ORNACIEUX-BALBINS

 

(Canton de Bièvre, ex canton de la Côte-Saint-André).

Formes anciennes : Ornacevo au IXe siècle, Ornaciacum au XIIe siècle.

Gentilé : Ornacieurots.

 

Au 1er janvier 2019 devient commune Ornacieux-Balbins.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3133 SB

 

Superficie : 489 hectares.

 

Population (2015) : 416 habitants.

 

Hagiographie :

 

Jean, l’apôtre, disciple préféré de Jésus. Martyr à Rome devant la Porte Latine.

Didier, évêque de Vienne, lapidé à Chalaronne en 607 sur l’ordre de Brunehaut.

Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.

 

Préhistoire : monolithe « celtique » dit croix de pitié dans un petit bois sous la motte castrale.

 

Protohistoire : on a découvert vers 1870 une épée gauloise sous un tertre à coté d’un très grand squelette. CHANLIAUX a pensé à un oppidum ayant put exister sur le site du château.

Des clichés aériens de l’IGN de 2009 et de 2015 montrent aux Plagnes une structure circulaire de 20 mètres diamètre (structure fossoyée de la sépulture gauloise ?).

 

Epoque gallo-romaine : divers auteurs, notamment d’ANVILLE, PILOT, S. GRAS, WALCKENAUER, CHANLIAUX, CROZET, CHAPOTAT et, plus récemment, F. DORY identifient Ornacieux avec la station TVRECIONO de la voie romaine de Grenoble à Vienne en raison probablement de son équidistance entre Vienne et Grenoble.

Or, il semble que le nom d’Ornacieux n’ait jamais varié de son origine qui passait pour être un patronyme, Ornacius, soit du nom Orniciacum. Les plus anciennes mentions écrites confirment cela, Ornacevo en 830, Ornaciacum en 1107, Ornacefau au XIVe siècle, Ornacni, Ornasieu au XVe siècle.

Selon le chanoine LANFREY qui nomme Ornacieux Turrecianicum, le vicus éventuel serait noyé sous quatre mètres d’alluvions ! A ce jour on connaît peu de traces : des tegulae, un poids en plomb, des tessons de céramique et un peson de tisserand.

La seule trace crédible est un trésor d’environ 400 pièces de la fin du IIIe siècle au début du IVe siècle, la majorité des pièces à l’effigie de Constantin, trouvé avant 2014 aux Plagnes qui a été dispersé avant d’être inventorié.

Mais l’assimilation d’Ornacieux à Turedunum n’est guère crédible en raison de l’absence de preuves sur le terrain mais aussi d’une absence quasi-totale d’indices toponymiques, ce qui n’exclut pas pour autant la possibilité d’une voie secondaire (compendium de la Cote-Saint-André à Vienne ?). Au surplus, on relèvera que la carte archéologique de l’Isère (38/4, 2017) accorde une demi page à Ornacieux et trente deux à Tourdan.

J. FILLEAU et J. C. BOUVIER y voient l’origine dans le patronyme Ornatius ou Ornacius.

 

Haut Moyen Âge : au-dessus du cimetière, emplacement d’une motte castrale très abîmée. C’est l’emplacement du castrum Orniciacum attribué à l’archevêché de Vienne en 1107 lors du partage du comté de Sermorens.

Ornacieux est cité dans une charte de 830 : Ornaticum.

Vers 1965, au lieudit la Chapelle des travaux de pose de canalisations ont entraîné la destruction de quatre sépultures en pleine terre.

 

Edifices religieux :

 

Commanderie de Saint-Jean-de-Jérusalem : elle est citée au XIVe siècle dans le pouillé de Vienne : preceptori Templi de Ornaceo. Elle fut réunie ultérieurement à celle de Valencin. Une maison subsiste toujours sous le nom de « Maison des Templiers » avec les restes d’une chapelle voûtée dédiée à Saint Jean-Baptiste. C’est en 2018 l’atelier d’un menuisier entre le chemin du Temple et le château de Grand-Maison.

 

Prieuré Saint Didier : prieuré bénédictin qui dépendait de l’abbaye de Saint Chef. Il existait encore en 1474.

 

Maladrerie Sainte Madeleine : fondée en 1450 par le seigneur du lieu, Gabriel de Roussillon. Le lieudit Mas de Malatra en rappelle l’emplacement.

 

Eglise Saint Didier : érigée en 1844. Elle possède une statue de la Vierge à l’enfant du XVIIIe siècle, deux reliquaires ostensoirs du XIXe siècle, deux croix d’autel, un ciboire du XIXe siècle, un tableau de l’Adoration et un tableau de la Vierge de même époque, inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1986.

Elle possède également un chemin de croix en plâtre polychrome restauré en 2011 et un vitrail de 2006 à l’effigie de la bienheureuse Béatrix.  

 

Croix de mission devant l’église.

 

Croix dite de Saint Béatrix érigée en 1903 pour le sixième centenaire anniversaire de la naissance de Béatrix d’Ornacieux.

 

Béatrix d’Ornacieux : née vers 1260 au château du lieu. Elle entre en 1273 à la chartreuse de Parménie et fonde ensuite un monastère à Eymeux (Drôme) où elle vit dans l’austérité et y connaît de nombreuses extases mystiques. Elle en devient prieure et y meurt en 1305. Vénérée comme bienheureuse, son culte est confirmé en 1763. Elle a été béatifiée par Pie IX le 15 avril 1869.

 

Passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (segment de Genève au Puy), aujourd’hui GR 65.

 

Châteaux :

 

Château féodal : ancien château des seigneurs d’Ornacieux qui fut ruiné par le baron des Adrets durant les guerres de religion avant d’être démantelé sous Louis XIII. Les pierres restantes ayant été utilisée pour la construction de maisons, il n’en subsiste plus rien.

Aymon de la Chambre prêta hommage pour la terre d’Ornacieux le 25 mars 1357. Ses armes étaient semées de France à la bande de gueules brochant sur le tout.  

 

Château de Grand Maison : il semble remonter au XIIIe siècle mais a connu des transformations quasi complètes.

 

Trace de deux maisons fortes.

Lieudit la Bastie mentionné au XVe siècle.

Château d’Armanais.

Domaine de Dony : maison bourgeoise en pisé du début du XIXe siècle.

 

Autres indications :

 

Maison de Guillaume Capellani mentionnée dans un acte de 1199.

Lieudit Larra (aujourd’hui Larras) mentionné au XIIIe siècle.

Lieudit Moncharu (aujourd’hui Montchardon) mentionné au XIIIe siècle.

G. ALLARD mentionne la présence d’un péage.

Chemin du Pavé, belle demeure du XVIIe siècle avec une tour et une belle entrée.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 3606

Regeste Dauphinois n° 2960, 3891, 4022, 4949, 5366, 5478, 6617, 8779, 29558

AYMAR du RIVAIL : de Allobrogibus, vers 1540

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, T I, 1661, page 596

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 100, 259 et 318

D’ANVILLE : géographie ancienne abrégée, 1769

S. GRAS : notes sur les restes de voies romaines qui existent dans l’Oisans, 1839

WALKENAUER : géographie des Gaules, 1839

J. J. A. PILOT : antiquités du Dauphiné, 1843

A. MACE : guide itinéraire, T 3, 1860

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 354

G. de RIVOIRE de la Bâtie : Armorial de Dauphiné, 1867, page 132

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, cartulaire A charte VII page 17

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de la Côte-Saint-André, 1870, page 6

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 62

L. NIEPCE : le grand prieuré d’Auvergne, 1883

U. CHEVALIER : cartulaire de Bonnevaux, 1889, chartes n° 72, 155 et 253

P. CHANLIAUX : les antiquités de l’Allobrogie, 1890

R. DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx, 1897, charte 23

E. PILOT de THOREY : catalogue des actes du dauphin Louis II devenu le roi Louis XI, 1899, page 68

G. COLLINO : le carte della prevostura d’Oulx, 1908, charte 90

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 23, 197, 234 et 256

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 183

J. IMBERT : histoire se la Cote Saint André, 1944, page 18

G. CHAPOTAT : la croisée de Vienne, 1959, pages 33 à 46

P. BISCH : rétrospective sur la plaine de la Bièvre, BSDEA 1961, page 119

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 218

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 198

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 108

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 235

F. DORY : inventaire archéologique et voies antiques du Viennois occidental, époque gallo-romaine, 1988, page 164

J. L. AUBARDIER et M. BINET : les sites templiers de France, 1995

F. BERTRANDY : bornes milliaires et réseau routier dans la cité de Vienne, 2001, pages 36 à 38

J. C. BOUVIER : noms de lieux du Dauphiné, 2002, page 50

J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 71

A. BOCQUET : Inventaire 0 en ligne

J. P. DELL’OVA : la commanderie du temple de Vaulx, templiers et hospitaliers en Viennois et en Lyonnais, 2012, pages 28, 52 et 55

Commanderies des Templiers de France : site Internet templiers.net/departements

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 228