EGLISES ET CHAPELLES DE VARCES
De
toutes les communes du canton de Vif, Varces est sans
doute celle qui conserve l’emplacement ou le souvenir du plus grand nombre
d’édifices religieux. Le mandement de Varces semble
avoir manifesté, en effet, d’une activité religieuse intense car on ne recense
pas moins d’une douzaine d’édifices cultuels.
Dès
la fin de l’époque romaine des édifices de culte primitifs pouvaient exister à
Martinais, à Risset et sur l’emplacement de
l’actuelle église paroissiale (infra).
Georges
de MANTEYER a montré dans son étude sur les origines chrétiennes de la 2ème
Narbonnaise que, dans notre région, les vocables à Saint Pierre et Saint Paul
pouvaient induire des sites religieux remontant à la période 432 – 440 de notre
ère. Or on retrouve l’un et l’autre à Varces. De
plus, l’église Saint Pierre est située sur un mamelon dominant la plaine dont
on peut penser que s’il n’avait été consacré de haute origine au culte il eut vraisemblablement
servi de site défensif. Quant à Risset, M. COLARDELLE
pensait que sa situation très proche de l’habitat d’Allières
sur Claix pouvait en faire un site d’origine paléochrétienne.
Mais
ce sont là des conjonctures. Ce qui est établi c’est que dès le 11ème
siècle il y avait cinq édifices cultuels à Varces,
peut être même six. Le troisième des cartulaires de Saint Hugues en témoigne
qui cite :
-
l’église
Sancti Petri de Varsea
-
la
capella de Varsea
-
l’église
Sancti Marcellini
-
l’église
de Rivo Sicco
-
l’église
Sancti Pauli (aujourd’hui Saint Paul de Varces).
Une
sixième est douteuse ; il s’agit de l’église dite « Chadiaresco » qui n’existait déjà plus au 14ème
siècle et que l’on situe généralement au lieudit l’Achard sur Autrans mais qu’une tradition, rapportée en son temps par
PILOT de THOREY place aussi à Chardeyre sur la route
de Saint Ange.
L’église Saint Pierre de
Varces :
C’est
depuis toujours l’église paroissiale. L’édifice actuel, composite, est sans
doute la troisième voire la quatrième église construite sur le site. Elle
conserve néanmoins un clocher appartenant pleinement à la stylistique romane de
notre région. Une supplique de 1612 des consuls de Varces
a pu laisser accroire l’idée d’une reconstruction du clocher à cette époque
mais il est vraisemblable de penser qu’il n’en est rien et que seules les
autres parties de l’édifice furent concernées par cette reconstruction.
Le
clocher mis à part, les seules parties anciennes de l’église sont la travée
carrée formant aujourd’hui le chœur et une chapelle latérale, dite des
seigneurs, couverte d’une voûte sur croisée d’ogives avec une clé jadis ornée
de l’écusson des seigneurs de Briançon possesseurs de la terre de Varces depuis 1289.
La capella de Varces :
C’est
la chapelle castrale de Saint Géraud (ou saint Giraud) mais il est possible que
son édification ait précédée celle du château. Elle ne remonte cependant pas,
selon toutes probabilités, au-delà du 10ème siècle. Des sondages
superficiels effectués par H. MULLER sur son emplacement ont donné des poteries
« d’allure préhistorique » et une monnaie du 11ème siècle
des évêques de Lausanne mais l’élément gallo romain habituellement rencontré
sur de tels sites fait ici défaut.
Cette
chapelle doit son vocable à Guérault ou Géraud
d’Auvergne qui fut comte puis abbé d’Aurillac et qui vécut de 888 à 909. Sa vita écrites par Eudes de Cluny indique que
le saint allait en pèlerinage à Rome tous les deux ans et, sa notoriété était
telle que les comtes de Varces ont peut être voulu
honorer celui qui fut leur pair.
Le
sanctuaire fut également église paroissiale durant une longue période. Mgr le
Camus, lors de sa visite pastorale du 15 mai 1673 relève que « … trois
maisons dépendent de cette paroisse où il y avait autrefois un château
considérable et c’est ce qui a causé l’établissement de cette église qui a
subsisté quoique le château ait été entièrement démoli… ». Existant encore
en 1732, la chapelle dut s’écrouler peu après faute d’entretien. Il n’en
subsiste plus aujourd’hui que des ruines informes, indissociables de celles du
château.
L’église Saint Marcellin :
Déjà
disparue au 14ème cette église est peut être celle qui a été révélée
par les fouilles de l’A 51 dans la plaine du Lavanchon.
Voir pour l’étude de cet édifice paléochrétien l’étude que je lui ai consacrée
dans le présent site Inernet (l’édifice religieux de Rochedure) (études historiques).
L’église de Rivo Sicco (Risset) :
Elle
est toujours conservée à son emplacement initial. Placée sous le vocable de
l’apôtre Pierre, elle apparaît au 12ème siècle comme une dépendance
de l’abbaye bénédictine du Monastier de Saint Chaffre en Velay. Elle se trouve en effet confirmée comme
possession de cette abbaye dans la bulle que lui concède à Latran le 1er
avril 1179 le pape Alexandre III. Le prieuré de Risset
parait avoir été placé sous la juridiction du prieuré voisin de Saint Michel du
Connexe qui appartenait au même ordre et avait également sous sa dépendance les
églises paroissiales de Saint Pierre et de Saint Paul de Varces.
Il subsista jusqu’à la révolution (pour plus de précisions sur Risset voir mon étude « deux prieuré varçois, Saint Pierre de Risset
et Saint Imbert de Saint Ange » dans le présent site Internet (études
historiques).
Voilà
pour les édifices les plus anciens mais il en existait d’autres.
L’église Saint Maurice
de Fontagnieu :
Elle
est citée dès 1179 et subsiste toujours. Pour une étude détaillée de cet
édifice se reporter à « recherches sur le patronage originel de l’ancienne
église de Fontanieu » (études historiques) dans
le présent site Internet.
Le prieuré Saint Imbert
de Saint Ange :
Il
apparaît dès les premières années du 14ème siècle et il subsista
jusqu’à la révolution.
pour
plus de précisions sur Saint Imbert voir mon étude « deux prieuré varçois, Saint Pierre de Risset
et Saint Imbert de Saint Ange » dans le présent site Internet (études
historiques).
Le prieuré de
Rochefort :
Un
document du 8 octobre 1247 signale l’existence à Varces
d’une dépendance de l’abbaye des Ayes de Crolles. Il
s’agit peut être du prieuré mentionné dans un acte de 1380 sous le nom de
« prieuré de Rochefort ».
De
même, dans le village même existe une demeure ancienne qui fut propriété de
général Ardouin et qui est parfois appelée « le
prieuré » mais qu’aucun indice ne permet de rattacher à un fait
particulier de la vie religieuse.
Ermitage Notre Dame de Lachal :
Il
apparaît à la fin du 15ème siècle dans un compte rendu de visite
pastorale de l’évêque Laurent 1er Alleman
qui note qu’entre la paroisse de Saint Pierre de Varces
et celle de Fontanieu se trouve une chapelle
« récemment construite ».
Après
des fortunes diverses, Notre Dame de Lachal fut
vendue comme bien national en 1791 et ses bâtiments, qui existent toujours,
furent transformés en exploitation agricole.
Enfin,
d’autres édifices cultuels sont encore à signaler ; il s’agit des
chapelles castrales.
La
plus ancienne connue est celle du château d’Allières
qui fut fondée le 8 août 1488 par Humbert Alleman
sous le vocable de la Sainte Vierge et de Saint Michel Archange.
Le
nouveau château de Varces, construit vers 1670 par
Jean Baptiste de Briançon fut doté d’une chapelle qui reçut le vocable de Saint
Giraud et qui disposa durant un temps de la même juridiction que l’ancienne
église paroissiale du même nom située sur la colline (Cf. supra).
Un
oratoire sans fondation est connu au domaine de Pellissière
dès le milieu du 15ème siècle mais on n’y célèbre par le culte car Pellissière, tout comme le vieux château de Varces, dépend alors de la paroisse de Saint Giraud.
La
maison forte du Mollard du Chastelard connue dès 1285
et devenue ultérieurement le château de Malissoles
devait également posséder une chapelle castrale mais cela n’est pas
formellement attesté.
Enfin,
cet inventaire ne saurait être complet sans mentionner la chapelle du cimetière
édifiée au 19ème siècle.