Antoine).

 

Châteaux :

 

Maison forte des Loives : à l'origine, cette maison forte des abbés de Saint-Antoine remontant au XIIIe siècle affectait la forme d'un "V" très ouvert, presque à angle droit. La tour, bien plus élevée qu'elle ne l'est actuellement, en occupait le centre. Une branche de ce "V" regardait Roybon ; l'autre subsiste toujours. Cette disposition s'appliquait à la partie nord qui surveillait la vallée de la Galaure car, à l'époque où elle fut édifiée (sans doute le XIIIe siècle), les guerres étaient fréquentes entre les Dauphins et les Ducs de Savoie. De cette aile, gardant la contrée, il ne reste plus de traces. Par contre, la façade qui est adossée au coteau est riche en enseignement.

Ensuite, les habitants des Loives, afin de surveiller plus étroitement les soldats savoyards, construisirent un fort à Montfalcon : Montis Falconis in territorii Loiviarium. Ainsi, les Loives sont elles le berceau de Montfalcon.

Puis, la maison des Loives devint une résidence plus pacifique. A la fin du XIVe siècle, les Antonins acquirent le Chasselet des Loives de Guigues Velnier qui, lui même, le tenait du Dauphin Humbert Ier et s'y établirent. Ils en firent un hôpital destiné à soigner le "mal des Ardents". Il semblerait aussi que ce soit aux Loives que fut célébré le mariage de Guigues VII et de la princesse Béatrix de Savoie.

Les Loives avaient été érigées par les moines chevaliers en une sorte de panthéon des armes de leurs bienfaiteurs. C'était une forme de reconnaissance que d'afficher ainsi, de façon durable, le blason des seigneurs environnants qui les avaient comblés de leurs bienfaits.

L'immense salle de réception, aujourd'hui compartimentée, avec sa cheminée massive était ornée de peintures murales de la fin du XIVe siècle. Les fresques sont au nombre de deux ; en premier lieu, la fresque de Saint Georges, patron du Dauphiné, aujourd'hui défigurée. En second lieu, une grande fresque qui fait le tour de l'immense salle, simulant une draperie. Les armes se trouvent à la partie supérieure et l'on compte 39 blasons. Les plus importants sont ceux des Dauphins de Viennois, des Comtes de Savoie, du seigneur de Bressieux et du Vicomte de Clermont. De même, figurent les armes des prieurs de Saint Antoine, les armoiries du seigneur d'Hauterives et celles du seigneur de la tour de Vinay.

Sur la façade de ce qui fut l'aile gauche de la maison forte, figure un écu marqué du Tau traditionnel de Saint Antoine, avec la date de 1749. C'est l'époque où les chanoinesses succédèrent aux chanoines de l'hôpital des Loives. Enfin, il y a quelques décennies, des fouilles ont révélé des cadavres intacts, avec armure et épée, l'épaule gauche garnie du Tau symbolique.

Les parois supportant les peintures murales ornant les murs du grenier ont été classées monument historique en 1961.

 

Enceinte médiévale : la « ville neuve » de Roybon, décidée dès le 1er janvier 1265 par la dauphine Béatrix par la concession d’une charte de franchises ne fut en fait établie qu’en 1294 sous le dauphin Humbert Ier. Quelques fragments du rempart médiéval, en galets roulés, ont été conservés. Ceux ci remontent vraisemblablement à 1372, époque de la signature d'un compromis tendant à leur construction, entre Béatrix de Genève et les consuls de la communauté.

 

Pavillon dit de Louis XI : ancien rendez vous de chasse construit par la famille de Clermont sous le règne du Dauphin Humbert Ier. La tradition locale dit que Louis XI, alors Dauphin, venait se reposer dans cette tour après ses chasses dans les bois de Chambaran. Le pavillon a été englobé, au XVIIIe siècle, dans le château de Romme.

 

Ancienne maison forte : en bordure des remparts, bâtiment avec tour, d'époque gothique, abritant aujourd'hui la gendarmerie.

 

Château de Romme : remarquable édifice par sa position pittoresque, ses jardins en terrasse et ses jardins, remontant au XVIIIe siècle.

 

Château Rocher : grande demeure moderne, au débouché de la forêt de Chambaran avec des fondations sans doute anciennes.

 

Château du Boccage.

 

Architecture civile :

 

Maison avec tour d'escalier du XVIIe siècle.

 

Halle : vaste édifice, construit en 1805.

 

Fontaines : dans le village sont conservées trois fontaines de 1834.

 

Monument de Saint Romme : monument funéraire du Conventionnel Saint Romme, enfant de Roybon, né le 11 septembre 1796. Procureur général de Grenoble en 1848, député de l’Isère de 1848 à 1851, il décéda à Roybon le 9 février 1862. Le monument, situé au centre du village, est surmonté de la reproduction exacte de 3 mètres de hauteur de la statue de la Liberté de New York, don en 1906 du sculpteur Bartholdi à son ami Henri de Saint Romme.

 

Maisons en galets des XVIIIe et XIXe siècles.

 

A la mairie, buste de Mathias Saint Romme de 1885, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2001.

A l’église, cadran solaire avec inscription : tempora computantur (les temps sont comptés).

Autre cadran solaire avec devise : « la vertu exceptée tout passe comme l’ombre ».

 

Lieux anciens :

 

Adroys, XVIIIe siècle, l’Adroit.

Aqum nigra, XIe siècle, Aiguenoire.

La Bastie, XVIe siècle.

Borionerium, XIVe siècle, Bourjonnière.

Molendinuma Roybonis, XIVe siècle, les Moulins.

De Verna, XIVe siècle, la Verne.

Lovias villa, XIe siècle, les Loives (supra).

Valle Orseri, XIIIe siècle, Valoursiere.

 

Autres indications :

 

Charte de libertés et de franchises octroyée le 1er février 1264.

En 1294, le dauphin Humbert accorde de nouveaux privilèges.

2 moulins médiévaux sont mentionnés dans un acte du 29 octobre 1308.   

Valoursiere mentionné au XIIIe siècle : Valle Orseri.

Moulins cités dès 1346.

Lors des travaux de contournement de la RD 71 en 2014, on a exhumé une structure hydraulique en bois datée par dendrochronologie de 1498.

 

Verreries : il y eut à Roybon, dès la fin du XIIIe siècle, cinq verreries, dont deux étaient situées au lieudit la Verrerie, l'une étant appelée "la Vieille" et l'autre, "la Nouvelle".

La Verrerie Vieille était située le long des limites de Varacieux, à environ 150 mètres du chemin de l'Etrat. Elle tomba en ruines en 1623.

La Verrerie Neuve est la seule qui repérable par un panneau indicateur. Elle se trouvait à la jonction de la Galaure et du Merderon. Elle fit l'objet d'un acte de concession en emphytéose en date du 15 mai 1338. Aux termes de cet acte, le Dauphin Humbert II baillait à un certain Guionnet, verrier de Chambaran, une partie de la forêt délimitée par la route qui reliait la vallée de Bressieux à Varacieux, jusqu'à la "voie pavée". Elle fonctionna jusqu'au XVIIIe siècle. Dans des bâtiments modernes, subsiste une tour, dont le mur a 1,20 mètre d'épaisseur.

La Verrerie de la Bâtie, située au centre de la forêt de Chambaran, fonctionna jusqu'en 1682.

La Verrerie du Bourg, se trouvait à l'emplacement de l'actuel hôpital. Elle fut créée par le seigneur de Roybon le 29 mai 1613 et détruite, moins d'un demi siècle après, en 1660.

La Verrerie de Poméras est seulement connue par deux citations du XVIIe siècle.

Borne de mandement de 1605.

G. ALLARD mentionne la présence d’un péage.

Au lieudit le Vatillier demeure de la fin du XVIIIe siècle.

 

Camp de Chambaran : camp militaire créé en 1882 sur le plateau du même nom.

 

Au "village d'enfants", ancienne maison Saint-Romme sont conservés :

-       une statue le Vigneron alsacien de 1869, inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1995,

-       une statue le Tonnelier de 1902 (même protection),

-       une buste de Henri Saint-Romme de 1906 (même protection),

-       un haut-relief de fouilles dans des ruines antiques de 1900 (même protection),

-       un haut-relief de remise d’un document à une reine de 1900 (même protection).

Le plateau de Chambaran est classé à l’inventaire national du patrimoine naturel sur 230 hectares.

Site Natura 2000 des étangs, landes et vallons tourbeux de Chambaran (arrêté du 26 octobre 2015).

Réserve naturelle de la Verrerie (réserve associée).

ZNIEFF du plateau de Chambaran.

ZNIEFF de la prairie humide de l’Oursière (14 hectares).

ZNIEFF du boisement humide et ruisseau de Calaveyson (11 hectares).

ZNIEFF des ruisseaux de Chambaran (177 hectares).

ZNIEFF des vallons des Chambarans.

ZNIEFF de la tête de bassin du Ferrand (144 hectares).

ZNIEFF du ruisseau le Valeré.

ZNIEFF du cours supérieur de la Galaure.

Arrêté de biotope des prairies et vallon paratourbeux du Grand Julin de 22 mai 2017.

 

Bibliographie :

 

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