LES TEMPLIERS A CLAIX ?
C’est
le baron d’Haussez qui, le premier, dans ses « souvenirs » publiés en
1838, évoque en parlant du château de Claix « une église de
templiers ». Peu après, E. BONNEFOUS dans la revue l’
« Allobroge » accrédite cette idée en se fondant sur « les
souvenirs du baron ».
Il
faut dire qu’à cette époque où le romantisme était roi, on voyait des templiers
partout.
Mais
déjà en 1924, H. ROCHAT s’avouait sceptique car, d’une part, les archives du
Temple ne renferment aucune allusion à un sanctuaire à Claix et d’autre part
lorsque les templiers rentrèrent de la Terre Sainte à la fin du 13ème
siècle, le chapitre Notre Dame de Grenoble avait déjà pris possession de la
terre de Claix depuis près de soixante ans. Or l’on sait que le Temple n’avait
pas coutume de lâcher ses domaines et il ne serait pas alors s’installer dans
les bois d’Echirolles s’il avait préalablement pris pied à Claix.
Le
général BEZEGHER a pourtant repris ultérieurement ces arguments en évoquant
néanmoins « les biens qu’auraient possédé les templiers sur Claix ». A
cet égard il cite : « une terre confrontant Guillaume de
Chypre », le « Molard de Rochefort »,
« quatre fosserées de vignes ».
Nonobstant
des recherches attentives, je j’ai pas retrouvé la trace des sources qu’il a pu
utiliser. Néanmoins il pourrait être plausible que l’ordre ait possédé à Claix
– comme du reste ne maints autres endroits – des terres et des revenus.
Du
reste, le général fait aussi un sort à l’ancienne ferme Ravaud
de la Chièze – qui a révélé récemment un blason
apparemment celui de cette famille et non celui des templiers – qui passait
aussi pour être « une maladrerie de templiers ».
Mais
les traditions ont la vie dure et la rue qui longe les ruines du château delphinal de Claix porte encore le nom « d’Impasse des
Templiers ». Même relégués dans une voie sans débouché ils subsistent
ainsi toujours.