CONFERENCE CPH
DU 12/3/2005 à CLAIX
CHATEAU
ET SEIGNEURS D’ALLIERES
Mesdames et Messieurs,
Le château d’Allières, dont je vais vous entretenir
ce soir, n’est pas un château banal, tant s’en faut. Il est riche d’au moins
sept siècles d’histoire et les familles qui le possédèrent figurent au nombre
des plus illustres du Dauphiné.
Ce château, jadis sur le territoire du mandement de
Claix, est aujourd’hui situé à la limite des communes de Claix et de Varces et,
depuis le 17ème siècle, sur
le territoire de cette dernière.
Le nom d’Allières a pu être donné à ce coin de terre
parce qu’il y poussait jadis des alisiers – allier ou allières étant la forme
dialectale d’alisier – à moins qu’il ne soit d’origine gallo romaine et
rappelle le souvenir d’un lointain Alarius qui pouvait être le possesseur d’un
domaine situé originellement en cet endroit. Cette dernière explication paraît
d’ailleurs très plausible si l’on tient compte des vestiges antiques découverts
récemment dans le proche environnement : Val d’Allières sur Claix que l’on
voit ici à sa découverte en février 1980,
Ou encore le Cellier sur Varces non loin d’Allières,
découvert peu après et aujourd’hui rendu à la terre.
Quelles qu’en puissent être les origines réelles, le
château d’Allières, tel que nous pouvons le voir aujourd’hui, mérite notre
attention, autant du point de vue de l’art que de l’histoire. J’espère que
cette communication – dont l’objet est de retracer la suite complexe des
seigneurs d’Allières puis de vous proposer une visite privilégiée du château,
du moins tel qu’il était avant sa récente transformation en logements – saura
vous en convaincre.
Des temps les plus lointains et, tout
particulièrement du premier millénaire de notre histoire, seule la cascade
d’Allières, témoin privilégié, surplombant les abords Ouest du château, a pu
garder le souvenir. Malheureusement, les cascades ne savent pas écrire
l’histoire.
Tout au plus pourra t-on signaler les vestiges fossilisés
de toxaster amplus, ou oursins du crétacé inférieur, il y a de cela 200
millions d’années, époque où toute notre région était recouverte par une
immense mer chaude.
Mais, intemporelle et secrète, elle ne peut
malheureusement guère contribuer à nous renseigner au-delà du fait géologique
et il nous faut nous contenter de contempler sa sauvage beauté.
La première mention certaine d’une maison forte sur
ce coin de terre, date de 1339 mais il est tout à fait vraisemblable de penser
que cet endroit, fort bien situé, a pu voir s’élever, bien avant cette époque,
un ouvrage défensif ou un poste de surveillance d’une voie romaine ou de la
vallée, comme par exemple à Varces.
Au delà de ces conjectures, ce que l’on sait de
manière certaine, c’est que, dès la fin du 13ème siècle, la famille de Porte
Traine possédait la terre d’Allières. Cette famille est connue depuis le 11ème
siècle, époque à partir de laquelle elle possédait la maison forte de Grenoble,
dite de la porte Romaine, ici reconstituée à partir d’un dessin du 16ème
siècle, époque où l’on pouvait encore la contempler. La « Porta Jovia ou
Triona », en effet, l’une des deux portes de l’enceinte romaine qui était
située sur la place Grenette, à l’extrémité actuelle de la Grande Rue, est
généralement désignée, dans les textes latins du 11ème au 14ème
siècles sous le nom de « Porta Triona » et, parfois,
« Trivoria », c’est à dire les trois voies, d’où est venu Traine. En
effet, selon Pilot, il faut voir dans cette désignation de Porte Traine la
contraction des termes primitifs : Porte Romaine. Quoiqu’il en soit, la
famille qui habitait la Pote Traine de Grenoble, ou du moins à côté de cette
porte, en prit le nom de bonne heure. On connaît, en effet, dès le 11ème
siècle, un Richard de Porte Traine. Puis il y eut Boson de Porte Traine, vivant
entre 1150 et 1250, et son fils Hugues qui rendit hommage à l’évêque en 1262
pour sa maison forte.
Dans notre terroir on connaît un Rondet de Porte
Traine qui fut prieur de Saint Ange en 1307. On voit ici les restes banalisés
de ce minuscule prieuré, haut perché dans la montagne, au sud de Savoyères.
En 1339, le très consistant procès verbal de
l’enquête delphinale concernant le château de Claix – on voit ici la première
des neuf pages de parchemin – indique que la maison forte d’Allières – qui
dépendait alors de Claix – appartenait à Boson de Porte Traine. A sa mort, elle
échut à son frère, Pierre, puis, au décès de celui ci, en 1369, à son fils
Boson ou Bosonet.
C’est en cette année 1369, à l’occasion du décès de
Pierre de Porte Traine, que le seigneur de Varces, Albert de Briançon, qui
résidait là sur cette colline de Saint Géraud dans un château jadis
considérable, tenta de mettre la main sur Allières. Toutefois, à la requête des
héritiers de Pierre de Porte Traine, la main delphinale fut apposée sur la
maison forte d’Allières en vertu d’une sauvegarde concédée en 1294 par le
Dauphin Humbert, 1er du nom. Une discussion s’éleva alors entre
l’avocat général du Dauphiné et le seigneur de Varces qui prétendait que la
maison forte d’Allières était située dans l’étendue du mandement de Varces où
il avait toute juridiction. Mais le conseil delphinal décida péremptoirement
que, jamais, la seigneurie de Varces n’avait eut juridiction sur cette maison
forte.
Au demeurant,
Boson de Porte Traine ne conserva pas longtemps la maison forte familiale
cachée derrière ces hauts murs car, en 1372, il était déjà mort. Le 7 août de cette année là sa veuve, Catherine de
Revel, tutrice de la fille unique née de ce mariage, Eynarde de Porte Traine,
voulant se remarier, chargea de la tutelle Siboud Alleman, seigneur d’Uriage.
Catherine de Revel épousa peu après Henri Alleman de Séchilienne qui devint,
par une transaction de 1374, tuteur subrogé d’Eynarde de Porte Traine. A la
mort de celle ci, survenue prématurément en 1392, sa mère, Catherine de Revel,
seule héritière, entra en possession de la terre d’Allières qu’elle transmit
peu après à son fils, Henri Alleman né de son union avec Henri de Séchilienne.
C’est ainsi qu’Allières passa de la maison
de Porte Traine, éteinte faute d’héritiers mâles, à celle, tentaculaire,
des Alleman déjà très puissante depuis plusieurs siècles. Faut-il, à cet égard,
rappeler le vieil adage dauphinois :
« Arces, Varces, Granges et Commiers,
Tel les regarde qui ne les ose férier (frapper)
Mais gare la queue des Alleman et des Berenguier ».
En 1419, Henri Alleman était encore seigneur
d’Allières. Il semble que c’est peu après que la maison forte serait passée à
Humbert Alleman qui se fixa à Allières et qui fut à l’origine de la branche des
Alleman d’Allières.
Celui ci descendait lui même de la branche mère
d’Uriage, dont on voit ici le château familial, branche la plus ancienne
puisque l’on cite un Alleman d’Uriatico qui aurait vécu de 960 à 1007, à
l’époque de l’évêque Isarn. Humbert laissa en 1442 la seigneurie d’Allières à
son fils qui la conserva 24 ans. C’est lui qui, en 1455, signa le pacte de
famille. Cette année 1455 semble d’ailleurs avoir marqué l’apogée de la famille
Alleman avec le grand conseil de famille que tint le 1er Mai dans
son palais de Grenoble, l’évêque Siboud Alleman de la branche de Séchilienne.
Il était, en effet, nécessaire de mettre d’accord sur certains points les
représentants de treize branches familiales. Treize branches, en effet, car
selon un biographe de cette famille « jamais souche féodale ne produisit
plus de rameaux et nulle part les membres d’une même famille ne se groupèrent
autour de leurs chefs avec un soin plus jaloux ».
Et passèrent les étés et passèrent les hivers sous
la cascade d’Allières. Après Odon Alleman, la seigneurie d’Allières fut transmise
à sa veuve, Bonne Ferlay, puis à son gendre, Humbert II Alleman de Fontagnieu.
Son fils Humbert III lui succéda puis le fils de celui ci, Charles Laurent
Alleman.. En 1539, celui ci dénombra ses biens parmi lesquels on relève la
maison forte d’Allières au revenu de 200 livres tournois, des biens sur Claix,
que je n’ai malheureusement pas pu identifier, et des revenus dépendant du
prieuré Saint Ange.
Après Charles Laurent Alleman, la seigneurie passa à
son fils Laurent. C’est à celui ci qu’appartenait Allières lorsqu’en 1577 le
Lieutenant Général de Gordes investit le château, alors occupé par les
protestants, après un siège de dix jours ; il fallut, selon les
chroniqueurs, envoyer chercher des canons à Grenoble pour faire brèche dans ces
grosses murailles. Le château pris, toute la garnison réformée fut passée au
fil de l’épée. Gordes y laissa un simple détachement catholique de 25 hommes
chargés d’alerter Grenoble le cas échéant, par signaux, en cas d’avance des
Huguenots.
Il semble que trois mois plus tard, le château
d’Allières ait été partiellement démoli mais ceci est loin d’être établi comme
je le montrerai tout à l’heure.
A la mort de Laurent Alleman, survenue après 1617
celui ci ne laissait que deux filles : Olympe au beau nom et Blanche, veuve
du Président Martinel, décédé en 1615, qui devait épouser, en secondes noces,
le 16 août 1619, Samson de Périssol. Avec la mort de Laurent Alleman se
terminait la longue filiation des Alleman d’Allières qui avaient possédé la
seigneurie et la terre d’Allières durant près de deux siècles et demi.
Samson de Perissol qui devenait le nouveau seigneur
d’Allières avait acquis une charge de Président de Chambre au Parlement du Dauphiné après avoir été d’abord
conseiller au même Parlement. Dès la mort de son beau père, Laurent Alleman,
Samson de Perissol maria l’écusson fleurdelisée des Alleman à ses armoiries
d’azur au soleil d’or et il en fit de même pour son nom.
Devenu Samson de Perissol-Alleman, il n’en resta
d’ailleurs pas là puisqu’il acquit d’une part la paroisse de Risset, dans
laquelle se trouvait le château,
mais aussi celle de Fontagnieu comprenant, entre
autres, les hameaux de Rochefort, de Saint Ange et de Martinais par une vente
consentie le 17 décembre 1637 par Louis de Briançon, seigneur de Varces. Ce
fief, démembré de la terre de Varces, forma, à dater de la vente, un nouveau
mandement dit d’Allières.
Samson, après avoir été Président de la Chambre de
l’Edit au Parlement de 1622 à 1652, transmit cette charge à son fils. Comme
celui ci n’avait pas les quarante ans exigés, il obtint, par une faveur toute
spéciale, d’en continuer les fonctions dix années durant en son nom. En 1663,
l’Intendant du Dauphiné, Bochard de Champigny, disait de lui, en termes ô
combien académiques : « M. d’Allières de Perissol est peu habile et
peu considéré dans la chambre de l’Edit dont il est le Président… ». Cela
ne l’empêcha pourtant pas de devenir Président du Parlement en 1671. Il laissa la
charge de Président de la Chambre de l’Edit à son fils François Alexandre en
1686. Ce dernier devint à son tour le seigneur d’Allières, Saint Ange et autres
lieux. Il épousa le 22 septembre 1704 Catherine Camille Roux-Déageant, illustre
héritière de deux familles aussi nobles qu’anciennes : la famille de Roux
et celle de Déageant. Je vous ferai bien évidemment grâce des détails
généalogiques de ces deux familles ; néanmoins, les personnes intéressées
pourront se reporter à la publication que j’ai faite sur Allières il y a
quelques années où à l’histoire de Claix, dans lesquelles figurent des une
généalogie complète de ces deux branches.
A l’occasion de mes recherches sur Allières en 1982
et 1983, pas toujours aisées en raison de la complexité des documents – en
voici un exemple – j’ai été frappé par l’importance considérable des familles
et personnages qui, de près ou de loin, furent mêlés à l’histoire de cette
terre d’Allières.
Mais revenons à François Alexandre de
Perissol-Alleman, seigneur de Saint Ange, Allières, Gières et autres lieux. Il
avait donc épousé, le 22 septembre 1704, Catherine Camille Roux-Déageant. Ce ne
devait point être là une histoire d’amour car, au contraire des contes, il n’en
résulta aucune postérité. Du reste, il testa peu après, le 22 septembre 1708,
déclarant à ce propos qu’il voulait être enterré sans pompe, hormis
l’assistance du curé de Risset, en la chapelle de son château d’Allières, et
instituant pour héritier le chevalier Vial, son cousin, conseiller du Roi,
Doyen des trésoriers de France en Dauphiné et, au cas de non acceptation de
celui ci, le fils cadet de Pierre de Bérulle, Premier Président au Parlement.
Il décède dans la nuit du 27 au 28 Janvier 1709. Son testament, mystique, fut ouvert
par une procédure faite devant le Procureur du Roi, le 6 mars 1709.
Et, à partir de là, si vous me permettez cette
métaphore, ce fut beaucoup plus une affaire de linge sale en eaux troubles que
de moments de quiétudes sous l’onde pure de la Pissarde d’Allières. En effet,
la succession de François Alexandre de Perissol est à ce point embrouillée que
plusieurs notaires sont mobilisés. J’ai, quant à moi, passé des heures et des
heures, fort peu exaltantes je l’avoue, à essayer de me retrouver, si peu que
ce soit, dans les arcanes des dépositions, contre lettres, procédures,
contestations et autres rebondissements. Qu’il me suffise de dire – et je vous
demande de me croire sur parole – que, par l’effet d’une vente, en date du 17
septembre 1731, la terre et la seigneurie d’Allières échurent à Claude Etienne
de Roux Déageant, Comte de Morges, le propre frère de la veuve du défunt.
Le nouveau seigneur d’Allières était né à Saint
Marcellin le 6 octobre 1689. En 1731, ses terres ancestrales de Morges en
Trièves sont érigées en Comté. Le 14 juillet 1732 il épouse Marie Victoire de
la Brisse, fille d’un conseiller d’état. C’est lui qui entreprit la
transformation du château d’Allières. C’est aussi à partir de lui, et ce
jusqu’à la révolution, qu’Allières deviendra la résidence habituelle et
préférée des Comtes de Morges. En 1734, naît de son mariage un fils prénommé François
de Sales, Pierre.
Je ne saurais dire si, avec l’âge, Claude Etienne
commençait à avoir des problèmes d’audition mais toujours est-il que j’ai
retrouvé dans son « livre de recettes et de dépenses de l’année
1741 » ce curieux « remède pour la surdité » que je vous livre à
toutes fins utiles : « prenez une petite bouteille d’eau
d’arquebusade, mêlez y et broyez avec un morceau de thériaque gros comme une
noisette, que l’eau d’arquebusade en prenne la teinture ; un peu
fortement, trempez dedans du coton, faites le entrer dans l’oreille qu’il soit
bien imbibé et changez en une fois par jour. Continuez ce remède pendant neuf
jours, vous serez soulagé. » Je ne saurais toutefois pas garantir
l’efficacité de cette curieuse thérapeutique et j’en décline même toute
responsabilité pour les conséquences qui pourraient en résulter pour ceux qui
seraient tentés par cette potion magique.
A la mort de Claude Etienne, le 17 mai 1751, son
fils, François, est âgé de 17 ans. Il entre au service du Roi, fait toutes les
guerres de son temps et ne se retire de l'armée qu'après avoir été capitaine au
régiment du Roi et chevalier de Saint Louis. Il épouse le 6 janvier 1765 Jeanne
Françoise de la Rivière et fait alors d’Allières sa résidence favorite en
poursuivant l’œuvre d’embellissement du château commencée par son père.
Il jouissait en Dauphiné d’une grande considération
due à sa bonté et à sa haute valeur morale. Il fut l’un de ceux chargés par le
roi, en 1787, de composer l’assemblée provinciale du Dauphiné. Voici d’ailleurs
le texte de la lettre que lui adressa à Allières le roi Louis XVI :
« Monsieur le Comte de Morges,
Vous êtes l’un de ceux que j’ai choisis pou composer
l’assemblée provinciale du Dauphiné que je viens d’établir à Grenoble. En
conséquence, mon intention est que vous vous trouviez en cette ville le 1er
octobre prochain, jour que j’ai indiqué pour l’ouverture de cette assemblée.
J’ai, par mon règlement du 4 de ce mois dont il vous sera donné connaissance,
manifesté ma volonté sur la durée de vos fonctions. Je ne doute pas que la
manière dont vous les remplirez ne justifie pleinement la confiance que
m’inspirent vos lumières et votre zèle. Sur ce, je prie Dieu, Monsieur le Comte
de Morges, qu’il vous ait en sa Sainte Garde.
Ecrit à Versailles le 7 septembre 1787. Signé :
Louis ».
On le retrouve l’année suivante Président de
l’assemblée de Vizille et député aux Etats Généraux. C’est lui que l’on peut
voir, assis à la table de la présidence, sur ce tableau conservé au château de
Vizille.
De nombreux livres domestiques concernant
l’administration et les comptes d’Allières, tenus par le Comte de Morges sont
conservés aux Archives Départementales de l’Isère. Le dernier est un livre de
ménage finissant par cette mention très terre à terre : « 18 juillet
1792 : ¾ de savon : 3 livres. 2 journées de lessive : 12
sols ».
Cette date est probablement celle du départ pour
l’émigration de François de Sales, Pierre Roux Deageant, Comte de Morges,
dernier seigneur d’Allières. Tous ses biens furent alors confisqués et vendus
comme biens nationaux.
Le château d’Allières fut acquis par le sieur
Etienne Arnaud, adjudicataire en septembre 1800, de la perception des
contributions de Claix. Sa sépulture existe toujours dans le minuscule
cimetière de Risset.
La commune d’Allières et Risset, formée en 1790, fut
très fugitivement réunie à nouveau à celle de Claix, à l’exception des hameaux
de Rochefort et de Fontagnieu qui le furent à celle de Varces par arrêté du 16
Frimaire an III et ensuite rétablie, par un autre arrêté du 9 Brumaire an X
sous le nom de « commune d’Allières ». Elle reprit par la suite le
nom de commune d’Allières et Risset avant d’être définitivement rattachée à
Varces. Après être passé en diverses mains le château appartenait, au début du
20ème siècle, à M. Barthès, directeur du théâtre des Capucines à Paris. En
1928, Gaston Doumergue, Président de la République, y fit un séjour privé.
Quelques années plus tard, le château passera à la Caisse des Ecoles de la
Ville de Lyon qui transformera la vieille bâtisse en colonie de vacances
jusqu’à une période récente la sauvant ainsi probablement d’une ruine
inéluctable.
Avant d’aborder la seconde partie, je voudrais dire
que c’est grâce à l’obligeance des dirigeants de la Caisse des Ecoles de Lyon
que j’ai pu, tout à loisir, et à diverses reprises, il y a de cela une vingtaine
d’années, me pénétrer de l’atmosphère particulière de ce haut lieu d’histoire
et parcourir le château et son domaine pour réfléchir, examiner, tenter de comprendre
Allières et réaliser les clichés que vous allez voir maintenant.
En effet, après avoir fait connaissance avec les
possesseurs successifs de la terre d’Allières, je vous propose, dès à présent,
d’aller à la découverte des lieux.
Le château a été construit dans un site
particulièrement stratégique permettant de surveiller, à la fois, les accès de
Claix, de Saint Ange et de toute la plaine de Varces. L’environnement du
château a peu évolué. à l’ouest, les bois de Chabloz ; au Sud le rocher
des Mollards et la plaine de Varces, à l’est, le hameau de Risset et au nord,
enfin, le hameau d’Allières sur Claix avec son propre château, celui du dernier
seigneur de Claix, Borel de la Minière, ici lors de sa rénovation en 1992.
Le château lui même, bien que composite de nos jours,
présente encore un aspect imposant. Mais il y a tellement eu d’aménagements
successifs, voire de reconstructions, depuis ce qui ne devait être qu’une tour
de défense, que l’on ne peut plus guère dire à quoi pouvait ressembler le
premier édifice. On peut toutefois imaginer qu’il s’agissait d’une tour forte,
sans doute carrée, comparable à celles qui existaient un peu partout depuis le
11ème siècle dans l’environnement immédiat : Claix, comme ici,
ou encore comme à Saint Géraud. Puis, auraient été
adjoints à cette tour divers bâtiments, sans doute au 13ème siècle,
qui ont pu être complétés ensuite par la construction d’une seconde tour.
Il semble toutefois qu’il n’y eut jamais à Allières
de tours rondes et que le château ne présentât jamais l’aspect typiquement
médiéval que l’on peut voir par exemple à Bon Repos sur Jarrie, bien que celui
ait perdu quatre des huit tours qui le garnissaient originellement par la
volonté de Louis XI, alors Dauphin, qui s’était offusqué de ce que Bon Repos
comportât plus de tour que sa royale demeure de Plessis les Tours.
Le 16ème siècle embellit la maison forte,
la transformant peu à peu en château d’agrément comme presque de partout
ailleurs. Ensuite, les guerres de religion amenèrent la ruine de l’édifice puis
sa reconstruction partielle avec de nouvelles transformations au gré des
possesseurs successifs.
De fait, je ne crois pas trop m’avancer en disant
que tous les styles, ou presque, du 14ème au 19ème
siècle, ont laissé leur marque à Allières. C’est à leur découverte que nous
allons maintenant partir.
Autant le dire dès à présent, ce qui est le mieux
conservé à Allières c’est assurément l’aspect extérieur : façades, tours,
fenêtres et enceinte.
Cette enceinte, surtout, longue de presque un
kilomètre, est encore conservée sur toute sa distance et elle est relativement
en bon état. Elle affecte la forme générale d’un rectangle auquel on aurait
accolé un trapèze. Elle est flanquée de sept tours, de style relativement
homogène, ce qui traduit une certaine unicité de construction. Voici quelques
unes de ces tours :
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-
-
L’enceinte est percée de deux portails. Le plus
ancien, au Sud, marque l’emplacement de l’ancien chemin gagné maintenant par
les cultures et la végétation. Celui ci conduisait à Chabloz, d’une part, et,
de là, par le vieux chemin dit de la Garde, à Chardeyre et à Saint Ange et,
d’autre part, à Varces par le hameau de Martinais.
La partie de chemin encore conservée que l’on voit
ici, longeait l’enceinte jusqu’au portail principal. Ce chemin était celui qui
venait de Claix et, peut-être, s’agissait-il de l’ancienne voie romaine si
malaisée à situer dans cette partie de son tracé ? Mes recherches dans ce
domaine m’inclinent à le penser.
Le portail principal est en bon état et il est
flanqué de deux tours. Il est d’un style assez courant dans la région et peut
être daté du 15ème siècle, nonobstant certaines réfections
postérieures. Ce portail a toujours servi d’accès principal au château,
du moins jusqu’au 17ème siècle, époque à
laquelle on ouvrit, dans la partie opposée de l’enceinte, au Nord, un second
portail en direction de Claix. C’est celui que l’on peut voir maintenant.
L’intérieur de l’enceinte, qui correspond à une
superficie d’environ 6 ha, renfermait le château et ses dépendances. Peut être
y eut-il même un certain habitat à l’abri de ces hauts murs qui n’avaient sans
doute pas à l’origine une vocation strictement décorative.
Un état parcellaire d’Allières, datant de 1693,
donne la description du « tènement et enclos du château d’Allières,
composé du château, d’écuries, remise et autres bâtiments, fours, terrasses,
parterres, jardins, réservoir, grand verger… plus autre maison pour
l’habitation, grange, verger, jardin, prés, terres, étangs, pâturages, bois et
forêts, dépendant, le tout, du château… ».
Il ne reste malheureusement plus grand chose des
magnifiques jardins à la française qui s’ordonnaient au sud du château jusqu’à
la limite de l’enceinte. Il en est de même des vergers. Par contre, l’étang,
bien qu’asséché en grande partie, subsiste encore. Il était alimenté par une déviation
du ruisseau de la Pissarde aboutissant à un bassin qui alimentait ensuite
l’étang.
Ces adductions d’eau étaient souterraines. L’étang
se déversait de la même manière de l’autre côté de la route conduisant du
Château à Risset, par cet aqueduc fort méconnu et aujourd’hui presque invisible
pour un œil non exercé.
Il alimentait des pressoirs à huile, battoirs et
moulins dont il subsiste des restes notables, aujourd’hui restaurés, en face du
château. Pour en terminer avec l’étang il faut mentionner une tradition, non
vérifiée, selon laquelle il aurait été bordé par des pierres tombales.
Il subsiste encore dans le parc, le bassin
d’alimentation de l’étang…
… ainsi que quelques traces d’éléments
architecturaux qui devaient appartenir primitivement à la décoration de la
terrasse.
J’ai dit que les parties les plus intéressantes du
château, du point de vue architectural, étaient les façades ; de fait, on
peut y voir tous les styles de fenêtres, de l’ouverture grillagée du moyen âge
à la fenêtre cintrée du 18ème siècle, en passant par les nombreuses
fenêtres à meneaux, dont certaines très belles. En voici des exemples :
Tout d’abord des fenêtres grillagées :
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Maintenant des fenêtres à meneaux de pierre :
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-
Et voici des fenêtres cintrées typiques du 18ème
siècle :
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-
On a dit un jour d’Allières que c’était le
« château aux cent fenêtres ». De fait il y en a exactement quatre
vingt seize.
Le château présente, dans son aspect actuel, une
forme générale de « L » renversé. La façade la plus longue, qui
regarde Claix, s’ordonne d’est en ouest. Elle est flanquée de deux tours
carrées à ses extrémités.
Elle présente des traces de reconstruction, peu
avant la tour ouest, ce qui tendrait à indiquer peut être que la partie la plus
ancienne correspond à la tour est.
La façade montre, sur son côté nord, quatre étages
présentant vingt quatre fenêtres, dont seize avec des meneaux de pierre.
La petite façade nord sud, perpendiculaire à la
précédente, semble avoir été ajoutée à une époque plus récente car elle ne
comporte pas de tour à son extrémité sud et elle est moins élevée d’un étage
que la grande façade. Néanmoins elle remonte quand même au moins au 16ème
siècle car son côté ouest comporte encore six fenêtres à meneaux et quatre sur
la partie sud. On notera le louable souci
des promoteurs d’aujourd’hui d’avoir sureconstituer certains meneaux.
Le côté est, par contre, présente un bel ensemble
homogène de treize fenêtres du 18ème siècle.
La rencontre des façades à angle droit crée une
terrasse bien protégée, située en contre-haut des anciens jardins auxquels on
accédait par un escalier de huit marches, que l’on voit ici.
C’est sur cette terrasse que s’élevait l’escalier
d’honneur du château, malheureusement disparu. Du reste, on voit très bien son
emplacement sur la façade sud qui, seule, conserve encore au point
d’aboutissement de l’ancien escalier une sorte de porte fenêtre avec une grille
en fer forgé du 18ème siècle. On sait que cet escalier était composé
de 35 marches formant quatre paliers. Il a été détruit à la révolution.
Si l’on ne peut pas reconstituer avec une grande
certitude les aspects successifs du château, on peut, par contre, avoir une
image extrêmement précise de son état extérieur et intérieur il y a 270 ans car
il existe aux Archives Départementales de l’Isère, sept cahiers manuscrits –
malheureusement en mauvais état et dont l’écriture déficiente augmente encore
les difficultés de déchiffrage – donnant « la description minutieuse et
détaillée de tous les bâtiments du château, maison et granges dépendant de la
terre d’Allières, faite par François Charbonnier, maître charpentier et Louis
Girard, maître maçon, tous deux de Claix, en exécution de la vente du 17
septembre 1731 intervenue entre le chevalier de Bérulle et le Comte de Morges ».
Peut être Claude Varanfrin qui a talentueusement repris d’anciens manuscrits de
visites épiscopales se rapportant à la chapelle de Cossey voudra t-il bien s’y
pencher après moi !
On trouve dans le premier cahier la description des
extérieurs : « … Le portail d’entrée faisant face au chemin qui tend
à Claix est à arceau de pierre de taille dure… son arrière est en maçonnerie en
médiocre état… Il a besoin d’être refait en neuf ». De plus, « sa
charpente est en mauvais état, y en ayant la moitié chironnée… la cour est
pavée depuis le portail jusqu’à la porte des écuries avec des petits cailloux…
… dans la cour on communique à un perron par huit
marches accompagnées d’un petit mur… le perron communique à un petit pont de
bois dressé avec ses gardes fous soutenus par dix rouleaux… le pont communique
à la terrasse du château. Du côté de la terrasse est un mur qui sépare le
jardin : ce mur menace ruine…… Au dessous de la terrasse il y a trois
voûtes en arc… La première ne subsiste plus pour être éboulée… Au premier
carreau du jardin il y a un bassin pour un jeu d’eau de douze pieds de
diamètre. Au bas du jardin, faisant face à l’étang il y a deux pavillons à la
française… ».
Puis, en poursuivant l’examen de ces cahiers, on
apprend que le château a deux portes d’entrée « au levant et au
midi ». celle du midi est d’ailleurs surmontée de la date de 1563, ce qui
pourrait d’ailleurs peut être servir de référence pour la datation de
l’ensemble de la petite aile sud. Ensuite, il est dit que « … le gros mur
de la terrasse prend son commencement à l’angle de la chapelle et finit au mur
du côté du midi… ». Cette chapelle « est éclairée par une croisée
donnant vue sur la terrasse … Elle est à voûte en arc ».
La chapelle castrale était donc de plein pied et il
faut la situer, à mon sens, dans la partie inférieure de cette tour ouest.
Mais, sans doute, n’avait-elle pas toujours été située à cet endroit. En effet,
l’état parcellaire de 1693 mentionne « … le grand verger dans lequel est
construit la chapelle du château… ». Peut-être ce grand verger allait-il
jusqu’au pied de la tour ouest ? Ou alors la chapelle était peut être
accolée à ladite tour ?
Quoiqu’il en soit, on sait que cette chapelle, au
demeurant mal connue, avait été fondée le 8 août 1488 par noble Humbert
Alleman, sous le vocable de la Sainte Vierge et de Saint Michel Archange. C’est
aussi dans cette chapelle que François Alexandre Alleman de Perissol fut
enterré.
Cette chapelle castrale est recensée dans un
document de la fin du 15ème siècle. Toutefois, la chapelle d’Humbert
Alleman avait du être précédée d’un autre sanctuaire car tout château, toute
maison forte, possédaient leur propre chapelle et ce, depuis les origines de la
féodalité. D’ailleurs un texte de 1449 fait déjà mention d’une chapelle au
château d’Allières. L’ancien bureau pourrait correspondre à cette chapelle
primitive autant que l’on pouvait en juger par les détails architecturaux qu’il
conservait et par sa situation dans le château.
L’intérieur de ces vieux murs ne conserve
malheureusement plus grand chose de sa splendeur de jadis, les derniers
aménagements et les règles de sécurité applicables aux établissements recevant
des enfants ayant banalisé, jusqu’à une période récente, la vieille demeure.
Toutefois, certains détails doivent encore retenir l’attention. C’est le cas,
tout d’abord, des pièces inférieures du château, caves et celliers, qui
montrent encore des murs aux épaisseurs considérables et de fort belles voûtes.
De ces pièces partaient, dit-on, trois souterrains dont les accès sont maintenant
bouchés pour d’évidentes raisons de sécurité. De même, il existait, m’a-t-on
dit, des oubliettes sous le bureau qui pouvaient remonter au moyen âge ;
leur accès est également bouché.
Au rez de chaussée les salles à usage de cuisine,
dont la destination semble avoir été constante, montraient encore de fort
belles voûtes. Puisque nous en sommes aux mystères d’Allières, il convient de
signaler la tradition orale de trois souterrains : le premier aurait
conduit à la plaine de Varces, le second à Claix (mais l’on ne sait où) et le
troisième… à Seyssins. Rien que cela ! Mais il faut savoir être humble
avec ces histoires de souterrains car la plupart des châteaux possédaient, en
effet, des souterrains permettant une évacuation en période extrême de siège. Au
demeurant, de telles traditions existent pour notre château de Claix, tout
autant que pour Cossey. Bien évidemment, si de tels souterrains ont jamais
existés ils ne sont plus praticables de nos jours et l’on ne saurait donc
pouvoir se prononcer sur leur possible réalité.
On accédait aux étages par ce grand escalier, encore
monumental, du plus beau style Louis XIV, avec une très belle rampe en fer
forgé. On sait que cet escalier fut édifié par Claude Etienne de Roux Deageant.
Au premier étage, sur la droite, se trouve la plus
belle salle du château dite « salle de François 1er ». Il
n’est pas établi que celui ci ait séjourné au château d’Allières mais ceci ne
prouve pas pour autant qu’il n’y soit pas venu. Les traditions populaires sont
en effet très rarement dénuées de fondement. Cette salle aurait ainsi au moins
490 ans car si François 1er y a jamais séjourné, ce ne peut être
qu’à l’occasion de l’un de ses passages dans la région, c’est à dire en août
1515, juin 1516 ou, enfin, en 1536. La description qui en est faite dans les
cahiers de 1731 que j’ai déjà évoqués, est la suivante : « … la
grande salle peinte est éclairée au levant par trois croisées donnant vue sur
le jardin. Au couchant de la salle est une cheminée à l’antique…
… le plancher au dessus de la salle est en bois
blanc à la française, soutenu par cinq poutres. Ledit plancher est peint de
plusieurs couleurs… ».
Cette salle a, vraisemblablement, toujours été la
salle d’apparat du château : sa situation, ses dimensions, le nom dont on
l’a doté et le soin apporté à son agencement en témoignent.
Elle conserve ce magnifique plafond à la française
de la fin du 17ème siècle. Ce plafond ressemble étrangement à celui
qui décorait la grande salle du château des Commandeurs d’Echirolles et qui a
été malheureusement détruit au début du 20ème siècle. Il s’apparente
également à celui du château de Bernis à Crolles. C’est un plafond à solives
apparentes divisé en quatre travées par trois poutres outre deux poutres de
rive sur lesquelles reposent un réseau de petites solives que des moulures
peintes en jaune d’or organisent en huit compartiments par travée à effet de
caisson. Ces petites solives portent un décor sur leur face inférieure,
alternant d’une pièce sur l’autre, avec des roses bleues, des glands jaunes et
des cœurs entrelacés.
Le plafond d’Allières, très bien conservé depuis
plusieurs siècles, n’a pu être réalisé que par un artiste exceptionnel. Il faut
rendre hommage au Général Bezegher de l’avoir pressenti puisqu’il écrivait :
« le beau plafond peint à poutre apparentes de la grande salle est
vraisemblablement du à Daniel Guillebaud ». On va voir que cette
supposition peut parfaitement se justifier, voire même se démontrer.
Originaire de Serres, Daniel Guillebaud est qualifié
de « maître sculpteur ». Vers 1660, les magistrats du Parlement du
Dauphiné lui demandent de faire, en la grande chambre d’audience du Palais, une
lanterne de bois. En 1668-1669 il sculpte le plafond de la salle de la Grande
Audience du Parlement, ainsi que celui de la Première Chambre des
délibérations. Il s’agit là, s’accorde t-on à dire, d’une œuvre maîtresse de
l’art du 17ème siècle et d’un des plus beaux plafonds de France. Et
pendant que Daniel Guillebaud ciselait ces joyaux, le Parlement était présidé
par Laurent Alleman de Perissol, seigneur d’Allières.
Dès lors, on comprend aisément pourquoi un Président
du Parlement, en présence d’un tel artiste, aurait pu, très vraisemblablement,
lui confier la réalisation du plafond de la pièce principale de son propre
château. Si l’on admet cette thèse, on peut alors même dater ce chef d’œuvre de
la période comprise entre 1670 et 1690. Toutefois une étude réalisée en juillet
2002 par la Conservation du patrimoine de l’Isère a donné à penser que les
médaillons encadrés de sphinges, de griffons et de rinceaux pouvaient être
contemporains du mariage de Laurent Alleman de Périssol et Justine du Puy
Montbrun, célébré en 1644, et que le plafond aurait pu être exécuté à cette
occasion. Mais ce n’est qu’une hypothèse alternative.
Les autres pièces n’offraient malheureusement plus
guère d’intérêt mis à part, toutefois, certains éléments de décoration :
par exemple des moulures d’époque Louis XV, ou encore des cheminées du 18ème
siècle comme celle ci, datée de 1751.
Ainsi donc, en dépit de ses mutilations, de ses
transformations, de la disparition de son mobilier et de ses boiseries, le
château d’Allières, dans lequel plane l’ombre des plus lointains chevaliers et
celle des grandes dynasties de magistrats, subsiste t-il, témoin d’au moins six
siècles d’histoire de notre terroir.
Refermons maintenant le portail pour que ne
s’échappe pas le souvenir des générations et des générations qui naquirent,
vécurent, aimèrent peut être, souffrirent sans doute et moururent à
Allières : du chevalier Boson de Porte Traine à François de Sales, dernier
comte de Morges, en passant par le long défilé des Alleman : Henri, Odon,
Eudes, Humbert, Laurent ; si lointains de nous mais si proches cependant
grâce au charme magique de ce domaine intemporel que parfois, perdu dans mes
songes ou mes doutes généalogiques, j’ai cru les rencontrer à quelque détour du
parc ou dans la douce pénombre d’une porte basse.
Ce sont eux qui ont fait Allières. J’espère être
parvenu à les faire revivre, si peu que ce soit, ce soir en vous faisant
connaître, sinon découvrir, les lieux dans lesquels ils vécurent.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre bienveillante
attention.
Liste des diapositives utilisées :
1 – château d’Allières ( = 7)
2 – blason de Claix (15)
3 – site du val d’Allières en fouilles (70)
4 – le Cellier (3)
5 – château d’Allières vu du sud (45)
6 – cascade (6)
7 – oursins fossilisés
8 – cascade (3)
9 – Saint Géraud (43)
10 – porte romaine de Cularo (19)
11 – Saint Ange (14)
12 – enquête de 1339
13 – Saint Géraud (donjon)
14 – Allières (46)
15 – château d’Uriage
16 – cascade (287)
17 – tour d’Allières (18)
18 – palais du Parlement
19 – Risset (7)
20 – Fontagnieu (18)
21 – palais du Parlement
22 – archives (17)
23 – prieuré de Risset (60)
24 – château (50)
25 – château (14)
26 – Comte de Morges (21)
27 – château (38)
28 – site d’Allières (5)
29 – Allières sur Claix
30 – château de Claix (15)
31 – Saint Géraud (50)
32 – Bon Repos (9)
33 – château (101)
34 – château (26)
35 – tour de l’enceinte (27)
36 - idem
(28)
37 - idem
(29)
38 – chemin d’Allières (24)
39 – portail sud (120)
40 – portail nord (26)
41 – parc (27)
42 – parc (28)
43 – aqueduc (29)
44 – moulins (36)
45 – bassin (103)
46 – pierre sculptée (39)
47 – château (9)
48 – fenêtres (34)
49 – fenêtres (35)
50 – fenêtres (92)
51 – fenêtres (36)
52 – fenêtres (39)
53 – fenêtres (48)
54 – château (43)
55 – château (41)
56 – château (45)
57 – château (46)
58 – château (47)
59 – château (48)
60 – portail nord (49)
61 – escalier sud (56)
62 – porte (110)
63 – château (55)
64 – chapelle (113)
65 – château (59)
66 – chapelle (54)
67 – grille (66)
68 – plafond (63)
69 – plafond (68)
70 – plafond (67)
71 – plafond (64)
72 – plafond (65)
73 – décor (67)
74 – porte sud (52)
75 – portail sud (79)