MALHIVERT
Situé
au nord ouest de la commune, à une altitude moyenne de
La
forme actuelle « Malhyvert » ou « Malhivert » apparaît plus
tardivement au 18ème siècle. C’est semble t-il le hameau qui a donné
son nom à la famille de Malyvert – originaire de Bresse selon Rivoire de la
Bâtie – qui prit pour devise : « à bon feu, Malyvert ».
Vers
1770, Honoré Louis de Malyvert, seigneur de Pommier sous Treffort, conseiller
au Parlement, beau frère de la dame de la Balme Marie d’Agoult et coseigneur de
Seyssins possédait un bois et des terres sur Malhivert.
En
1566, Malhivert était le hameau le plus riche de la commune puisqu’il comptait
plus d’imposés de le Bourg lui-même (31 contre 26), loin devant tous les autres
hameaux.
Le
parcellaire de 1655 montre 49 propriétaires fonciers parmi lesquels Barthélemy
Buisson, Pierre Brun, Jean Collavet, Jean Deymard, André Pupil, Louis Revol.
Philippe Faure, notaire royal et vice châtelain de Claix, y possède également
des terres.
Le
parcellaire de 1784 mentionne 53 propriétaires fonciers et un grand nombre de
fonds relevant du parcellaire noble, ce qui montre combien les terres de
Malhivert étaient prisées : la demoiselle d’Aubert, le notaire Bret et
Claude Rolland y possèdent alors les plus grands domaines.
Peu
après, le recensement de 1798 montre que Malhivert (Balmeteyre inclus) est le
hameau le plus peuplé de Claix après le Bourg : 50 familles représentant
214 habitants.
Il
y a alors 15 laboureurs, 20 journaliers, 2 tisserands, 2 maçons, 1 cardeur
ainsi que le notaire et le brigadier de Claix.
Mais
bien qu’ayant toujours été le hameau le plus important, Malhivert n’eut jamais
d’édifice de culte, celui-ci ayant été depuis toujours situé à Cossey.
Néanmoins,
on m’a rapporté une tradition orale faisant état d’un « cimetière »
qui aurait été situé en contrebas de l’école : ceci n’est toutefois
corroboré par aucun texte ni, semble t-il, aucune découverte.
Enfin,
comme à Furonnières et à la Balme, la comparaison du parcellaire de 1784 et du
cadastre moderne ne laisse pas apparaître d’évolution notable de l’habitat
ancien.
Quelques
demeures méritent d’être signalées et, notamment :
-
la
« maison du duc de Malavert » : la date de la construction de
cette belle demeure, 1615, figure sur la fenêtre orientale. Une tradition
locale en fait la résidence d’un prétendu « duc de Malavert ». Sans
doute s’agit-il d’une survivance quelque peu déformée du souvenir de la famille
de Malyvert évoquée plus haut. Quoiqu’il en soit, l’architecture de cette
demeure dénote très fortement de celle des maisons traditionnelles
avoisinantes : la façade est est la plus intéressante avec une fenêtre à
meneaux, malheureusement obstruée dans sa partie supérieure et une très belle
porte. La fenêtre de la façade nord avec une traverse de pierre et une
ferronnerie fleurdelisée est particulièrement intéressante et originale.
-
la
« maison Nebon » : selon l’inscription conservée sur le seuil de
la porte d’entrée la demeure remonte à 1751. La tradition que l’on m’a indiquée
en 1985 parlait d’une ancienne « demeure noble ». Le plus ancien
propriétaire connu est Claude Rolland en 1784 mais l’inscription portée sur le
bassin « C R 1762 »montre qu’il en était possesseur dès au moins
cette date et sans doute même avant. Elle conserve trois fenêtres à meneaux et
un cadran solaire de 1750 avec l’inscription « MDCCL ULTIAMN TIME ».
Celui-ci a été restauré en 2002 par l’Atelier Tournesol.
Notice
particulière sur Claude Rolland :
Comme
indiqué ci avant c’est lui qui fit construite – ou reconstruire – cette belle
demeure. La famille Rolland, connue depuis le 17ème siècle, a donné
plusieurs consuls de Claix : Jehan en 1657, Claude de Malhivert en 1722 et
1723, un autre Claude, toujours de Malhivert, en 1772-1773. On trouve également
un membre, non prénommé, marchand en 1690 et un procureur juridictionnel en
1780.
C’est
donc Claude Rolland qui, vers 1750, fit édifier ou plus vraisemblablement
restaurer significativement une demeure sans doute familiale antérieure.
Né
en 1738, Claude Rolland avait épousé Louise Eymard d’une famille connue à Claix
depuis 1600, époque à laquelle l’un de ses membres, Guillaume, habitant
Malhivert, est consul de Claix.
Le
parcellaire de 1784 atteste que Claude Rolland et son épouse susvisée
possédaient cette demeure ainsi que de nombreux biens, certains relevant du
parcellaire noble, d’autres du parcellaire roturier.
Très
curieusement il ne semble pas que Claude Rolland soit resté après la Révolution
dans cette demeure puisque le recensement général de la population de 1798 le
montre alors à Cossey. Il a alors 60 ans et son épouse 58 ans. Vivent avec eux
leur fils Jean, 20 ans et leur fille Anne, 24 ans mariée à Gachet de Saint Paul
de Varces et le fils du couple, César, âgé de 3 ans.
Claude
Rolland apparaît encore comme conseiller municipal de Claix en 1804.
Son
ancienne demeure de Malhivert date t-elle intégralement de son époque ?
Oui si l’on se réfère aux deux inscriptions mais non si l’on considère
l’existence de fenêtres à meneaux qui paraissent antérieures. Même si dans
notre région la présence de fenêtres de ce type traduit souvent une période
postérieure à la Renaissance il y a quand même un pas à franchir pour rapporter
la construction de ces fenêtres au milieu du 18ème siècle qui me
parait bien tardive. Ainsi doit-on peut être admettre en définitive que la
demeure n’a été que restaurée en 1750, tout un pan d’un construction antérieure
étant alors maintenu.
Quoiqu’il
en soit, le cadran solaire date bien lui de 1751 et tout laisse à penser que
c’est Claude Rolland qui le fit placer, avec une certaine ostentation et peut
être pour imiter celui qui existait alors sur un mur du château de Cossey
-
la
« maison Guillot », reconstruite dans les années 1990, conservait
dans les années 1980 des portes anciennes (17ème siècle ?) dont
l’une avec une sculpture représentant une serpe.
De
nombreux bassins anciens subsistent à Malhivert, notamment chemin des Acacias
(antérieur à 1805), chemin de la Côte et chemin du Rif Talon.
On
rappellera que les crues du Rif Talon ont toujours eu des conséquences
dramatiques pour le hameau. En juillet 1837, la commune attribue
Le
four banal du chemin du Rif Talon, non figuré sur le parcellaire de 1784,
parait néanmoins d’origine ancienne.
Enfin,
l’école publique du hameau date de 1926-1927. Elle est en cours de
reconstruction en 2010.
Mas dépendant de
Malhivert :
Mas
de Pierre Paris : sur le parcellaire de 1784, les principales terres
appartiennent alors à la communauté de Claix, à Pierre Brun, à Claude Basset et
à Antoine Giraud. Un seul habitat figure, celui de Joseph Brun qui y a alors
maison, grange, écurie, four et terres. C’est aujourd’hui la maison de la
famille Brun Picard. Elle a été construite en 1728 comme l’indique
l’inscription figurant sur le linteau de la porte principale. Dans une
construction annexe subsiste un four à pain, aujourd’hui désaffecté, peut être
celui cité au 18ème siècle. Le bassin en pierre accolé contre la
maison est sans doute contemporain de celle-ci.
Mas
des Racles : le parcellaire de 1784 représente de mas (dont le nom semble
provenir de « graculum », les geais, composé alors de petites
parcelles de vignes qui appartiennent au notaire Bret, à Claude Basset et à
Pierre Gaillard.
On
relèvera également un lieudit « les cloîtres ».
Mas
en Champ Gauthier : en 1655, Michel Baron y a les principales terres.
Le
parcellaire de 1784 montre ce mas limité au nord par le chemin de Malhivert à
Cossey, à l’est par le chemin du Bourg à Cossey et au sud et à l’ouest par le
Rif Talon.
Les
principales terres et hautains appartiennent alors au notaire Bret, à Ennemond
Blanchon, à Pierre Champion, Jean Renavent et Chérubin Beyle.
Mas
de la Combe du Gampas : sur le parcellaire de 1784, ce mas est situé à
l’ouest de Malhivert. Il se compose alors de bois, terres, clapiers, hermes,
qui appartiennent à Guillaume et Jacques Perron, qui y ont maison, à Pierre
Brun et à Claude Barret. Une fontaine y est mentionnée.