Le testament d’Abbon

                                              

                                                                            Jean-Claude MICHEL

Le personnage :

 

Abbon, vraisemblablement prénommé Pierre, pourrait, selon certains auteurs, être issu de la famille de Waldelène connue chez les Alamans au début du VIe siècle. Sa naissance paraît se situer vers 685. Il est plus vraisemblablement issu de deux souches, l’une franque (Marro), l’autre latine (Maurinus).

Ses parents directs sont Félix, son père de la gens Abbo, grand propriétaire terrien burgonde semble-t-il et Rustica, sa mère, d’une famille de haute lignée.  

Ses grands-parents sont Marron et Dodine, mentionnés dans son testament.

C’est le neveu de Vualchinus, évêque d’Embrun, de Symphorianus, évêque de Gap, de Dodon marié à Godane et d’Eptolena, mère d’Honorade tous également mentionnés.

 

Son arbre généalogique a été reconstitué par Eliana Magnani tel que ci-après :

 

Marro – X                           Maurinus – Dodina        Dodo – Goda         Walderbehu - Rigaberga

(avus)                                  (avus)          (avia)             (parens)               (episcopus)                                                                                        

 

        !                                                       !

        !                                                       !

_______________           __________________________________

!                      !                      !                   !                  !

 

Semforinus         Félix     -------     Rustica             Dodo             Epitolena – X

(episcopus)        (pater)               (mater)              (oncle)

 

                                         !                                                              !

                                         !                                                               !

                         ____________________                                   ___________

 

                          Abbo   ------ Virgilia (?)                                         Honorata

 

 

On ne sait où placer Siagria (peut-être apparentée à Abbon par Walderbehu, voir ci-après).                                                      

 

Son nom, qui peut paraître germanique, est en fait un hypocoristique du gaulois Abelonius.

Ses ascendants en ont fait l’un des plus grands propriétaires qui aient existé dans les Alpes puisqu’il possède, par filiation ou par acquisition, une série presque ininterrompue de domaines du Piémont au Mâconnais, en Savoie, en Dauphiné, en Provence et jusqu’à Marseille.

C’est lui qui fonde, pour des raisons qui restent imprécises, mais sans doute sous la pression de ses parents évêques, le 30 janvier 726, au pied du Mont-Cenis sur la Via Francigena, le monastère de la Novalaise sous les patronages des saints Pierre et André. Il est alors recteur de la Maurienne et de Suse.

Contrairement à ce que l’on a souvent écrit, le monastère n’a pas été fondé dans un terrain vierge de toute présence antérieure. En effet, les fouilles conduites à la Novalaise ont révélé la présence d’une occupation remontant au moins au Ier siècle de notre ère et maintenue sans discontinuité jusqu’au début du VIIIe siècle. Ainsi, le site primitif apparaît comme un site à vocation routière dont le monastère serait l’héritier bien plus que l’initiateur.

A priori, Abbon ne s’était pas marié, hormis peut-être avec sa « chère Virgilia » mais n’avait pas, en toute connaissance de cause, d’héritier.

Peu après, il lègue à l’abbaye de la Novalaise par testament en date du 7 mai 739 reçu par le clerc Lidybert presque tous ses considérables biens et notamment dans les pagi de Grésivaudan, Briançonnais, Embrunais, Chorges, Gap et Die.

Ses donations se verront confirmées successivement par Carloman le 26 juin 770, par Charlemagne le 25 mars 773 et par Louis le Pieux en 814.

Nous ne connaissons ni la date de son décès, ni où il est inhumé mais on peut raisonnablement penser à la Novalaise.

 

Était-il patrice ? C’est une question fort controversée.

En effet, dans l’acte de fondation de la Novalaise (RD 536) il n’a pas ce titre et pas davantage dans son testament (RD 543). Dans la confirmation de ses donations par Carloman (RD 560) et dans celle faite par Charlemagne (RD 561) il n’a pas non plus ce titre. Par contre, dans une charte du 23 février 780 (douteuse, il est vrai) il est mentionné trois fois Abbo patricius. Dans un diplôme de Charlemagne accompagnant l’original du testament il n’est pas qualifié de patrice (RD 587). Dans un diplôme de Louis le Débonnaire de 814 (RD 598) il est également qualifié de patrice mais ce document, selon U. Chevalier, serait un faux. Il en irait de même dans un diplôme de Charlemagne de 874 (sic) manifestement faux lui aussi. Néanmoins plusieurs auteurs, et non des moindres, voient en lui un patrice, peut-être le dernier de Provence.

Néanmoins, Jules MARION dans son index generalisis nominum des cartulaires le mentionne ainsi : Abbo patricius, filius Felicis et Rusticae.

 

On connait sept deniers mérovingiens de Marseille, la plupart trouvés à l’ouest d’Aix-en-Provence qui pourraient être de lui. Ils présentent un monogramme avec un A prolongé d’une croisette sur sa barre horizontale ; sur la jambe gauche du A on devine deux « b » en miroir et sur la jambe droite du A on y devine un O ou bien un B ou encore O sur un « n ».

 

Ses biens, dont il dresse une minutieuse liste, sont à la fois urbains et ruraux, et assez dispersés à l’intérieur d’un périmètre qui comprend le Mâconnais au nord, la Méditerranée au sud, le Rhône à l’ouest et la vallée de la Dora Riparia en Piémont à l’est.

Il prend grand soin de mentionner l’origine de ses biens : s’il les a en héritage et de qui (ses parents, sa mère, ses oncles paternel et maternel, ses grands-parents) ou s’il les a acquis par achat (conquiere) et à qui ou encore s’ils lui ont été attribués par jugement.

Abbon hérite également d’une série de colonicae de sa mère Rustica et de son oncle Dodo. De cet oncle, il a ainsi hérité des biens dans le pagus d’Arles ainsi que de maisons à Marseille. Du côté maternel, Abbon a dû être légataire de ses grands- parents car il exécute un pacte passé avec sa cousine Honorata afin de régler les partages des alleux dont elle était l’héritière.

Du côté paternel, ses héritages proviennent de son oncle Semforianus, évêque de Gap, qui a été son tuteur et de Marro, son grand-père.

Trois autres parents font probablement partie de la famille maternelle d’Abbon (Dodo parente meo, Goda parente mea, Wandalbertus abbas parente nostro). Ils lui laissent des biens en héritage mais Abbon leur en achète aussi.

 

Les subdivisions dont il parle sont le pagus, pays, la vallis, vallée, le locellus, petite localité, la casa, la maison, la villa, maison de campagne, la colonica, la ferme ou encore la curtis, grand domaine.        

 

Les personnages :

 

Au niveau de sa première ligne connue :

-       Marro, son grand-père paternel (on ignore le nom de son épouse),

-       Maurinus, son grand-père maternel,

-       Dodina, sa grand-mère maternelle,

-       Dodo et Goda, des parents, dont on ignore le lien avec les précités,

-       Vualdebertus, Walderbetu, évêque d’Arles et son épouse Rigaberga dont on ignore également les liens.

Au niveau de sa deuxième ligne :

-       Félix, son père, fils de Marro,

-       Rustica, sa mère, fille de Maurinus et de Dodina,

-       Semphorinus, évêque de Gap, son oncle,

-       Dodone, son autre oncle,

-       Epistolena, sa tante maternelle, dont on ignore le conjoint,

A son niveau :

-       Lui-même, peut-être marié à Virgilia, sa dulcissime, mais sans descendant légitime direct,

-       Honorata, fille d’Epitolena, sa cousine.

 

Il faut aussi s’arrêter sur le personnage de Domna Sagria, la personne citée le plus souvent (16 fois) dans son testament car Abbon a acquis beaucoup de ses biens. Parmi toutes les femmes citées, elle est la seule qualifiée de domna ce qui pourrait indiquer qu’elle était religieuse. Elle pourrait être parente avec Abbon soit par Virgilia (dont elle pouvait être la tante), soit par Goda avec qui elle partage quelques biens.

Siagria, qui possède d’immenses biens, pouvait tenir son nom d’une ancienne famille de l’aristocratie gallo-romaine originaire de Lyon, les Syagrii.

 

Les fonctions des personnages :

 

Abbate : abbé.

Ancilla : servante.

Capitolarius : intendant, collecteur d’impôts.

Clericus : clerc.

Coloni : les colons, fermiers et travailleurs agricoles.

Deo sacrata femina : femme vouée à Dieu.

Domnus, domna : seigneur.

Episcopus : évêque.

Faber : ouvrier forgeron.

Ingenus, ingenua : libres de naissance.

Inquilinii : sans doute synonyme de colons, parfois traduit comme tenanciers.

Libertus, liberta : affranchis.

Mancipum, mancipuna : anciens esclaves affranchis.

Minesterialis, ministralis : administrateur de domaine.

Monachus : moine.

Opilonicus : berger.

Patricius : patrice, noble, patricien, titre d’honneur créé sous Constantin et supprimé par Charles Martel.

Presbyter : prêtre.

Siricarius : esclave préposé aux soieries.

Servus : esclave attaché à la terre et vendu ou légué avec elle.  

Verbecarius, verbicarius : berger.

Vir clarissimus : homme clarissime, titre honorifique.

 

 

La date de la mort d’Abbon est inconnue mais, à son décès, ses fonctions, eu égard à leur importance, paraissent avoir été directement exercées par Pépin le Bref puis par ses fils Carloman et Charlemagne.     

 

Le testament

 

A ma connaissance, il n’existe malheureusement aucune traduction française d’ensemble du testament dans les sources connues.

J’ai tenté d’en faire une traduction, sinon littérale du moins globale, en citant le plus grand nombre possible de lieux avec, parfois, les interrogations qu’ils suscitent.

Toutefois, en ce qui concerne les pagi de Briançon, Embrun, Chorges et Gap, j’ai largement utilisé la traduction partielle qu’en avait faite J. Roman en 1901.

 

L’unique copie qui nous soit parvenue du testament (la charte XXII du cartulaire A de Saint Hugues recopiée au début du XIIe siècle) est extrêmement incorrecte car les copistes successifs en ont profondément corrompu le texte, à tel point que les mots de la latinité la plus vulgaire ont subi d’étranges déformations et, à fortiori, les noms des lieux. Certains mêmes apparaissent plusieurs fois mais écrits de manière différente.

Toutefois, l’un des grands mérites de ce testament permet de connaître les classes sociales et les métiers du temps.

 

Par ailleurs il mentionne diverses dignités, professions ou charges (ici dans l’ordre alphabétique) :

 

-       Ancilla : servante.

-       Bonevalum : vendeur.       

-       Capitoliarus : intendant, fermier en chef et collecteur d’impôt.

-       Clericus : clerc.

-       Deo sacrata femina : femme vouée à Dieu.

-       Domnus, domna : seigneur.

-       Episcopus : évêque.

-       Faber : ouvrier forgeron.

-       Ministerialis : administrateur de domaine.

-       Monachus : moine.

-       Otilonicus : berger.

-       Presbyter : prêtre.

-       Rex : roi, Thierry IV, maire du Palais et Charles Martel qualifié seulement de vir illustris

-       Sicicarius : esclave préposé aux soieries.

-       Verbicaris : berger.

-       Vir clarissimus : homme clarissime, titre honorifique remontant à l’époque romaine.

Abbon parle aussi de la gente Sarraceorum, gente pagana : les sarrasins et les païens (infra).

 

Trois raisons principales sont invoquées pour expliquer ce testament et les donations qu’il consent :

-       pour assurer le salut de son âme (ce qu’il mentionne à plusieurs reprises),

-       pour s’assurer du contrôle des hautes charges des patrimoines ecclésiastiques et de leur usage politique au travers de leur patronage,

-       de l’objectif de créer une continuité patrimoniale autour d’une seule et même fondation ecclésiastique.

On pourrait y ajouter, et cela a sans doute été déterminant, son absence d’héritier.

Ses donations sont de trois ordres :

-       les principales pour la Novalaise,

-       d’autres, moindres, à l’église Saint-Jean-de-Maurienne fondée par ses parents pour les luminaires de l’église, pour le salut de son âme et pour l’entretien des pauvres,

-       accessoirement, et presque par obligation, pour l’église de Gap.

 

Venons-en au testament proprement dit (traduit avec d’infinies précautions) :

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, le troisième jour du 9 mai de la XXIe année du règne sur les royaumes des Francs avec notre roi le plus illustre (nostro Karolo regna Francorum, Charles Martel) dans l’acte de la VIIe indiction.

Moi, au nom de Dieu, fils de Félix et Rustica, avec un certain esprit sain et des conseils, surmontant le rempart de la fragilité humaine, le testament que j’ai demandé au vénérable clerc Hibert de me rédiger par la loi de Pretoria ou par toute loi de toute nature en disant que si je veux le rendre ab intestat il pourra contenir des codicilles.

Quiconque, je décrète être libre ou qu’ils soient tous libres et chaque couple à qui, selon ma volonté, je lèguerai ou que j’ordonnerai de le faire.

Je suis, au nom de Dieu, Abbon, lorsque la dispensation divine m’a commandé d’émigrer d’ici où j’en aurais fini avec ma riche mère puis l’église sacro-sainte en l’honneur du bienheureux Pierre l’Apôtre et des autres saints du monastère de la Novalaise dans la vallée de Suse que nous avons construit à partir de notre travail dans une affaire de notre propriété où la règle des moines est sous l’ordre spirituel de la religion et la règle du saint bienheureux (Saint Benoît), tu es mon héritière, Sainte Eglise du bienheureux Pierre l’Apôtre du monastère de la vallée de Suse, sous le mur de la ville même ou d’où qu’elle me soit venue à juste titre des lois, c’est tout ce qui est dans la vallée même de Novalaise, même dans (suit une énumération de ses possessions dans le Piémont), Barro (Bar),et dans Albanetu (Venaux) au-delà du Mont Cenis sous Cravasca (Cravière) et dans Faido (la Fale) ou d’autres endroits qui à l’heure actuelle sont adjacents au monastère lui-même ou semblent regarder avec les bois et prairies des Alpes, les acquisitions des eaux ou des ruisseaux, tout ce qui à l’heure actuelle semble être tourné vers le lieu saint lui-même, à la fois pour lui-même ou pour la raison de l’échange avec Maciano in valle Mauregenica (dans la vallée de la Maurienne), je veux et t’ordonne de recevoir en héritière. De la même manière Cammite Superiore et Cammite Subteriore (Caramagne inférieur et supérieure), Brosiolis (Brusolo), Rogationis (?), Tannoborgonis (Borgone) avec notre administrateur des domaines Johanne, ses enfants et ses petits-enfants libres, Critovis (la Crotte), Orbana Bicorasco (Orbassan) (tous lieux également en Piémont), Galisiaca (Galise dans le Val de Suse) et Alpes in Cinisio (les Alpes du Montcenis) que nous avons échangées depuis l’église de Saint-Pierre-de-Lyon elle-même, tout ce qui précède compris avec les terres, libertés, seigneurs, bâtiments, vignes, champs, près, pâturages, bois, alpages ou toutes les continuités leur appartenant, je veux et ordonne que tu en sois mon héritière.

 

Et une cellule au-dessous du Regnum Longabardorum (Royaume de Lombardie) qui a nom Tollatecus avec tout ce qui vient de la terre de nos ancêtres. Je veux et ordonne que tu les aies avec tous leurs droits et les serviteurs qui sont là.

Et aussi une colonica (ferme) in valle Diubiasca (dans la vallée de Rubiana, Piémont) au-dessous des limites de la Lombardie que nos parents et nous avions là-bas, je veux et ordonne de l’avoir.

Et de même tout ce qui in valle Maurigennica (dans la vallée de la Maurienne) de l’héritage de nos parents à quelque titre que ce soit nous y provient justement et raisonnablement et est sujet à retour légitime.

C’est la maison même de Maurienne que l’on échangeait avec l’église, les bâtiments des cours, jardins, vergers, vignes ou prés. Ainsi que l’église de Saint-Pierre que nos parents ont construite avec toute l’intégrité ou les contiguïtés qui s’y rapportent. En effet, l’église de Saint Pancrasse est notre propriété ainsi que le domaine de Birisco (Arvieux, 73), je veux que tu en sois mon héritière avec toutes les contiguïtés qui lui appartiennent.

Et dans la vallée de la Maurienne elle-même, au lieudit Fontana (?), tout ce qu’on nous a vu y avoir à l’heure actuelle de nos parents ou à Nanosces (?) avec les ingenuos (libres de naissance) de Amberto (Ambert) et notre affranchi Alsede d’Orbano (Orbessan, Piémont) et nos ingenuos nommés Rigovera de Bagnosco (?) ou quoique ce soit de nos ancêtres qu’Austrualdus a en faveur, toi, église Saint-Pierre, je veux et ordonne (que tu les possèdes).

D’une manière similaire à ce que nous avons recueilli de Dame de Siagra (qui avait vendu de nombreuses terres à Abbon) dans la vallée de la Maurienne elle-même, Misiottano (Modane, 73), Obliciacis (?), Mago (?), colonica in Albiadis (les fermes d’Albiez le Vieux, 73), Beauselis (Beaussant, Aussois, 73) et les colonica super Briscoscis (fermes d’Avrieux, 73) et d’Amalicione (Hermillon, 73) où demeure le verbicarius (berger) Brancolus et Gratuvianna (?) aussi et les autres terres avec leurs dépendances, je veux et te commande Sacrosainte Eglise de les avoir.

Et, tout ce qui est in valle Darentasia (dans la vallée de la Tarentaise) nous vient de nos parents ou de Siagria avec les esclaves, les affranchis, les paysans et les serviteurs, je veux et ordonne que tu en sois mon héritière.

 

De Gratianopolitano pago (dans le Grésivaudan, au sens large)

 

De la même manière à Olona (Meylan ou Oulles pour certains auteurs) où est mon affranchie Seridebertis, je veux qu’elle l’ait ; Missoriano (Montbonnot ou Mizoen pour certains) acquis de Siagria, Piniano et Corennum (Biviers et Corenc) où se trouve mon affranchie Auriliana à qui j’ai donné la liberté, je t’ordonne d’avoir.

A Aravardo (Allevard) avec notre affranchi Magnebertus avec son parent Colombus.

Misicasiana (Saint Barthélemy de Séchilienne ?), Mesatico (Mésage), Cambe (Champ-sur-Drac), Quintiaco (Quincieu), Viennatico (Vinay) tous ceux-ci-dessus ainsi que les hommes libres, les colons et les esclaves ou toutes leurs contiguïtés appartenant aux lieux eux-mêmes dans le pays de Grenoble, tu es mon héritière.

 

Également in pago Viennense (dans le Viennois) Maconiano (Maconnier à Chassignieu, ou Chamagnieu ou encore Marsonney à Sainte Anne sur Gervonde selon la CAG 38/4) qui nous est venu de l’alode de mes parents ou acquis de Sigria et une colonica in ipsopas Viennense Bacoriaco (Bas Cuirieu à Saint Jean de Soudain ou Coriau à Chozeau) au-dessus de fluvium Carusium (rivière Carusium, le Cheruy ou la Bourbre) où séjourne notre ouvrier-forgeron Majorianus et son fils Ramnulfus, de Blaciaco (Flassieu ou Balezieu à Chaponnay) que nous avons justifié (?) contre Ardulphus aux dépens du Patrice Agnaric (ou Agneric, patrice de la Provence à la fin du VIIe siècle).

 

De même, in pago Vianense et Leudunense (Viennois et Lyonnais), Bernaco (Saint Jean de Bournay), Basciasco (Baix à Porcieu Amblagnieu ou Bossieu), Ambalrico (Amblérieu à la Balme les Grottes), Colonica (Chassignieu), Severio (le Sevoz à Maubec ou Saboire à Saint Savin), je veux et ordonne d’avoir toutes les terres, maisons, vignes, prés avec tous leurs droits et les colons, esclaves et affranchis de ces lieux.

 

Également in pago Matascense (Mâconnais), Carnaco (Charmay, 71), Ebascico (Passy, 71) que nous tenons de dame Siagria avec les affranchis, les libres de naissance, les colons et les esclaves ou toutes continuités de ces lieux je vous ordonne de les avoir.

 

En outre in pago Briantino in Aquisiana et Annevasca (Briançonnais et vallées de la Guisanne et de la Clarée) et de valle Briancione (vallée de Briançon), y compris mes affranchis, mes colons et mes serfs : à l’Annede (lieudit de Villard Saint Pancrasse, 05) y compris les hommes libres, mes affranchis et mes serfs, à Agracianis (Greniers, hameau de la commune de la Salle, 05), à Exoratiana (Orgières, hameau de Saint Martin de Queyrières, 05), à Aquis Leva (le Monêtier les Bains, 05) y compris mes affranchis, mes serfs et toutes les dépendances de ces terres, je veux que toi, Sainte Eglise, les possède.

De même, les fermes desdites vallées de Briançon et de la Guisane que j’ai acquises de Vuildegunde et desquelles Bardinus est intendant ; de même, in Geroentonnis (vallée de la Gironde) les fermes qui me sont provenues de la même acquisition de Vuidegunde que mon affranchi Signaldus a en bénéfice ; la ferme que j’ai reçue de la femme de Gismundus nommée Pannutia en vertu de mon droit sur les mutations de propriété et où habite Marius, mon berger ; en outre, mon domaine de Salliaris (la Salle, 05), avec les montagnes, les prairies et les hommes libres ; Vendanum (le Veyer, 05 ?), Mullinaticus (Molines en Queyras, 05), Vuillia Vitole (Villevieille, 05), tout ce que dessus avec mes affranchis, mes fermiers et toutes les dépendances de ces immeubles, je veux et ordonne que toi, mon héritière, les possède.

Et mes fermes in valle Gerentonica (vallée de la Gironde) et in Ralis (Rame, 05) que j’ai données à mes affranchis Theudoaldus et Honorius pour qu’ils les possèdent eux et leurs enfants doivent également appartenir à la Sainte Eglise, mon héritière. Toutes les choses susdites avec leurs appartenances et dépendances, champs, prés, pâturages, forêts, alpes, montagnes, ruisseaux, cours d’eau, tous leurs revenus et tous leurs droits dans toute l’étendue qu’ils comportent, je veux et ordonne que toi, Sainte Eglise, mon héritière, les possèdes.

En outre, les affranchis de la Valle Aquisiana (vallée de la Guisane) qui ont appartenu à mes parents et ceux qui habitent le pagus de Briançon ou Vitalis est mon intendant, je veux et ordonne qu’ils appartiennent à la susdite église, mon héritière, en lui payant tribut.

 

En outre, in pago Ebredunense (pays d’Embrun) et la Valle Moscense (vallée de Barcelonnette), à Bruiticum (lieu non situé dans la vallée de Barcelonnette, 04), les propriétés que j’ai acquises de Vualdebert, prêtre, et de Rigaberda ou que je possède de mon propre alleu et ce qui m’est venu de mon parent Godane ; et dans ladite vallée de Barcelonnette ce que j’ai acquis de Siagria avec les montagnes ; ce qui me vient de Dodon, de Godane et du seigneur évêque Vualdebert et de Rigaberga par acquisition, la ferme nommée Albariosco (Aubreau, hameau de Reottier, 05) que possède Marcianus, mon serf, qui me vient dans le même pagus d’Embrun de mon parent Dodon.

 

En outre, mes fermes in pago Rigomagense (pays de Chorges, 05) que Baronta, mon affranchi possède en bénéfice et une autre à Solia (la Seille, 05 ?) que j’ai donnée au même affranchi, c’est-à-dire Baronta, je veux et ordonne que ce même Baronta appartienne à toi, mon héritière.

 

En outre et dans le susdit pago Ebredunense (pays d’Embrun), mes colonicas in Boresio (fermes de Savine, 05 ?) que Savina possède en bénéfice ; de Rodis (Réalon, 05 ?) où demeure mon berger nommé Laurentius , la colonica in Valentio ferme de Valeite, les Orres, 05) qui m’est venue de Riculus et de son frère Rodbaldus par ordre royal ; en un mot, tout ce qui m’est provenu et advenu à quelque titre que ce soit dans le pagus d’Embrun, les vallées de Barcelonnette et de Chorges, tant par achat que de l’alleu de mes parents, intégralement avec les montagnes, je veux et ordonne que toi, Sainte Eglise, tu le possèdes.

 

De même in pago Vuapenense (Gapençais), mon domaine de Talarno (Tallard, 05) avec mes affranchis Sicualdus, ses sœurs et leurs enfants et Maximus avec sa femme et leurs enfants ; Calarco (Chalançon, 26) avec mes affranchis ; Allionicos (Aulan, 26) que j’ai acquis de Vuidegunde et mes affranchis qui résident audit lieu, Marius et ses frêres ; et mes affranchis de la villa de Venavella (Veynes, 05), Hildebert avec sa femme et ses enfants, qui me viennent de Vuidegunde ; Karales (la Charce, Remuzat, 26) que j’ai acquis de la même Vuidegunde, avec Matarellus, mon affranchi, qui demeure dans la ferme domaniale et les terres et vignes domaniales qui sont alentour ; toutes les choses susdites, avec les affranchis, les fermiers et les serfs, les appartenances et dépendances de ces possessions, je veux et ordonne, Sainte Eglise, qu’elles t’appartiennent.

Je donne également à la même église mon affranchi nommé Amalbert dont la femme est fille du susdit Materellus, à laquelle j’ai donné, après l’avoir affranchie, deux esclaves ad casa Vuapencense (dans la ville de Gap) nommés Rusticius et Lupolina.              

En outre, in pago Vuapencense (Gapençais) Altana (Autane, 05) que je possède de l’alleu de mes parents, Curenno (les Cures, Ancelle, 05), Galisum (le Glaizil, Saint Firmin, 05), Ancella (Ancelle, 05) que mon père a acquis de Persa et mes autres terres de Campania (Champsaur) avec Cassanda (les Casses de Faudon, 05) que j’ai acquises de Lavarnoc ; ces terres, jusqu’au sommet des montagnes et les esclaves que j’ai acquis de Siagria ; toutes les choses susdites avec les champs, les près, les forêts, les pâturages, les montagnes et les dépendances de ces dites localités, je veux et ordonne que toi, Sainte Eglise, les possèdes.

De même, dans le pagus de Gap, mon domaine d’Opaga (Upaix, 05) avec ses dépendances que je possède de l’alleu de mes parents et la ferme que mon oncle, le seigneur évêque Simforien, a acquise de Venator, je veux et ordonne que toi, mon héritière, les possèdes.

La colonica subtus Ripa (Sourribes, 04) que j’ai donnée à mon affranchi nommé Bertarius, je veux et ordonne que ses enfants l’aient de même et eux-mêmes doivent appartenir à mon héritière.

Mes biens de Cravisoco (Chardavon, 04), je veux et ordonne que toi, mon héritière, Sainte Eglise de Saint-Pierre du monastère de la Novalaise, les possèdes.

De même, mon domaine de Valerignaca (Valernes, 05 : le terme de curtes est ici utilisé et il semble désigner un grand domaine latifundiaire héritier de ceux de l’Antiquité, Abbon l’emploie plusieurs fois, ici mais aussi à Tallard, à Upaix…) avec mon affranchi Savinus et ses fils et les fils de Siseberga mon affranchi ; Magniberius avec ses frères et ses fils et mes autres affranchis qui appartiennent à ce domaine, je veux et ordonne que tu les aies.

Roma (Romette, 05) avec ses dépendances et ses montagnes, sauf ce que j’ai donné dans ledit Roma à mes affranchis encore enfants Aldefred et Godebert ; je veux et ordonne qu’eux-mêmes appartiennent à mon héritière.

Laquatico (Eygalayes, 26, Eyguians, 05 ou encore Quet en Beaumont, 38 ?), avec toutes ses dépendances ; quant à ce que j’ai échangé avec mon affranchie Dummulina et lui ait donné ledit Laquatico je veux qu’elle le conserve et qu’elle-même appartienne à la Sainte Eglise, mon héritière.

Et les terres d’Esturbina (Durbon, Saint-Etienne-de-Beauchêne, 05) que j’ai acquises de Bonevalus et que j’ai données à Sendeberta mon affranchie, je veux qu’elle les ait et qu’elle-même appartienne à mon héritière.

 

Mes colonicas in Taraone (mes fermes du Trièves) que j’ai acquises de Riguberga et les terres in Crariis (Creyers, 26), ainsi que mon affranchi nommé Maroaldus, sa femme et ses fils, que ma mère Rustica fit venir du pago Genevense (Genevois) pour le faire résider sur cette dite terre ; la terre et les esclaves (terra et mancipia) d’In Savelis (Savel, canton de l’Epine, 05) que mon oncle, le seigneur Simforien a acquis d’Avolus, prêtre, et de la femme Freberga ; et mes affranchis à Artonosco (Artouse ou Laragne, 05), fils de Victor et de Vera, Jean, Jusbert, Paul et Verissimus, Justine et Berthilde qui possèdent des terres et des esclaves en bénéfice à Savel, je veux et ordonne que toi, mon héritière, très Sainte Eglise de Saint-Pierre du monastère de Novalaise, tu les possèdes.

Les Capannas (Capane, 26) que j’ai données à la susdite Bertidis, mon affranchie, je veux qu’elle les conserve et qu’elle-même appartienne à mon héritière.

Vobridium (Ulrieux, Buis les Baronnies, 26) que j’ai acquis de Maurus et que j’ai donné à mon affranchi nommé Justinus et que Dadinus possède maintenant, je veux qu’il le conserve et qu’il appartienne lui-même à mon héritière.

Ma colonica Utromo (ferme de Vitrolles, 05) qui me vient de l’alleu de mes parents, Cabanaum (Glaise, 26), Pentus (?), Bullone (?), Mucunava (?), Bluvlonis (?) (sans doute toutes localités de la Drôme dont la concordance n’a pu être retrouvée), je veux et ordonne que toi, mon héritière, les possèdes.

De même, les biens suivants : Maurovila (Méreuil, 05), Rodanone (Rosans, 05) avec leurs dépendances et tout ce qui m’est venu de mes parents Dodone et Godane et tout ce que Marabertus tient en bénéfice que j’ai acquis de Gondobertus et ce que j’ai acquis d’Escussarius avec les esclaves, les terres et toutes leurs dépendances, tout cela, je veux et ordonne que toi, Sainte Eglise Saint Pierre, mon héritière, les possèdes.

A Cranno Luciano (?) qui me vient de l’alleu de mes parents et à Leoux (vers Villeperdix, 26) où demeure ma servante Mora et qui m’est venu de ma mère Rustica, mes fermes de Gradosa (que Roman traduit par un hameau de Mévouillon, 26, mais qui selon toute vraisemblance se rapporte à Gresse-en-Vercors) qu’eut en bénéfice mon administrateur Bajo, je veux et ordonne que toi, mon héritière, les possèdes.

 

Quonaone in pago Vasence (Cairanne dans le pays de Vaison, 84) ainsi que la descendance qui nous est parvenue de Vuildegunde.

Doliana in pago Vendascino (Dolan, 84) qui nous est également venu de Vuildegunde et a été remplacé par mes affranchis, Justin et Dadino, je veux qu’ils obéissent à la sacrosainte église.

 

In pago Sigesterico (pays de Sisteron), les vignobles et terres de Planciano (Plaisance, 26) que nous avons acquis de notre parent, l’abbé Wuandalbert.

 

Et dans la Massilia (Marseille), nos propres maisons qui me sont venues de mon oncle Dodon et de notre grand-mère Dodina.

Comme à Pero (?), les maisons et les jardins qui me sont venus de mon parent Godane et les plaines et les vignes au-dessous de la ville.

Et une partie de la nôtre in Centronis (Saint Tronc, 13) et à la source de Lisola (les Pennes, 13), terres et pâturages.

 

In pago Arlatino (pays d’Arles), Anglarias (Eygalières, 13) et Vivario (Viviers, 07 ?) notre part et l’autre qui m’est venue de mon oncle Dodon, toi, mon héritière, je veux et t’ordonne d’avoir.

 

Cronia in pago Tolonense (Cronia (?) au pays de Toulon avec les affranchis, les colons et les esclaves de la terre des oliveraies et les adjacentes regardant vers eux, je souhaite de t’avoir, sacrosainte église Saint Pierre du monastère de Novalaise, comme héritière.

 

In pago Ragense (le pays de Riez), à Vuardecelis (Varges, 83), notre partie et celle que nous avons acquise de Godane et la colonica in Cumbolis (?) où notre sicaire a séjourné, je veux et t’ordonne d’être mon héritière.

Les Salines in pago Arelatense (pays d’Arles, 13), qui nous sont venues de notre parent Godane et la portion que nous avons acquise de Siagria avec les champs, les plaines, les vignobles, les oliveraies, esclaves, bergers el la même chose in Altarero (?), Cattorosco (?) et in Leonio (Ligaura, 13) à la fois notre part et celle de notre oncle Dodone également.

 

In pago Diense (Diois), Cassies (Cassières, le Percy, 38), lui-même et notre part à Bosedone (Bezaudan, 26) que nous avons acquise de Siagria avec les affranchis et les esclaves, les domestiques ou personnes à charge et notre affranchi Vunebertus et ses fils que j’ai par héritage de mon père, je veux et t’ordonne que tu les aies.

 

In Ambilis (à Ambel) où demeure mon serf avec les cultures qui nous sont venues de dame Siagria laquelle Unebert (cité deux fois dans le testament avec ses fils qui sont des affranchis hérités de ses parents). Il tient en bénéfice les terres d’Ambel et les exploite pour son compte. Il pourrait être un affranchi d’Abbon mais puisqu’il est donné (avec ses fils à l’abbaye), il pourrait appartenir à un statut social méconnu, le colonat, institution datant de l’époque romaine).

 

Les salines in pago Arelatense (au pays d’Arles, 13), qui nous sont venues de notre parent Godane et la portion que nous avons acquisse de Siagria avec les champs, les plaines, les vignobles, les oliveraiens, esclaves, bergers et la même chose in Alterneto (?), Cottorosco (?) et in Leonio (Ligaunau, 13), à la fois notre part et celle de notre oncle Dodone également. 

 

A Ambilis (Ambel, 38) où demeure mon serf avec les cultures qui nous sont venues de dame Siagria, de laquelle Unebert (supra) tient en bénéfice et la ferme super de Derauso sur le Drac) qui me vient de l’héritage de mon parent Godane.

 

In pago Diense (Diois) où demeure notre serviteur Orbicianus à l’endroit que l’on nomme Riaciosco (Roissard, 38), tu es mon héritière, sacrosainte église comme je le veux et l’ordonne.

 

Colonicas in pago Attense (les fermes du pays de Riez, 04), in Variates (?) et colonicas in pago Cavellico (les fermes du pays de Cavaillon, 84)

Attanisco (Lagnes, 84), Quossis (?), Pexxiano Torrido (?) qui me sont venus de ma grand-mère maternelle Rustica et de mon oncle Dodone.

Toutes les choses ci-dessus ainsi que leurs annexes, tu seras, sacrosainte église du bienheureux Pierre l’Apôtre du monastère de la Novalaise, mon héritière.

 

Colonicas in pago Diense (les fermes du Diois) au lieudit Macitha (            Massette à Saint- Guillaume (38) selon Pilot de Thorey avec la saline de Verdon (?) et Lavariosco (Lavars, 38) que nous avons acquis de Dame Siagria, je te les donne en héritage.

Cassilis in Tenegaudia (le Thaud, Mens, 38 pour Pilot de Thorey) avec les terres et les pâturages de la montagne elle-même que mon père avait obtenu de Valeriano (?), je te les donne selon ma volonté, sainte église Saint-Pierre du monastère.

 

J’ai décidé de joindre à mon testament ce qui me venait de mes grands-parents Maurino et Dodine.

 

(A ce point du testament, il semble confirmer à Eptolanae, fille d’Honorata (tante d’Abbon) ce qui lui appartient en propre mais que ces biens n’iront pas à ses héritiers et seront dévolus, conformément au testament).

Et je veux et ordonne, dit-il, que tous nos affranchis que nos parents ont rendus libres héritent d’elle mais qu’ils obéissent à mon église et concourent à la construction du monastère.

Mais, s’ils sont désobéissants ou ingrats envers l’héritière susmentionnée, il est alors permis aux agents de l’héritier d’exiger d’eux-mêmes le paiement de ce qu’ont reçu leurs parents.

Mais, si les ingrats et les rebelles persistaient, alors, la loi concernant les ingrats et les rebelles s’appliquerait.

 

In pago Gratiopolitano (pays de Grenoble, Grésivaudan), je donne la liberté à Sanclitide qui habite in Pino (le Pin, 38) ainsi qu’à ses fils Sicufredo et Sigirico et ses parents Hélène et Sigline et faisons le même don à Gondebert l’eunuque et ses serfs.

Avec tout ce que nous avons acquis de Vuidegundas in Paganum (le Paysan, la Murette, 38) je demande de se tourner vers mon héritière.

Droctesenda avec ses enfants, Radbertus, homme libre de naissance, nous l’avons donné à Celserberto (?).

Colonica in Glisione prope de Arcia (Ars, le Pin ou Ars, Saint Ismier, 38), je veux que l’ait mon héritière.

Les terres agricoles et vignobles que Jocos a eu en bénéfice de ce que nous avions acquis de Sicuberga, je veux qu’il soit réconforté par notre testament et il aura les fermes sous le nom de la liberté. Et, s’il voulait se retirer au monastère lui-même en tant qu’affranchi, les colons eux-mêmes retourneront à leur service d’origine et les moines recevront les terres dans le cadre de l’héritage du monastère de Saint-Pierre.

Il m’a plu d’ajouter ceci à mon testament. Pendant que feu mon oncle, le seigneur Symphorien, occupait le siège épiscopal de Gap il voulut léguer par un acte à cette église la moitié des droits qu’il avait sur sa part de biens in valle Segusia (Vallée de Suse). Mais, comme durant sa vie il avait eu l’administration de ma tutelle et comme il ne m’en avait pas rendu compte, en conséquence, en vertu de la loi il n’a pu depuis lors faire aucun legs. Les biens sont demeurés indivis et cet acte de donation de la moitié de ses droits sur nos immeubles communs dans la vallée de Suse qu’il avait souscrit en faveur de la susdite église Notre-Dame de Gap est demeuré nul puisque la loi le défend.

Ensuite, il fut chassé de son siège épiscopal par des hommes méchants et cette part de ses droits ne fut jamais délivrée à l’église de Gap ni reçue par elle.

En conséquence, nous, tant pour le salut de notre âme qu’en vertu du compte qui est indivis entre nous et notre susdit oncle le seigneur Symphorien, nous donnons à ladite église de Gap nos immeubles in pago Regensis (dans le pays de Riez) sauf Braccio (Bras d’Asse, 04) et Vocontio (?) que nous tenons de notre parent Godane avec les affranchis et les paysans, les serviteurs, les maisons, les bâtiments, les terres, les vignes, les champs, les prés, les forêts et tout et de tout dans le pays de Riez pour mon héritière, l’église Saint-Pierre pour le repos de nos âmes et aussi pour le dévouement et la dévotion du seigneur Senforiano et pour le soutien des pauvres pendant de nombreuses années, ainsi je le veux.

De plus, nous donnons à la susdite église Notre-Dame de Gap nos immeubles dans le pago Vuapencense (Gapençais) nommés Ruarmum (Ruarmo, 05 ?), Ambilis in Taraone (Ambel en Trièves, 38) avec les affranchis qui y sont attachés.

 

In pago Cavellico (pays de Cavaillon, 84), Memiana (?) que notre grand-père Marro avait acquis du seigneur Crammelino, épiscopo ; toutes ces choses ont été décrites ci-dessus et que je possède tant que je vivrai encore.

En effet, après ma mort puisque Dieu l’a voulu, j’ai donné à l’église Sainte-Marie de Gap dudit lieu les biens ci-avant selon ma volonté.

 

De même, il est donné à l’église Sancti Johannis Baptiste Maurogenna (Saint-Jean- Baptiste de Maurienne) les luminaires du lieu saint et, pour la réparation de nos âmes, le lieu de Crispiaco (le Charpieux, Saint Pierre d’Allevard, 38 ?) in pago Gratianopolitano que nous avions acquis de Siagria.

 

Abrici colonica in pago Viennense (les Abrets en pays Viennois), laquelle nous est parvenue de Siagria, Macciano (Massieu, 38) que j’avais depuis la vieillesse de mes parents et la cause de leur incommutabilité à leur maison de Maurienne pour les fermes de Venasis in valle Segusina (Venaux, Piémont).

Les vicaires de Malencino (?) dont le fils Bertolino, le serviteur de Saint Jean et à qui nous avons donné les lieux mêmes avec les femmes et les colons, les serfs, les affranchis et toutes continuités les concernant dans les lumières de l’église Saint-Jean de Maurienne, je veux qu’elle l’ait aient et réussisse leur croissance.

 

Nous donnons à notre très chère Virgilia (son épouse ?) les lieux du pagus de Gap nommés Lacionnaux (vers Rémuzat, 26, ou Leoux, 05) et Licentiaco (le Lemps, 05), Cassaniola (Saint Jean de Chassagne, 05), Ciconiola (Sigoyer, 05) que nous avons acquis du seigneur Vualdebert, évêque, de dame Siagria, de Vuidegunde et de Riguberga, femme vouée à Dieu.

 

De la même manière, in pago Segisterio (pays de Sisteron, 05), Lavariosco (Lavars, 38 ?) avec toutes les adjacences qui nous sont parvenues de dame Siagria.

 

Aussi, in pago Regense (pays de Riez, 04), Cinicino (Senez, 04) que nous tenons du seigneur Vualdeberto dans les lieux mêmes avec les affranchis, les hommes libres, les colons et les esclaves et les bâtiments, les champs, les près, pâturages, forêts, vignobles et les lieux adjacents, je veux qu’ils appartiennent des pays de Sisteron, Riez et Gap à mon héritière l’église Saint Pierre du monastère de Novalaise.

 

Et, il m’a plus dans ce testament de ma pleine volonté et de celle de notre père en Christ, l’évêque Vualchini, d’apporter tout cela depuis le début de la fondation de l’église Saint-Pierre du monastère de Novalaise (suit une digression sur l’évêque Vualchini qui se termine par : et de juger selon la règle canonique du saint bienheureux…).

 

Je donne à ladite héritière, la sacrosainte église Saint-Pierre du monastère de Novalaise, les terres et vignobles avec les affranchis in Matanatis (Matheysine) que j’ai depuis la vieillesse de mes parents et que Berolcos avait en bénéfice.

Je veux et l’ordonne que tu les aies.

 

Je donne à mon fidèle Protadio les immeubles suivants dans le pagus de Gap : le lieu nommé Sempragnanum (Saint Jean de Chassagne, 05) avec ses dépendances que j’ai acquises d’Agloaldus et la part que j’ai eue de Maurengus, clerc, comme punition de son infidélité parce qu’il m’a menti et en vertu d’un ordre souverain. Comme il m’avait menti, Palatinus m’a cédé ces choses.

 

Je donne à Tersia, fille d’Honoria mon affranchie qui fut femme de Teudaldus de Suse les immeubles qui appartinrent à Riculfe, fils de feu Rodolphus que j’ai acquis en vertu d’un ordre du seigneur roi Theodoricus (Thierry IV) et de l’illustre seigneur Charles (Martel) (domno Theodorico rege et illuster vero domno Karolo) dans les pagi de Die, de Gap et de Grenoble.

J’en excepte la ferme du pagus d’Embrun située à Volenciu (Valeite, vers les Orres, 05) que j’ai déjà donnée au monastère de Saint-Pierre, mon héritier.

Ces biens m’ont été donnés parce que ledit Riculfus s’allia à la race des sarrasins en trahison du royaume des Francs et qu’il commit beaucoup de crimes avec cette race paienne (gentem pagana).

 

Je veux de Tertia les capacités mentionnées ci-dessus et je veux que le fils de Vualane, avec ce que nous avons donné à Vualane lui-même en héritage, laisse l’église Saint Pierre le regarder.

Je donne donc la liberté à mon héritière, l’église Saint-Pierre, de disposer de ce que je lui ai donné.

 

A Fredberga, femme de Tasculfum avec les petits enfants de Fredberge (ont) in Etone  (Aiton, 73) ou dans Pareliano (Chapareillan, 38 ?), je veux et j’ordonne de marquer cette page pour qu’elle soit ajoutée à mon testament.

 

Tandis que les provinces qui étaient occupées par la gente sarrasine ont été dissoutes et détruites et nos affranchis ainsi que nos esclaves et servantes des deux sexes ont été dispersés en plusieurs endroits voisins, je veux que tu sois mon héritier, monastère de Saint-Pierre-de-Novalaise.

 

Et que Gislavannus, notre affranchi et sa femme aussi et ce qui nous est venu de la dame Siagria avec les fermes que nous leur avons données in Comario in pago Gratianopolitana (à Commiers, dans le pagus de Grenoble) je les donne au monastère de Saint-Pierre-de-Novalaise et ceux qui ne sont pas nommés et appartiennent à notre droit que nous n’avons délégué nulle part, je veux qu’ils parviennent à mon héritière et, le cas échéant, s’il y a de la karaxatura (Charavare ?) ou littérature sur une des pages du testament, nous leur avons demandé de la faire pendant que nous le demandions, pas une fois mais souvent et prions humblement les seigneurs et princes ou les puissances des évêques, par le Père, le Fils et le Saint Esprit et ceux qui ont le pouvoir de gouverner, comme cela de notre volonté par ce testament pour mon héritière, l’église Saint-Pierre du monastère de déléguer pour la subsistance des moines et des pauvres.

Et, que personne ne soit ou brisé ou à démolir ou introduire sans autorisation ce qui appartient à votre communauté.

Et si quelqu’un ouvre ça imprudemment contre ma volonté, je lui demande d’écrire la dévotion la plus prompte et au conspirateur de se lever et de se réformer, d’encourir la colère du ciel et de paraître excommunié à la communion de toutes les églises et surtout d’apporter au lieu très saint des coffres de mon héritier 50 pièces d’or et ce qu’il répète et justifie ne vaut pas une stipulation basée sur une quelconque fermeté.

 

Eggo Abbo, hunc testementum a me factum (moi, Abbon, j’ai fait ce testament par moi-même)

Et ont signé :

Rusticus, Magnabertus, Vuidbertus, Semphorianus et Vitalis, tous clarifiés de vir clarissimus, hommes clarissimes (titre honorifique).

   

On ne peut qu’être confondu devant une telle abondance de biens, une telle précision dans leur situation et les identités de la plupart de ceux qui dépendaient de lui.

Ceci laisse à penser qu’il avait des registres très précis de ses terres et de ses gens et qu’il avait vraisemblablement préparé son testament de longue date.

On notera également qu’il prend grand soin de préciser les origines de ses différentes propriétés.

 

Annexe 1 : les noms des lieux du testament (les pages correspondent aux pages de la charte XXII du cartulaire A de Saint Hugues, tel que publié par J. MARION dans l’édition de 1869).

 

Je les donne ici dans l’ordre alphabétique avec renvoi aux pages du texte publié par Jules MARION.

 

Abrici colonica : les Abrets ou la-Bâtie-Montgascon (38), page 45

Agracionis : hameau de la commune de la Salle (05), page 38

Albanato : Venaux (Piémont), page 35

Albariosco : l’Aubeau, Réotier (05), page 39

Albiadis : Albiez le Vieux (73), page 37

Alliorniscos : Aulan (26), page 39

Alpe Cassauta : Casses de Faudon (05)

Altana : Autane (05), page 39

Alternato (?), page 42

Amalicione : Hermillon (73)

Ambertum : Villarembert (73)

Ambilis : Ambel (38), page 42

Ambilis in Taraone : Ambel en Trièves (38), page 45

Amblarico : Amblérieu, la-Balme-les-Grottes (38)

Ancilla : Ancelle (05), page 39

Anglarias : Eygalières (13), page 41

Annede : vers Villard-Saint-Pancrasse (05)

Annevasca : vallée de la Clarée (05), page 38

Aquis Levas : le-Monétier-les-Bains (05), page 38

Aquisania : vallée de la Guisanne (05), page 38

Aravardo : Allevard (38), page 37

Artonosco : hameau d’Artouse sur Oricères (05) ou Laragne (05), page 40

Attanisco : Lagnes (84), page 42

 

Baccoriaco, Baccorium : Bas Cuirieu à Saint-Jean-de-Soudain (38), page 37

Bagnasco (Piémont ?), page 37

Balmas : le Mas de Balme (Piémont), page 35

Barro : Bar (Piémont), page 35

Basciasco : Baix à Saint Baudille de la Tour (38) ou Vassieu à Porcieu-Amblagnieu (38) ou encore Bossieu (38), page 37

Beausetio : Beaussent, Aussois (73), page 37

Bicciatis : Runiana (Piémont), page 36

Bicorasco : environs de Suse (Piémont), page 36

Birisco : Avrieux (73), page 37

Blaciaco : Flassieu ou Baleysieu à Chaponnay (69), page 37

Bladonis (?), page 41

Bornaco : Bournay (38), page 37

Bosedone : Bezaudan (26), page 42

Braccio : Bras-d’Asse (04), page 44

Bregiz, Bregoz : Saint-Michel-de-Maurienne (73), page 37

Brianco : Briançon (05), page 38

Briancione valle : Briançonnais (05), page 38

Brosiolis, Brusolo : Piémont, page 36

Bruitico : la Bréole (04), page 44

Burgiz : Bregoz, Saint-Michel-de-Maurienne (73), page 37

 

Calaicam : la Motte-Chalancon (26), page 39

Catalco : le Caire (04) ou Chalancon (26), page 39

Cambe : Champ sur Drac (38), page 37

Cammite Superiore et Subteriore : Caramagne Inférieure et Supérieure (Piémont), page 36

Campania : le Champsaur (05), page 40

Camundis : Chaumont (Piémont), page 35

Capanas : les Chabannes (26), page 41

Carnaco : Charray (71), page 38

Carusius fluvius : le Cherry ou la Bourbre (38), page 45

Casalis in Tenegaudia : les fermes de Thau, Mens (38)

Cassaniola : Saint-Jean-de-Chavagne, Sigoyer (05), page 45

Cassies in pago Diense : Casseyres, Le-Percy (38)

Cattorosco : ?, page 42

Centronis : Saint-Tronc (13), page 41

Ciccimiano : ? (Piémont), page 36

Cicolina : Sigoyer (05), page 45

Cinicino : Senez (04), page 45

Cinisca : le Mont-Cenis (73), page 35

Civitate Segusia : Suse (Piémont), page 36

Colonica : Chassignieu (38)

Colonica in Abladis : Albiez (73), page 37

Colonica in Boresio : Savine (05), page 39

Colonica in Cumbolis : ?, page 41

Colonica in Glisione prope de Arcia : le Pin (38) ou Arces, Saint-Ismier (38), page 44

Colonica in Gradosa : Gresse (38) ou Mévouillon (26, selon MARION et ROMAN), page 41

Colonica in pago Cavellino : les fermes du pays de Cavaillon (84), page 42

Colonica super Briscolis : Avrieux (73), page 37

Colonicas in Taraone : les fermes du Trièves (38), page 40

Colonica in Valentio : Valette, les Orres (05), page 39

Colonica Utronno : Vitrolles (05), page 41

Comario in pago Gratianopolitana : pays de Commiers (38)

Corenum : Corenc (38), page 37

Corvalico : Crouglie (Piémont), page 35

Cracioscum : Mezien (04) page 38

Crariis : Montbrand (05) ou Creyers (26), page 40

Cravasca : Cravière (Piémont), page 35

Craviosco : Chardavon (04), page 40

Crispiaco : le Chapieux, Saint-Pierre-d’Allevard (38) pour Pilot de Thorey

Cruitis : la Crotte (Piémont), page 36

Cronia in pago Tolonense : … en pays toulonnais, page 41

Cronno Luciano (en un mot ou en deux mots, non élucidé), page 41

Cumbolae : ?, page 42

Curenno : Cunier (26) ou Ancelle (05), page 39

 

Darentasia : Tarentaise (73), page 37

Doliana : Dolan, Avignon (84), page 41

Derausum : Saint-Jean-d’Hérans (38), page 42

 

Ebasciaco : Passy (71), page 38

Ecclesia Sancte Marie Vuapencence : Notre-Dame de Gap (05), page 44

Ecclesia Sancti Petri Novalicis : Novalaise (Piémont), page 42

Ecclesia Sancti Johannis Baptiste Maurogenna : Saint-Jean-de-Maurienne (73), page 45

Esturbatina : Durbon, Saint-Julien-en-Beauchêne (05), page 40

Etone : Aiton (73), page 47

Exoratiana : Saint-Martin-de-Queyrières (05), page 38

 

Faido : Faé, Novalaise (Piémont), page 35

Fines Langobardorum : les limites de la Lombardie, page 36

Fluvium Carusium : le Cherruy ou la Bourbre (38), page 37

Fontana : Nascosces (73), page 36

 

Galisiaca : Galise (Val de Suse), page 36

Galisco : le Glaisil (05), page 39

Gallionis : Gaglione (Piémont), page 35

Gerentonnis : vallée de la Gironde (05), page 38

Glasia : hameau d’Eygaliers (05), page 41

Gradosa : Gresse (38) ou hameau de Gresse à Mévouillon (26), page 41

Grationopolitana : pays de Grenoble, Grésivaudan (38), page 37

Gratuvanna : ?, page 37

Grummo (Piémont), page 35

 

Kalares : la Charce, vers Rémuzat (26), page 39

 

Laciomaus : vers Rémuzat (26), page 45

Langobardum : la Lombardie, page 36

Laquatico : Eygalayes (26), Eyguians (05) ou Quet-en-Beaumont (38), page 40

Lastadio : Stadio (Piémont), page 35

Lationaus : hameau de Léoux (26), page 41

Lavariosco : Lavars (38), pages 42 et 45

Lenio : Lagaunau près de Fos (13), page 43

Lisola : Font Douille, les Pennes-Mirabeau (13), page 41

Licentiaco : Lemps (26), page 36

Lugnunense : le Lyonnais (69), page 36

Luxumone : ? (Piémont), page 35

 

Macciano : Massieu ? (38), page 45

Macitha in pago Diense : lieudit Massette à Saint Guillaume (38) selon Pilot de Thorey, page 42

Maconiano : Maconnier à Chassignieu, Chamagnieu ou encore Maconney à Sainte- Anne-sur-Gervonde (38), page 37

Mago : ?, page 37

Maccunava : ?, page 41

Malenciano : ?, page 45

Matanatis : Matheysine (38), page 47

Massilia : Marseille (13), page 41

Maurogenna : la Maurienne (73), page 36

Maurovila : Mereuil (05), page 41

Meccunava : ?, page 41

Memiana : ?, page 45

Mesatico : Mésage (38), page 37

Misicasiana : Mésaget à Saint-Barthélémy-de-Séchilienne (38) selon Pilot de Thorey, page 37

Misiottano : Modane (73), page 37

Missoriano : Montbonnot (38) ou Mizoen (38) pour Pilot de Thorey, page 37

Mullinaricus : Molines-en-Queyras (05), page 38

 

Novaliciis monasterium : le monastère de la Novalaise (Piémont), page 35

 

Obliacis : ? : page 37

Olonna : Meylan (38) ou Oulles (38) pour Pilot de Thorey, page 37

Opaga : Upaix (05), page 40

Orbana, Orbano : Orbassan (Piémont), pages 36 et 37

 

Paganum : le Paysan, la Murette (38), page 43

Pago Arlatino, pago Arelatense : pays d’Arles (13), pages 41 et 42

Pago Attense : pays d’Apt (84), page 42

Pago Briantino : Briançonnais (05), page 38

Pago Cavellico : pays de Cavaillon (84), pages 42 et 45

Pago Diense : Diois (26), page 42

Pago Ebredunense : Embrunais (05), pages 38, 45 et 47

Pago Genevense : Genevois (Suisse), page 40

Pago Gratianopolitana : Grésivaudan (38), pages 43 et 45

Pago Lenunense, Lugdunensis : Lyonnais (69), page 37

Pago Matascence : Mâconnais (71), page 38

Pago Regense : pays de Riez (04), pages 42, 44 et 45

Pago Segestrico : pays de Sisteron (05) 41 et 45

Pago Tolonense : Toulonnais (83), page 41

Pago Vascence : pays de Vaison (84), page 45

Pago Vendascinus : pays de Venasque (84), page 45

Pago Viennense : Viennois (38), page 37

Pago Vuapencense : Gapençais (05), pages 39, 45 et 47

Paroliano : Chapareillan ? (38), page 47

Pecciano Torrido : ?, page 42

Pentus Bullone : ?, page 41

Pero locus in territorio Massiliae : (13) ? page 41

Petra Cava : : Castel Pietra (Piémont), page 35

Piniano : Biviers (38), page 37

Pino : le Pin ou la-Tour-du-Pin (38), page 43

Planciano : Plaisans (26), page 41

Pratationi : ?, page 42

 

Quintiaco : Quincieu (38), page 37

Quonaone : Cairanne (84), page 41

Quosis : ?, page 42

 

Ralis : Rame (05), page 38

Rama, Roma : Romette (05), page 40

Regnum Langobardorum : royaume de Lombardie, page 36

Riaciosco : Roissard (38), page 42

Rodaone : Rosans (05), page 41

Rodenoviliano : Aviglione (Piémont), page 36

Rodis : Réallon (05), page 40

Rogationis : ? (Piémont), page 38

 

Salliaris curtis : la Salle (05 ou 38), page 38

Sancte Marie Vuapencense : Notre-Dame de Gap (05), pages 44 et 45

Sancti Johannis Baptiste Mauregonna : Saint-Jean-Baptiste de Maurienne (73), page 45

Sancti Petri Novalitus monasterii : Novalaise, pages 41 et 42

Savelis, Savelae : Savel (38) ou l’Epine, Serres (05), page 41

Seguisina : vallée de Suse (Piémont), page 35

Segusia : Suse (Piémont), page 36

Semprugnanum : Savournon (05), page 47

Sentronis : Saint-Tronc (13), page 41

Sevorio : le Sevoz, Maubec (38) ou Serves (26), ou encore Saboire à Saint-Savin (38), page 37

Solia : le Sauze (05) ou la Seille (05), page 39

Subtus Ripas : Sourribes (04), page 40

Summa Mancipia : ?, page 40

Super de Derauso : ferme sur le Drac, Saint-Jean-d’Hérans (38), page 42

 

Talarno : Tallard (05), page 39

Tannoborgonis : Burgone (Piémont), page 36

Taraone : Trièves (38), page 42

Tennegaudia : le Thau, Mens (38), page 42

Trebocis : vers Suse (Piémont), page 36

 

Ultronnum : Vitroles (05), page 39

 

Valaucis : Valgiose (Piémont), page 36

Valerignaca curtis : Valernes (04) ou la Motte (04), page 40

Valle Darentiente : Tarentaise (73), page 37

Valle Dubiasca : vallée de Rubiana (Piémont), page 36

Valle Maurigenica : Maurienne (73), pages 35 et 36

Valle Novaliciis : vallée de la Novalaise (Piémont), page 35

Valle Occense : vallée de Barcelonnette (04), page 38

Valle Segusia, Valle Sigusina : vallée de Suse (Piémont), pages 35 et 44

Variates : ?, page 42

Venacella : Veynes (05), page 39

Venavis : Venaux (Piémont), page 45

Vendanum : le Veyer (05), page 38

Vendasnico : Dolan (84), page 41

Verdone : le Verdon (04), page 42

Vienatico : Vinay (38), page 37

Vivario in pago Arelatensi : Viviers (07) ? page 41

Vobridis : Urbieux, Buis-les-Baronnies (26), page 41

Voconcio : ?, page 44

Volencio : Volente (05), page 47

Voroxio : ? (Piémont), page 36

Vuadacelis : Varages (83), page 42

Vulla Vitalo : Villevieille (05), page 38

 

Annexe 2 : les différents personnages cités.

(L’absence de référence de page correspond à des indications dans l’index de J. MARION)

Nota : les terminaisons des noms propres sont soit en « o », soit en « us ».

 

Agloaldus : vendeur de terres à Abbon, page 47

Agnarico patricio : patrice, page 37

Aldefredus : libertus (affranchi), page 40

Alsede : libertus (affranchi), page 37

Amalbertus : libertus (affranchi), dont la femme est la fille de Matarellus, page 39

Amberto : ingenuus (libre de naissance), page 36

Annede : ingenuus, page 38

Ardulfo, page 37

Aurialana : liberta (affranchie), page 37

Avolo, presbytero (prêtre), page 40

Bajo, ministerialis (administrateur de domaine), page 41

Bardinus, capitolarius (intendant, collecteur d’impôts), page 38

Baronta : libertus (affranchi), page 39

Berolcos : parent d’Abbon, page 47

Bertarius : libertus, page 40

Bertelinus : servus (esclave), page 45

Bertildes : liberta (affranchie), page 41

Blancolus : verbicarius (berger), page 37

Bonevalum : vendeur de terres, page 40

Calaico : libertus, page 39

Celseberto, page 43

Columbus : libertus, page 37

Crammelino : épiscopus (évêque d’Embrun), page 45

Dadinus : libertus, page 41

Dodo(ne) : aunuculus Abbonis (oncle d’Abbon), pages 38, 39, 41, 42, page 41

Dodina : grand-mère d’Abbon, page 41

Donanus : liberta, page 43

Droctesenda : liberta, page 43

Dummulina : liberta (a échangé des terres avec Abbon) page 40

Epitolena : fille d’Honorata et cousine d’Abbon, page 43

Escussario : vendeur de terres, page 41

Félici : Félix, père d’Abbon, page 34

Fredberga : femme de Tasculfum, pages 40 et 47

Gavioaldus : servus, page 42

Gente Sarraceorum, gente pagana : race sarrasine, païenne, page 47

Gislarannus : libertus, page 48

Gismundus : mari de Pannutia, page 38

Godane : parente, pages 38, 41, 42 et 44

Godoberti : libertus, page 40

Gondobertus : libertus et eunucus (affranchi et eunuque), pages 41 et 43

Helena : liberta, page 43

Hiderbertus : libertus, page 39

Honorata : mère d’Epitolena et tante d’Abbon

Honoria : liberta, page 47

Honorius : libertus, page 38

Hudovicus, Ludovicus, Pius, Imperator : Louis le Pieux, fils de Charlemagne (MARION page 460 mais très postérieur au testament)

Hytbertus : clericus (clerc), MARION page 457

Jocos : opilonicus (berger), page 44

Johanne : ministralis (administrateur de domaine), page 36

Johannes : libertus fils de Victoris et de Verae, page 40

Johannis : libertus, page 40

Justebertus : libertus, page 40

Justina : liberta, page 41

Justinus : libertus, page 41

Karolus Martellus, illuster vero domno Karolo : Charles Martel, page 34

Laurentius : verbicarius (berger), page 39

Lavarnosco : vendeur de terres, page 41

Libertatus, page 36

Lupolinia : mancipium (affranchie), page 39

Maciano : avec qui il échange des terres, page 35

Magnabertus, vir clarissimus (homme clarissime), page 48

Magnebertus : libertus, page 37

Magnibertum, ses frères et ses fils : libertus, page 40

Majorianus : faber (ouvrier forgeron), page 37

Marabertus, page 41

Marcianus : servus, page 39

Marius : libertus, page 39

Marius : verbicarius (berger), page 38

Maroaldus, sa femme et ses fils : libertus, page 40

Marro : grand-père paternel d’Abbon, page 45

Matarellus : libertus, faisant office d’intendant, page 39

Maurengo : clericus (vendeur de terres), page 47

Maurino : grand-père maternel d’Abbon, page 42

Mauro : vendeur de terres, page 41

Maximus (et sa femme et ses enfants) : libertus, page 39

Mora : ancilla (servante), page 41

Orbanus : libertus, page 37

Orbicianus : servus, page 42

Palatius, (a cédé des terres à Abbon car il lui avait menti), page 47

Pannutia : femme de Gismondus, page 38

Paulus : libertus, page 40

Persa : vendeur de terres, page 39

Peter : siricarius (esclave préposé aux soieries), page 42

Protadio, page 47

Radbaldo : frère de Riculfus, page 39 (Abbon en a reçu les terres par ordre royal)

Radbertus : ingenuus, page 43

Rammulfus, page 37

Ricuberga : vendeur de terres, pages 40 et 45

Ricuberta : deo sacrata femina (femme vouée à Dieu, vendeuse de terres), pages 40 et 45

Riculfus : fils de Rodulfus (s’allia à la race des sarrasins en trahison du royaume des Francs), pages 39 et 47

Rigaberga : vendeuse de terres, page 38

Rigovera : ingenua, page 37

Rodbaldo, page 39

Rodis : verbicarius (berger), page 39

Rodulfus : père de Riculfum, page 47

Rustica : mère d’Abbon, pages 34, 40, 41 et 42

Rusticius : servus, page 39

Rusticius : vir clarissimus (clarissime), page 48

Sanctitilde : liberta, page 43

Savinus et ses fils : libertus, page 40

Semforianus : épiscopis Vapicensis, évêque de Gap, oncle d’Abbon, pages 40, 43, 44 et 48 (également qualifié de vir clarissimus)

Sendebertis : liberta, pages 37 et 40

Siagria (Domna) : peut-être parente d’Abbon, vendeuse de nombreuses terres, pages 37, 40, 42, 45 et 47

Sicrualdo : libertus, page 39

Sicualdus, Sigualdus : libertus, page 39

Sicuberga : vendeur de terres, page 44

Sicufredo : libertus, page 43

Sicumare : libertus, page 43

Sigiline : linerta, page 43

Sigirico : libertus, page 43

Sigualdis : libertus, page 38

Similiter : libertus, page 38

Sisiberga : liberta, page 40

Tasculfum : mari de Fredberga, page 47

Tersia : fille d’Honoriae, liberta, page 47

Theodorico rex Francorum : (domno Thierry IV, installé sur trône par Charles Martel en 721 à la mort de son père Chilpéric II) page 47

Theubaldos : libertus, mari d’Honoria, pages 36, 38 et 47

Tollacetus, page 36

Unebertus : libertus, page 42

Valeriano : page 42

Venatore : vendeur de terres à Semforianus, page 40

Vera : liberta, page 40

Verissimus : libertus, page 40

Victore : libertus, page 40

Virgilia : peut-être la femme d’Abbon, page 45 (donavinus dulcissime nostre Virgilie)

Vitalis : capitularius (collecteur d’impôts), page 38

Vitalis : vir clarissimus, page 48

Vualane : libertus, page 47

Vualchini, Wualchini : episcopis Taurinensum (évêque de Turin), page 46

Vualdbertus : parfois presbyter (prêtre), parfois episcopo Arlelatensis (évêque d’Arles), pages 38, 39 et 45

Vuandalherto : abbas (abbé) et parent, pages 38, 41 et 45

Vualdeberto, Walderbehu : episcopo Arlelatensis (évêque d’Arles), pages 39 et 45

Vuidebertus : vir clarissimus, page 48

Vuidegundi : vendeur de terres, pages 38, 39, 41, 43 et 45

Vunebertus : …. Page 42

 

Sources :

 

-       Recherches et traduction personnelles

-       J. MARION : charte XXI du cartulaire A, in cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, pages 34 à 48

-       J. ROMAN : legs faits par Abbon dans son testament dans les pagi de Briançon, Embrun, Chorges et Gap, 1901

-       Abbazia dei Santi Pietro et Andrea, 1970

-       E. MAGNANI : don aux églises et dons d’églises dans le sud-est de la Gaule, Hal, Open Science, 2005

-       G. CANTINO WATAGHIN : Locus Novalicii avant l’abbaye bénédictine de Novalaise, BUCEMA H. S. n° 10, 2016

-       J. C. MICHEL : Abbon et nos contrées, revue des AVG n° 82, 2018, pages 7 à 11