VOIES, ROUTES, CHEMINS ET PONTS
De
tous temps Claix a été sillonné par un certain nombre de chemins :
certains ont perduré, d’autres sont devenus des routes, d’autres encore ont
totalement disparu. Mais un réseau incroyablement dense de chemins anciens est
encore discernable et rien que le réseau routier représente aujourd’hui près de
cent kilomètres de longueur.
Pour
ce qui des plus anciens connus on citera la (ou les) voie(s) romaines(s) qui
traversaient Claix du nord au sud soit par la plaine (avec un diverticule
desservant le site cultuel de
Rochefort), soit par le col de Cossey ou encore plus
haut par le « chemin de la Vie », axe des hauteurs.
Très
tôt ont également du exister des chemins permettant de gagner les plateaux
dominant Claix : le Peuil, Savoyères
et Saint Ange, siège d’un prieuré dès le 12ème siècle.
Dès
les 12ème et 13ème siècles, la quasi-totalité des hameaux
historiques et de leurs écarts devaient exister et, par nécessité, ils étaient
obligatoirement joints les uns aux autres. Ainsi Cossey
était joint à la Balme par ce qui est devenu le « chemin des
cimentiers », à Bouveyres et à Pénatière par des chemins récemment restaurés et au bourg
par un chemin qui passait à la « croix du Fournel »
et au mas du même nom, dont l’actuelle route départementale a repris le tracé.
Malhivert était joint à Cossey
par l’intermédiaire du chemin du Bourg à Seyssins, à la Balme par la
« croix du Fournel » et au plateau du Peuil par le « grand bois » ainsi qu’au mas des Pérouses.
La
Balme avait des chemins qui la mettaient en communication avec Cossey, Seyssins, Malhivert, le
Bourg et le pont de Claix.
Jayères était joint au Bourg, à Allières, à Garretière, à la Côte
et à Savoyères.
Furonnières était joint au Bourg, à Duatière, à la Côte et à la Balme par la Surreta.
Allières était relié au Bourg, à Risset, au mas de la Dondrelle et
à Saint Ange.
Bouveyres était relié (outre Cossey et Pénatière) au Peuil par un chemin récemment rétabli passant aux Clots et au Gampas.
La
Ronzy était reliée au Bourg, aux Marais et à Bozancieu.
Dans
la plaine existaient le chemin de Varces par le pont
sur la Suze et le flanc ouest du grand Rochefort –
déjà appelé en 1784 « vieux chemin public de Varces
à Grenoble » par opposition au « grand chemin royal de Grenoble à la
Croix Haute » par le pont de Claix, le chemin du Pont de Claix à
Echirolles, le chemin appelé « Gringalet », le chemin du pont de
Claix à Risset, le chemin de Champagnier…
Sur
le plateau du Peuil nombreux étaient les chemins,
preuves d’un habitat important et d’un trafic permanent : chemin du Grand
Bois, chemin de Pierre Playet, chemin appelé
« Traversière » (Cret du Griffey), chemin de Leytellier (Savoyères), chemin « divisant les territoires de Savoyères et du Peuil »,
chemin du Pinay à Terre Grasse, chemin de Savoyères
au Peuil…
Le
Bourg était naturellement joint à tous les hameaux ; on notera toutefois
que la jonction au pont de Claix se faisait non comme aujourd’hui par pont
Rouge mais par un chemin qui passait à la Ronzy, la Chièze, le mas du Colombier, celui du Grand Champ,
franchissait la Robine sur un pont au lieudit « Rafour »
puis se poursuivait en passant au mas de Laou, à la Ridelet où la Suze était franchie
par un pont et de là par la rive gauche de la Suze
gagnait le pont de Claix. En 1784 cet axe historique est déjà appelé
« vieux chemin public tendant de Claix à Pont de Claix ».
Au-delà
de ces chemins qualifiés de « publics » existait tout un maillage de
chemins secondaires joignant des mas à des hameaux, ou des mas entre eux et des
chemins de desserte de fonds parfois qualifiés de publics tel le « chemin
public du Crey de Comboiry ».
Les
ruisseaux, fort nombreux sur Claix, que coupaient ces chemins étaient de
manière générale franchis à gué. Seuls sept ponts sont historiquement
attestés : le pont sur le Drac, le pont sur la Robine sur le chemin
traditionnel du pont de Claix au Bourg (ancien pont Bottu),
un autre pont sur un bras de la Robine à l’entrée sud du Bourg, un pont sur le
ruisseau des Fallots au nord de Cossey,
le pont sur la Pissarde sur le chemin du Bourg au
château d’Allières et deux ponts sur la Suze, l’un à la Ridelet et
l’autre plus à l’est sur l’ancien chemin de Varces
(actuelle rue des Sources), peut être le pont Meylat
ou Meillan du moyen âge.
La carte de Cassini :
Les
Cassini étaient une famille d’astronomes et de géodésiens français d’origine
italienne :
-
Jean
Dominique dit Cassini 1er (1625-1712) fut le premier directeur de
l’observatoire de Paris fondé par Louis XIV en 1672. Il laissa de nombreux
mémoires sur Vénus, Mars et Jupiter et découvrit deux satellites de Saturne.
-
Jacques
dit Cassini II (1677-1756), fils du précédent, étudia surtout la figure de la
terre.
-
César
François dit Cassini III (1714-1784), fils du précédent, leva la carte du
royaume en 180 feuilles au 1/100 000ème appelée « carte de Cassini »
qui devait servir de modèle aux cartes d’état major.
-
Dominique
dit Cassini IV (1748-1845), fils du précédent, qui termina la grande carte de
France aujourd’hui conservée aux archives de l’IGN à
Paris.
L’extrait
relatif à Claix date vraisemblablement de la seconde moitié du 18ème
siècle. On constate que les voies de communication se résument à la liaison des
bourgs : Claix, Risset et Varces
et à l’axe routier de Grenoble à Vif. Aucun des chemins qui reliaient les
hameaux entre eux n’est mentionné.
Arrivant
de Grenoble, la route royale franchissait le Drac au Pont de Claix pour longer
ensuite les collines de Rochefort. Au bas de la pente du pont, au lieu de se
diriger directement vers Claix elle emprunte le chemin qui part de Pont Rouge
et se dirige vers Risset pour s’arrêter à l’église. A
peu près à mi chemin, la voie dérive vers la droite pour aborder Claix par le
sud.
Le
Bourg est encore représenté sous la forme circulaire dont l’avait doté le moyen
âge.
Figurent
sur la carte les hameaux actuels de Cossey (Cosseil), Pénatière, Bouveyres (Bouvaires), la Balme, Furonnières, Malhivert (Mallivert), la Côte (la Coste), Jayères,
le Peuil, Savoyères, la
Croix, Allières, la Ronzy,
la Bâtie (la Bastie) et Risset
(Ruisset).
Sont
aussi mentionnés les mas de Chandilloneyre (Chandillonère), les Côtes (les Costes), les Echirolles, Marceline (Marseline) et
Rochefort.
Les
chapelles sont indiquées par un monument surmonté d’une croix : Cossey et Risset.
Un
dessin similaire mais sans croix mentionne les châteaux : Cossey, la Ronzy, la Bâtie, Allières et l’ancien château delphinal.
Les
rivières ne sont pas omises : le Drac est figuré dans son ancien cours et
la grande digue de Marceline est également
représentée. Sont aussi notés la Pissarde, le Rif
Talon, le ruisseau de Cossey, le Lavanchon…
Enfin
l’ancien four à chaux du Pont de Claix est également représenté.
Délibération du conseil
municipal du 9 septembre 1802 :
Les
chemins vicinaux devant être entretenus aux frais de la commune sont alors les
suivants :
-
chemin
du village de Claix à Risset,
-
chemin
du village à la grande route de Grenoble,
-
chemin
du village au hameau de la Balme,
-
chemin
du village à Seyssins,
-
chemin
du village aux hameaux de Furonnières, Malhivert et la Côte,
-
chemin
du hameau de la Côte au hameau de Jayères,
-
chemin
de Malhivert aux Costes,
-
chemin
de Furonnières à la Côte et Jayères,
-
chemin
de Malhivert à la Balme,
-
chemin
de la Balme au pont de Claix,
-
chemin
du hameau de la Cheza chez le citoyen Laurent et
ensuite plusieurs fonds,
-
chemin
du hameau de la Ronzi au Marais,
-
chemin
du village à la maison du citoyen Belluard et aux
Marais,
-
chemin
de Malhivert au Pérouse (orthographe respectée)
Délibération du conseil
municipal du 28 Floral An 11 (18 mai 1803) :
Division
des chemins en trois classes :
Chemins
de 1ère classe :
1)
chemin
tendant du village de Claix au pont de la Suze
joignant la grande route de Grenoble en Provence par la Croix Haute : 925
toises de longueur (1 toise =
2)
chemin
du pont de Claix à Echirolles : 500 toises de longueur et
3)
chemin
du pont de Claix au Saut du Moine jusqu’à la limite de Claix et Champagnier et au-delà la nouvelle route d’Italie
4)
chemin
de Claix à Varces par Risset :
693 toises de longueur et
5)
chemin
de Claix au col de l’Arc par la Croix, Jayères, Savoyères, Saint Ange : 2010 toises de longueur et
6)
chemin
de Claix à Seyssins sous Cossey : 1300 toises de
longueur et
Chemins
de 2ème classe :
1)
du
village au hameau de la Balme : 480 toises de longueur et
2)
du
village à Furonnières prenant son embranchement sur
le chemin 6 de première classe : 230 toises de longueur et
3)
chemin
de Claix à Cossey par Furonnières
et Malhivert depuis l’embranchement sur le chemin 6
de première classe : 1024 toises de longueur et
4)
chemin
du hameau de Malhivert aux hameaux du Peuil et de Savoyères : 2340
toises de longueur et
5)
chemin
de Claix à la Cotte tenant son embranchement du chemin 3 ci avant. Longueur non
donnée et
6)
chemin
de la Cotte à Jayères commençant en face de la maison
Saint Ours (la maison forte de la Côte) : longueur 620 toises, largeur
7)
chemin
de Claix à Allières par le hameau de la Croix :
550 toises de long et
8)
de
la Chièze jusqu’aux carrières de sable à la rive
gauche du Drac au confluent de la Suze passant par
les mas de Malgarni et Bozancieu,
traversant le ruisseau de la Suze et arrivant au
grand chemin du pont de Claix : 810 toises de longueur et
9)
chemin
de Risset à Grenoble depuis le pont sur la Suze jusqu’à la limite de Claix et d’Allières :
540 toises de longueur et
Chemins
de 3ème classe d’un usage particulier :
1)
chemin
de Furonnières à Garetières
par Doyatières (Duatières) :
900 toises de longueur
2)
chemin
de la Croix Rolland au …. par les Pérouses :
longueur non donnée, largeur de
3)
chemin
de Furonnières à la Balme : longueur non donnée,
largeur de
4)
chemin
de Malhivert à la Balme : 530 toises de
longueur,
5)
chemin
de Cossey à la Balme : 530 toises de longueur,
6)
chemin
de la Balme au pont de Claix par le mas de Bozancieu
à la rive gauche du Drac : 520 toises de longueur et
7)
chemin
de la Ronzy aux Marais : 380 toises de longueur
8)
chemin
de l’angle nord ouest du Clos de la Bâtie au chemin de la Ribodie
(Ribaudie) : 360 toises de longueur et