PLAN

 

(Canton de Bièvre, ex canton de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs).

Forme ancienne : Planis au XIIIe siècle.

Gentilé : Planots.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 610 hectares.

 

Population (2015) : 256 habitants.

 

Préhistoire : à l’automne 1968, le Dr MALENFANT a trouvé quelques éclats néolithiques dans des labours.

 

Protohistoire et époque gallo-romaine : l’oppidum dit Camp de César se situe sur le plus haut sommet de la commune à une altitude voisine de 850 mètres d’où la vue est magnifique : non seulement elle domine toute la plaine mais elle s’étend en écharpe de Voiron à Beaurepaire. Ce site, qui semble avoir été la clé de voûte de la région à la fin de l’époque protohistorique, est le triomphe de la pente aménagée. Il a été isolé du reste de la colline par un vallon artificiel de 120 mètres de long sur 40 mètres de large et 15 mètres de profondeur. Dans le fond de ce vallon, un premier chemin d’accès est encore utilisable et pénètre l’oppidum par le sud est. Un second chemin, peut être plus récent, longeait la base du talus, obligeant l’assaillant éventuel à se présenter à découvert.

La superficie de l’ouvrage couvre environ 4 hectares. Les pentes qui l’entourent de toute part ont été taillées à même la moraine et ont encore une inclinaison de 30°. Au sud elles sont vertigineuses puis, ne dépassant pas le minimum de 30 mètres, elles font le tour complet du site. La levée de terre au nord ouest était en outre surmontée d’un mur en bloc de poudingue et de terre. La masse de la muraille effondrée peut, en cubage, lui donner une hauteur d’un à deux mètres sur une largeur d’un mètre.

Le travail effectué en ce lieu retiré est considérable et témoigne d’une population fort nombreuse. Trois points d’eau existent dans l’enceinte même, sans quoi nul habitat prolongé n’eut été concevable. En son centre, l’ouvrage de Plan conserve un vaste pierrier orienté est ouest qui pouvait primitivement être un tumulus. Des amas semblables existent également sur la crête et à l’extérieur de l’ouvrage, tant à l’est qu’à l’ouest. Enfin, à l’extérieur du camp, vers les Terreaux, des traces concentriques (enclos ou silos protohistoriques » existent sous la végétation et sont visibles à certaines époques.

Par certains cotés, la situation et la configuration de cet oppidum rappellent, dans une moindre mesure, le camp alsacien du Mont-Saint-Odile. La référence à César, qui est récente, ne procède d’aucun élément historique. L’ancien cadastre nomme le site la Villa. De la céramique de la Tène finale (jattes à bords rentrant, céramique à décor ondé et ocellé) a été recueillie sur l’oppidum à la base du rempart. Quelques tegulae et un tesson de céramique du bas empire ont également été trouvés sur la colline du Retour.

Si la fonction d’oppidum existe bien, la durée d’occupation du site reste encore à préciser.

 

Près du hameau de Girin, on aurait découvert des tombes avec des épées en bronze de l’époque de la Tène.

 

Haut Moyen Âge : en 1925, un cultivateur qui labourait un champ aurait trouvé deux lances, dites « sarrasines » datées de 700-750 (?).

Le castrum Planilla est cité dans le partage du comté de Sermorens en 1107. Il devait être édifié en bois.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Notre Dame : elle conserve un portail de la première moitié du XIIe siècle. A droite de la nef subsiste une chapelle du XIVe siècle, des vitraux du XVIe siècle représentant notre dame des sept douleurs et une verrière de Dieu le Père et une cloche de 1715. Le mobilier de l’église et une verrière figurée du XVIe siècle ont été inscrits à l’inventaire général de 1984.

 

Ancienne résidence des évêques de Grenoble : sur les flancs du coteau est de Plan, importante demeure du XVIIe siècle ayant conservé une entrée monumentale (aujourd’hui ferme). C’été la résidence d’été des évêques de Grenoble. L’intérieur conserve la trace de plafonds à poutrelles et des peintures. L’édifice a été labellisé « Patrimoine en Isère ».

 

Autres indications :

 

Lieudit le Colombier mentionné dès le XIVe siècle : de Colomber.

Borne de domaine du diocèse de Grenoble.

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois n° 2960

G. ALLARD : dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 346

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Saint-Geoire-en-Valdaine, 1870, page 6

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 63

L. JACQUOT : le camp de César, BSPF, 10, 1913, pages 438 et 439

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, page 104

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 121

G. CHAPOTAT : la croisée de Vienne, Evocations, 1955-1957 pages 1376 et 1809 à 1810

P. BISCH : rétrospective sur la plaine de Bièvre, 1960

J. CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, Evocations, janvier 1960, page 94

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 299

G. CHAPOTAT : le camp de César à Plan en Bas Dauphiné, Evocations avril 1981, pages 39 à 48

GALLIA 40, 1982, pages 398 à 406

Archéologie en Rhône Alpes, dix ans de recherches, 1984, page 48

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 144

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 90

W. MEYER : l’ancien arrondissement de Saint-Marcellin à l’époque gallo-romaine, inventaire d’archéologie rurale, 1992, page 29

Carte archéologique de la Gaule, l’Isère 38/1, 1994, pages 122 et 123

A. et L. BRUCELLE : l’Isère, terre de châteaux, 1996, page 112

A. BOCQUET : les Allobroges après Hannibal, 2004, page 34

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 691

Y. HARLE SAMBET et R. MOYROUD : le château de Bressieux, DARA n° 32, 2009, page 33

A. BOCQUET : Inventaire 0 en ligne

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 239

Site Internet : bornes.fapisere