BEAUVOIR-DE-MARC

 

(Canton de Bièvre, ex canton de Saint-Jean-de-Bournay).

Perd en 1790 la paroisse d’Estrablin et Gemens érigée en commune, puis perd en l’An IV les paroisses de Royas et de Savas-Mépin érigées en communes. Enfin, en 1876, Charantonnay est également distrait de Beauvoir pour être érigé en commune distincte.

Formes anciennes : Bellovidere au XIe siècle, Bellivisus de Marco au XIVe siècle.

Gentilé : Beauvoisards.

Héraldique : parti au premier de pourpre au chef d’argent, au deuxième d’argent à deux bandes d’azur, le tout enferré dans une bordure d’or chargée des 10 fleurs de lys.   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3133 SB

 

Superficie : 1127 hectares.

 

Population : 1140 habitants.

 

Préhistoire : le site du Clapier, fouillé en 1990-1991 dans le cadre des opérations préventives sur le tracé du TGV Sud-Est, a livré une industrie lithique abondante et céramique du Chasséen (fosses, dépotoirs, foyers, sols de cabanes) et constitue actuellement l’un des tous premiers sites stratifiés de plein air des régions viennoises et lyonnaises pour la période néolithIque.

 

Protohistoire : le site du Clapier a également livré un paléosol du Bronze moyen au Bronze final avec des fours à pierres chauffantes.

Au lieudit Cul de Bœuf, traces erratiques de la fin de l’âge du Bronze (fosses funéraires).

 

Epoque gallo-romaine : au sommet de la colline du château on a trouvé des fragments de tegulae et une monnaie de Constantin.

Au Clapier, deux coffres en tuiles de la fin de l’époque romaine ont été découverts.

Deux fosses à usage funéraire sont signalées.

Cul de Bœuf des vestiges sont signalés.

 

Haut Moyen Âge : le territoire Macro Campo mentionné dans la charte VII de 830 du cartulaire de Saint Hugues était situé par MARION entre Beauvoir et Villeneuve de Marc. Ce nom de Marc provient du bas latin Marcha, la limite, la frontière.

Une église semble avoir existé à Beauvoir dès 896.

Au Xe siècle est cité la Columberius villa in agro Caranto (Colombiert (?).

Emplacement de motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Notre Dame : elle se dresse à l’extrémité du plateau sur lequel était construite la ville médiévale. Sa construction remonte sans doute à la fin du XIe siècle, époque à laquelle elle aurait remplacé un édifice plus ancien remontant au IXe siècle (896). L’église était le siège d’un important archiprêtré dont dépendaient la plupart des églises des environs. Son plan a la forme classique d’une croix latine. L’abside est rectangulaire, forme assez fréquente dans le Viennois. Le porche est du XVe siècle. Les deux tympans surmontant les portes d’entrée du transept ont été classés monument historique en 1958.

Dans l’église, inscription sur marbre relatant une fondation pieuse de Jean Thanonne de Beauvoir en 1550, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1934 et peinture murale de Saint Antoine et deux donateurs du milieu du XVe siècle.

En 1972, lors de travaux de restauration on a découvert une statue de Vierge à l’Enfant, sans doute enfouie dans la muraille au moment des guerres de religion. Cette très belle Vierge qui, contrairement à la généralité des statues semblables, tient l’enfant sur le bras droit a été authentifiée par le musée du Louvre comme appartenant à l’école florentine. L’auteur qui l’a ciselée dans le bois et peint serait Alesso Badovinelli, artiste florentin du XVe siècle. Toutefois, l’arrêté de classement de 1988 l’attribue au XVIIe siècle.

L’église conserve également :

-       deux statues de Saint Jean-Baptiste et d’un saint personnage du XVIIe siècle inscrites à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1986,

-       une statue de Vierge en assomption du XVIIe siècle (même inscription).

 

Statue de la Madone sur la colline.

 

Châteaux :

 

Ancien château et ville fortifiée : le château fut probablement construit au début du XIe siècle sur le sommet de la colline. Le donjon élevait sa tour à une quarantaine de mètres au dessus du point culminant où fut édifiée en 1868 une statue de la Vierge.

Une famille de Beauvoir est connue dès l’An Mil. Ses armes étaient écartelé d’or et de gueules et sa devise : « jutitia mihi constans et perpetuas voluntas ».

Le château fut occupé pendant quatre siècles avant de passer aux dauphins.

La ville était venue se grouper peu à peu à l’abri du donjon. Elle était ceinte de remparts et avait atteint son plus grand développement après que Guillaume III de Beauvoir lui eut accordé en mars 1256 de grands privilèges.

L’enquête papale de 1339 mentionne que le mandement de Beauvoir comprenait 7 paroisses faisant 500 feux (dont 120 pour Beauvoir) et que le seigneur pouvait en tirer un contingent de 500 à 600 hommes. Les revenus annuels du mandement étaient de 1000 florins.

L’ensemble a disparu et la ville, comme à Septème, a fait place a des cultures et à des herbages.

 

Maison forte de Montenevers mentionnée dans un acte du 22 novembre 1269.

 

Mistralie mentionnée dans un acte du 6 juillet 1339.

 

Charte de libertés et de privilèges donnée par Humbert II le 13 août 1341.  

 

Maison forte de Bagniol mentionnée au XVe siècle.  

 

Lieux anciens :

 

Boraczagin, XIVe siècle, Bourassagny.

Borg vilan, XIVe siècle, Bourg Vilain ?

Bruschet, XIVe siècle, Bruchet.

Chacins, XIIe siècle, Ad Chassaine, XIIIe siècle, Chasse.

Plan de la Chastre, XVIe siècle, la Châtre.

Comba Baneu, XIVe siècle, Bagneux.

Cu de Bo, XIVe siècle, Cul de Bœuf.

Fullosa, XIIe siècle, les Fouilleux.  

Grangie Bellivisus, XVe siècle, les Granges.

Maso, XIVe siècle, Mas Gouver.

Pererie, XIVe siècle, la Peytière.

Viner, XIVe siècle, la Vigne.  

 

Bibliographie :

 

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