SAVOYERES

 

Le hameau est situé au sud ouest de la commune, entre le plateau du Peuil au nord et celui de Saint Ange au sud, sur une terrasse exposée au midi à une altitude moyenne de 860 mètres.

 

Le nom de Savoyères sous la forme « Savoyeris » apparaît dans l’imposition de 1566 qui montre alors 6 redevables.

 

Le toponyme pourrait rappeler les charbonniers savoyards qui exploitaient alors la forêt pour en tirer le précieux charbon de bois.

 

Le parcellaire roturier de 1655 mentionne les maisons et propriétés de Pierre Vial (maison, grange, terres et prés) et de Guigues Darnaud (maison, grange, jardin, pré et terres).

 

Le parcellaire noble de 1693 décrit les grands propriétaires de Savoyères dont le plus important est sans nul doute Antoine Belle, seigneur de Pellafol, qui possède 65 sétérées de terres (près de 25 hectares) ainsi qu’une maison et des vignes.

 

Le parcellaire de 1784 montre un habitat diffus mais important : la dame Joubert y possède une grande propriété (maisons, cour, pré, terres), Pierre Vial y a maison et terres et Jean Brun, maison cour et terres.

 

L’habitat aggloméré au hameau éponyme comporte les demeures et propriétés de Jean Verne, Hugues Vial, Marc Vial Bedot, François Revol, Jean Jallifier Verne, Jean Brun, Jean Rochas, Pierre Pascal, Louis Paturel…

 

Les autres parcelles de terres appartiennent pour l’essentiel à Louis Joubert et aux familles Vial et Jallifier Verne.

 

Le recensement de 1798 identifie 15 familles totalisant 78 habitants, dont celle de la doyenne de Claix, Magdelaine Belin, veuve Pascal, alors âgée de 84 ans ? Il s’agit pour l’essentiel de laboureurs et de journaliers.

 

Contrairement au Peuil Savoyères a de nos jours conservé un habitat permanent. Ceci a eu pour corollaire une banalisation des constructions anciennes. Néanmoins, certaines demeures conservent des traces d’architecture ancienne pouvant remonter au 18ème siècle ; ainsi un four à pain mentionné en 1784 subsiste t-il toujours.

 

Se voient également d’anciens bassins en pierre taillés à la hache et la « maison Giraud » ancienne demeure Revol qui, selon une tradition orale que j’ai recueillie en 1985 aurait eu alors « au moins 340 ans ». Cette demeure conserve encore trois pignons de pierre typiques des constructions verclusiennes. Une autre demeure, à l’est du hameau, présente du reste les mêmes caractéristiques.

 

Bien qu’habité depuis plusieurs siècles, le hameau de Savoyères ne fut jamais doté d’un édifice de culte : celui-ci s’exerçait alors à Saint Ange, sur le mandement de Varces dans une église prieurale connues dès le 12ème siècle.

 

L’école de Savoyères – aujourd’hui centre aéré communal – a été construite en 1866  pour un coût de 12 014 F réparti entre Clais (2/3) e Allières (1/3). Pour l’obtenir les habitants avaient bataillé dur, signant des dizaines de pétitions. Elle accueillait les enfants de Savoyères, le Peuil et Saint Ange.

 

Les mas dépendant de Savoyères :

 

Le mas à la Coynelery est mentionné sur le parcellaire de 1784 : les terres appartiennent alors à François Revol (maison avec cour et terre), à Jean Rochas (maison, cour, herme, pré et terres) et à la communauté de Claix.

 

Le mas au dessus de Savoyères est limité en 1784 à l’est par le hameau de Savoyères, au nord par le mas de Griffey et au sud par le rif de Combe Martin.

Deux habitats sont mentionnés : celui de Louis Joubert avec maison, prés, cour, terres et bois et celui de Pierre Vial avec terre et bois.

D’autres propriétés appartiennent à Jean Verne et à Louis Paturel.

 

Le mas des Murgers (dont le nom provient des murgers ou murgiers, amas de pierres en général ramassées dans les champs pour les rendre labourables et disposés autour de manière à former limite et protection) est limité en 1784 à l’ouest par le mas au Dessous de Savoyères et au sud et à l’est par le chemin de Savoyères au Bourg.

Il appartient alors à deux propriétaires fonciers : Claude Cocat (maison, cour, pré, terres) et M. de Fontbelle.

 

Le mas proche de la Pissarde est limité en 1784 au nord par le mas de Dessous Savoyères, au sud et à l’est par le rif de la Pissarde et à l’ouest par le lieudit « à Champallin ». Les propriétés sont alors composées de terres, bois et près qui appartiennent à la communauté de Claix. Jean Verne, Françoise Chanal, M. de Fontbelle et les pauvres de la communauté de Claix.

 

Le mas des Giteaux est signalé dès le parcellaire de 1693 qui mentionne plusieurs propriétaires : les hoirs d’Etienne Bedot pour 12 séterées de terre et herme, François Gautier Merle pour 4 séterées de terre et herme, les hoirs de Pierre Rozan pour une maison et 4 séterées de terres.

 

Le mas du Crey de Lachalm (dont le nom vient de crisa, crête) apparaît en 1784 à mi distance de Savoyères et du Peuil. Il présente alors quelques habitats avec de grandes propriétés : Etienne Sappey y a deux maisons avec cour, terres et bois et Jean Giraud une maison avec pré. Les autres propriétaires fonciers sont l’hôpital de l providence, Marc Brun Picard et Claude Rolland.

 

Le mas du Plâtre aux Armands (dont le nom est tiré d’un terrain de peu d’étendue, en pente, non clos et couvert d’herbe) apparaît en 1784 au sud du Crêt de Lachalm.

Il est alors composé de grandes propriétés de terres et de bois qui appartiennent alors à Claude Sappey, Jean Giraud, Jean Brun et Pierre Bardonnanche.

 

Le mas du Crey du Griffey est limité en 1784 au nord par le mas du Plâtre, au sud par le chemin de Leytellier, à l’est par le chemin de Savoyères au Peuil et à l’ouest par le chemin appelé Traversière.

Trois habitats y sont mentionnés : ceux de Félix Brun (maison, dépendance, herme, terres, bois), de François Revol (maison, cour, terres) et de Jean Rochas (maison, cour, herme, prés et terres). Jean Jallifier Verne, Claude Cocat et la communauté de Claix y ont également des terres.