BRESSIEUX
(Canton
de Bièvre, ex canton de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs).
Formes
anciennes : Bressiani au IXe siècle,
Bresiaco, Brexiaco au XIe siècle, Brissei Brisseu au XIIe siècle, Breysiacum au XIIIe siècle.
Gentilé :
Bressieurots.
Héraldique :
de gueules à trois fasces de Vair.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3134 SB
Superficie :
80 hectares.
Population
(2015) : 88 habitants.
Hagiographie :
Michel,
l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament. Patron de la
France et des hauteurs.
Roch,
pèlerin et mendiant au début du XIVe siècle à Romme qui se vouait à soigner les
lépreux. Très populaire au Moyen Âge, il était invoqué contre les épidémies et
les maladies contagieuses.
Préhistoire : une centaine de palets disques
du paléolithique moyen ont été trouvés près du château.
La
station de Croix Trouva a livré quelques outils présentant un aspect
moustérien (paléolithique moyen) et près de 200 pièces (grattoirs, perçoirs,
flèches, 17 haches ou ciseaux polis en roche verte, nucleus pyramidaux, éclats
de taille…) d’époque néolithique. L’emplacement d’un village de cette époque
est présumé.
Epoque
gallo-romaine :
sur le site du château, la tradition place un « poste gallo
romain » lié à l’hypothétique voie romaine de Vienne à Die. Les fouilles
faites récemment dans la basse cour du château ont livré un sol en mortier rose
caractéristique d’un établissement de type thermal.
La
nature de ce site n’est pas déterminée avec précision : villa, domaine ou
petite agglomération ?
Sur
un site non précisé on aurait découvert en 1961 des monnaies romaines (non
décrites), une lampe en céramique et des céramiques sigillées dont une
avec l’estampille PRISCVS et un fond allobroge estampillé VALLO.
Le
musée du site conserve quelques monnaies de provenance locale : demi as
de Nîmes, as de Galba, petit bronze de Claude, antoninianus de Gallien et une monnaie du IVe siècle.
Sur
les hauteurs entre Charpenay et le Fouilloux présence de
nombreuses tegulae.
Pour
P. H. BILLY et pour A. PLANK le nom de Bressieux viendrait du patronyme Briccius
(domaine de). Il semble toutefois qu’il s’agisse d’un patronyme gaulois
latinisé.
Au
Colombier en 1991, lors de travaux, un sol de mortier rose est apparu.
On
mentionnera le lieudit le Villard.
Haut
Moyen Âge : la
motte de Boule Billon parait être le site du château primitif de
Bressieux. Différents sondages réalisés depuis le XIXe siècle ont permis de
collecter un riche mobilier archéologique datable du XIe siècle. L’arasement de
la motte en
Sur
le site du château emplacement d’une autre motte. Elle devait être pourvue d’un
fossé annulaire et d’une tour en bois correspondant à une couche d’incendie.
Troisième
motte dite du Châtelard.
L’archiprêtré
de Bressieux remonte au IXe siècle et comprenait alors deux églises :
Saint-Pierre-ès-Liens (Saint-Pierre-de-Bressieux) et Saint Siméon le Stylite
(Saint Siméon de Bressieux).
Le
site castral à livré une monnaie de Conrad II le Salique du début du XIe siècle.
Edifices religieux :
Ancienne
église : Bressieux
a été érigé en archiprêtré rural dans le courant du IXe ou du Xe siècle. On
ignore l’emplacement de cette église.
La
seconde église est contemporaine du château (vers 1276). Edifiée dans la basse
cour contre le rempart, elle était utilisée par la famille seigneuriale et les
habitants du bourg. Cette église castrale sera plus tard dédiée à Notre Dame et
à Saint Roch. Elle fut détruite vers 1835. Un sondage archéologique de
Le
dictionnaire topographique de PILOT de THOREY fait état d’une église disparue
mentionnée au XVIIe siècle sous le nom de Notre Dame de Cossineu.
Confrérie
de Saint Roch elle est
connue par une bulle du pape Urbain VIII du 16 août 1630, accordant
l’indulgence aux religieux de cette confrérie.
Chapelle
de l’est du château construite en 1663.
Eglise
Saint Michel et Saint Roch :
construite en 1867, elle possède :
Ø
un
grand tableau du XVIe siècle représentant la Vierge entourée de Saint Michel et
de Saint Roch, d’un auteur inconnu mais peut-être local (en arrière-plan on
peut voir la chaine du Vercors), classé monument historique au titre des objets
mobiliers en 1995,
Ø
deux
statuettes d’anges du XVIIIe siècle inscrites à l’inventaire supplémentaire des
objets mobiliers des monuments historiques en 1994,
Ø
une
statue de Saint Roch du XVIIIe siècle (même inscription),
Ø
une
chape du XVIIIe siècle (même inscription en 2007),
Ø
un
chemin de croix de la fin XVIIIe siècle (même inscription),
Ø
un
tableau du XIXe siècle représentant la chrétienté enchaînée (même inscription),
Ø
deux
vases d’autel du début du XXe siècle (même inscription).
Le
Musée Dauphinois conserve une vierge assise et couronnée tenant l’enfant Jésus
et une statue de Saint Roch du XVe siècle, sans doute de même provenance (MD
34.1.3).
Lieudit
Saint Didier.
Châteaux :
Château : les restes de ce considérable
château, fort pittoresques du coté nord ne présentent au sud que les fondements
de quelques tours et quelques tronçons de murailles. Coté nord subsiste en
entier une grande et grosse tour, des fragments de murs épais et solides et une
très belle porte ogivale flanquée des deux cotés d’une haute tour ronde dont
l’une a conservé ses créneaux. La construction était intégralement bâtie en
briques. Ces ruines donnent une idée très suggestive de ce que devait être le
château à l’époque de la féodalité. La seigneurie de Bressieux apparaît vers
l’an Mil. Le premier d’entre eux, Bornon est cité en 1025. Les Bressieux prenaient
rang parmi les quatre grandes baronnies du Dauphiné avec les Clermont, les
Maubec et les Sassenage. Leurs armes étaient de gueules à trois fasces de vair.
On a pu retracer l’emplacement de trois châteaux successifs : une motte
avec fossé et tour en bois, (celui existant en 1107, le castrum Brissiacum attribué à l’archevêché de Vienne lors du partage du comté
de Sermorens), un château du XIIe siècle en galets roulés (dont on ne
connait que quelques vestiges mis au jour lors des campagnes de fouilles) et le
château aujourd’hui conservé qui remonte à 1276-1277 et appartint aux Bressieux
jusqu’en 1402 puis passa aux Groslée. La révolution empêcha la restauration
projetée par Bérard, écuyer et seigneur de Gouttefrey. Un grand fossé de
Bourg
médiéval : il
était entouré d’une enceinte percée de quatre portes. Celle-ci est conservée
dans sa partie ouest avec une porte dite Porte Neuve. Elle comprenait
huit tours dont l’une, dite Tour Rambaud est bien conservée. Au hameau
actuel de Vaux on voit encore une porte ogivale et des restes de murs.
En-dessous
de l’église, maison forte remaniée mais conservant des fenêtres à meneaux.
Autres indications :
Charte
de liberté accordée aux habitants par Hugues, seigneur de Bressieux, le 6 juin
1288.
Maison
du Marché mentionnée dans un acte du 27 avril 1349.
Lieudit
les Meunières mentionné dès le XIVe siècle : mass moneriorum.
Moulin
Pourchet, moulin banal des seigneurs de Bressieux construit en torchis, cité en
1456 mais sans doute plus ancien. Il existe toujours.
Au
musée de Bressieux est conservé un panneau en noyer de 1633 rappelant le
rétablissement de la chapelle castrale et le produit des fouilles effectuées
sur le site du château.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 1607, B 2112, B 2226, B 2429, B 2652, B
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13281, 15819, 21910, 24372, 32622, 33174, 36347
Regeste
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