PENOL

 

(Canton de Bièvre, ex canton de la Côte-Saint-André).

Formes anciennes : Pennovonz au XIIIe siècle, Pennopolis, Pennolis au XIVe siècle.

Gentilé : Penolois.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3133 SB

 

Superficie : 1216 hectares.

 

Population (2015) : 340 habitants.

 

Hagiographie :

 

Théobald, évêque de Vienne au XIe siècle.

Loup, évêque de Troyes en 426. Patron des bergers, il était invoqué contre les loups.

 

Protohistoire : certains historiens anciens voyaient dans Penol le nom punique Pénépolis, « ville des carthaginois ». Hannibal lors de son épopée y aurait « passé ses troupes en revue ». AIMAR du RIVAIL envisageait « une guerre punique entre Penol et la Côte-Saint-André » (!).  P. CHANLIAUX en rajoutait disant même avoir retrouvé l’emplacement du « camp retranché carthaginois ». Or en fait, beaucoup moins prosaïquement que ces écrivains qui ne faisaient pas scrupule d’inventer un fait pour expliquer une étymologie, il faut voir dans le nom de Penol le mot Penno signifiant sommet. De fait, le village est dominé par un coteau de 450 mètres, altitude remarquable dans la plaine de Bièvre. Celle-ci aurait pu accueillir un oppidum.

Au Varchet en 2009 et aux Crès nord, des photographies aériennes de 2009 et de 2015 ont montré des structures circulaires pouvant dater de la protohistoire.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges sont connus :

 

Ø  passage supposé de la voie romaine de Grenoble à Vienne au lieudit le Content qui est une enclave de la commune de Penol sur celle de Beaufort.

Ø  L’église est construite sur l’emplacement d’une villa gallo-romaine dont une partie des pierres de taille ont été remployées dans le chevet et dans le chœur. Sous le chœur subsiste une partie de mosaïque de la fin du IVe siècle, découverte en 1956, qui était vraisemblablement le sol de l’une des pièces de la villa. Elle a été classée monument historique en 1980.

Ø  En 1955, devant le chœur de l’église, on a recueilli des tuiles, de tessons de céramique, des morceaux de marbre et des fragments de colonnes.

Ø  Les fouilles de R. GIRARD en 1966 et 1967 aux abords de l’église ont confirmé l’emplacement d’une luxueuse demeure antique et ont révélé un bassin de 14 m de longueur sur 4 mètres de largeur qui devait être le triclinium de la villa.

Ø  Ces fouilles ont également montré qu’il n’y avait pas eu d’édifice paléochrétien avant l’église actuelle.  

Ø  Dans le jardin du presbytère on a signalé la trace de deux aqueducs, des figurines, des monnaies romaines et autres objets.

Ø  L’un de ces deux canaux antiques aboutissait à une citerne, également antique, recouverte au XIXe siècle par une fontaine et un lavoir.

Ø  Au Bois des Burettes on aurait découvert avant 1860 des « objets romains ».

Ø  Sur un site non précisé, on mentionne la découverte de coutelas, d’un poignard (infra) et de monnaies de Decius.

Ø  En 2009 au village on a découvert des tegulae, trois fonds de céramiques, 58 panses d’amphores et des charbons.

Ø  Aux Chapelles en 2013, au Mas de l’église en 2014 et aux Fraries en 2015 on a repéré des sites à tegulae.

Ø  A Montchard en 2015 on a découvert un site gallo-romain : tegulae, céramiques, meule en basalte, panse d’amphore, tôle de bronze.

 

Haut Moyen Âge : au pied du coteau des Burettes, on a trouvé des objets métalliques semblables à ceux du la de Paladru.

Les coutelas présumés gallo romains seraient en fait des scramaxes mérovingiens.

Aux Ecommuneaux en 2014-2015 on a découvert un site du Haut Moyen Âge des VIIe, VIIIe siècles : céramique dont un rebord de gobelet tronconique à leurre biseautée.

Le site de Montchard découvert en 2015 (supra) a livré des sigillées des VIe – VIIIe siècles.

 

Edifices religieux :

 

Eglise et prieuré Saint Théobald et Saint Loup : de l’ancien prieuré de Pénol, qui dépendait de l’abbaye de Saint Chef, subsiste seule l’église des XIe et XIIe siècles. Le portail, fortement en saillie, est remarquable : il se compose de deux colonnes cylindriques avec chapiteaux à feuilles d’acanthe et volute, accompagnées de masques grimaçants supportant une arcade à plein cintre.

A l’intérieur, une belle abside laisse voir ses assises en molasse et cailloux roulés : sa voûte en cul de four repose sur des arcades en plein cintre, de largeur inégale, séparées par des colonnes. Trois baies éclairent le chœur : leurs colonnes cylindriques, moins importantes que celles du portail, présentent les mêmes caractéristiques et des chapiteaux avec fleurs et figures. Le chœur roman conserve des peintures du XVIIe siècle. L’abside a été classée monument historique en 1980. Le portail, la nef et les parties basses du clocher ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire la même année.

 

Lieudit la Maladière, emplacement probable de maladrerie.

Lieudit Saint Martin.

 

Passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (segment de Genève au Puy), aujourd’hui GR 65.

 

Le château du Content est traité avec la commune de Beaufort.

 

L’Atelier Tournseol a recensé 2 cadrans solaires sur la commune.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 36314

AIMAR du RIVAIL : De Allobrigus, vers 1540

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 327, 328 et 413

L. CLERC JACQUIER : recherches sur la Côte-Saint-André, 1853, page 7

A. MACE : guide itinéraire T 3, 1860, pages 169 et 170

A. de SAINT ANDEOL : notices sur les églises de Penol et du Mottier, bulletin de l’Académie Delphinale 1860, pages 597 à 608

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de la Côte-Saint-André, 1870, pages 8 et 9

P. CHANLIAUX : les antiquités de l’Allobrogie, 1890

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 41

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 209, 263 et 313

J. B. LANFREY : chez nous, 1930

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 128

Dom L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des prieurés, T II, 1939, page 2247

GALLIA, 1958, 2

R. GIRARD : rapport sur les fouilles exécutées en 1966 et 1967 près de l’église de Penol

A. LUYAT : l’église de Penol, 1977

J. LANCHA : mosaïques géométriques et ateliers de Vienne, 1977, pages 61 à 63

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, pages 199 et 200

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, pages 108 et 109

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 238 et 239

G. BARRUOL : Dauphiné roman, 1992, pages 242 et 243

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère (1996-1998)

H. LAVAGNE : recueil des mosaïques de la Gaule, III, 2000, pages 71 et 72

J. P. JOSPIN : note sur la villa gallo-romaine de Penol, la Pierre et l’Ecrit 2010, pages 7 à 14

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2014, page 117

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 234 à 236