LES ANCIENS METIERS DE CLAIX
En
ce qui concerne l’antiquité et le haut moyen âge, les fouilles archéologiques
du Val d’Allières (voir dans le présent site
Internet) ont laissé à penser à un artisanat de proximité : meule, poids
de tisserand, fusaïole…
Pour
le moyen âge, seuls quelques textes permettent de nous renseigner quelque peu
sur les anciens métiers. De tous, celui de vigneron est assurément celui qui
est le plus lié à Claix. Dès au moins l’an Mil, des vignes sont exploitées à Cossey et alors données au prieuré clunisien de Domène. Des
battoirs sont ensuite mentionnés en 1296.
L’enquête
delphinale de 1339 permet d’évoquer des moulins
(trois d’entre eux dépendant du château et produisent alors 100 sétiers de blé), des peigneurs de chanvre et des cordiers.
Une boucherie dépendant de Varces est également
citée.
A
partir de 1632 une autre boucherie implantée à Claix est également citée comme
affermée en 1632, 1640, 1652, 1654, 1655…
Des
maçons – dont ’origine de la corporation remonte à l’antiquité – ont du
également s’établir très tôt à Claix : la première mention certaine
remonte à 1378 à l’occasion des travaux de déviation du Drac. Ils sont ensuite
régulièrement cités : 1631, 1636, 1692…
Les
tisserands, on l’a vu, sont connus de très haute époque mais la première
mention explicite les concernant date de 1404. Il en va de même pour les
charbonniers cités dans le même document mais dont l’origine doit être beaucoup
plus ancienne.
Les
différentes pièces d’archives relatives à Claix font également état, avant le
18ème siècle, de bouviers (1372, 1601…) de tanneurs et de tourneurs
(14ème et 15ème siècles), de cordonniers (1623). On
notera également un « mas des Mercières à Allières.
Les
cultivateurs sont également présents à Claix depuis toujours, même si les
sources d’archives ne les évoquent pas directement : ferme gallo romaine
du Cellier, viculus d’Allières…
Aux 14ème et 15ème siècles ils représentent à Claix comme
du reste dans la plupart des villages la profession dominante même si tous ou presque
n’exploitaient alors pas pour leur compte mais pour celui des familles nobles.
Au
titre des « professions libérales » exercées sur Claix on évoquera
les notaires, très présents par de nombreux textes (1530, 1554, 1657, 1677…),
les apothicaires (1642, 1693), un maître d’armes (1534) et un sergent royal à
compter de 1632.
Le
parcellaire de 1784 donne une bonne représentation des métiers alors exercés
sur Claix. Dans l’ordre d’importance on citera 26 journaliers, 25 laboureurs,
19 vignerons pour ce qui concerne les professions dominantes mais aussi, 3
maçons, 2 charpentiers, 1 tisserand, 1 boulanger, 1 meunier, 1 cordonnier, 1
galocher, 1 boucher, 1 maréchal ferrant, 1 cardeur, 1 tailleur d’habits et
également quelques professions libérales : 2 notaires, 1 chirurgien, 1
docteur en médecine, 1 hoste (hôtelier), 1 marchand.
A
la veille de la Révolution une capitation donne une représentation socio
professionnelle encore plus précise ; il y a alors sur Claix 64
journaliers, 25 fermiers, 22 laboureurs, 16 vignerons pour ce qui est de la
culture de la terre et 8 tisserands, 7 cordonniers, 7 cabaretiers, 5
charpentiers, 3 boulangers, 3 carreleurs, 3 maçons, 2 maréchaux ferrant, 2 galochers, 2 drapiers, 2 tailleurs, 1 barbier, 1 cloutier,
1 drapier, 1 meunier, 1 peigneur de chanvre, 1 menuisier, 1 charron, 1 payannier et une marchande. Sont également cités : 1
sergent, 1 brigadier et… 32 pauvres.
Au
lendemain de la Révolution, le « rolle de ceux
qui doivent se pourvoir de patentes conformément à la loi du 17 mars
1791 » donne pour les professions libérales une typologie similaire même
si elle un peu moins précise : 8 tisserands, 7 cabaretiers, 5
charpentiers, 3 boulangers, 3 cordonniers, 3 maçons, 3 drapiers, 2 maréchaux
ferrant, 2 galochers, 1 charron, 1 menuisier, 1
meunier, 1 barbier, 1 marchande, 1 tailleur (de pierre ou d’habit ?), 1
cloutier.
Le
recensement général de la population dressé en 1798 donne une liste encore plus
précise mais il faut toutefois se méfier quelque peu des professions indiquées
car la Révolution est passée par là et certains nobles se déclarent facilement
cultivateurs ou fermiers comme Barthélemy Borel de la Minière, dont la
particule a alors disparu et qui se dit « cultivateur ».
Sont
alors recensés :
-
92
laboureurs, 72 journaliers, 16 fermiers, 4 jardiniers, 3 cultivateurs pour ce
qui concerne les professions agricoles,
-
7
tisserands, 6 charpentiers, 6 maçons, 4 maréchaux ferrant, 4 tailleurs, 3
cardeurs, 3 charrons, 3 cordonniers
-
2
cabaretiers, 2 bouchers, 2 galochers, 1 drapier, 1
barbier, 1 meunier, 1 boulanger, 1 peigneur de chanvre, 1 cordier
-
Ainsi
que 1 huissier, 1 notaire, 1 juge de paix et 1 brigadier.
Bien
que les privilèges aient été théoriquement abolis on dénombre aussi 20
domestiques, dont le plus jeune âgé de 11 ans et le plus âgé de 67 ans.
En
1824, l’enquête statistique de la 7ème division militaire, peu
précise au demeurant, recense le chiffre étonnant de 540 agriculteurs (mais
très probablement les membres des familles sont ils assimilés) ainsi que 7
cabaretiers, 5 tisserands, 4 maréchaux ferrant, 4 cordonniers, 4 tailleurs et 4
charrons.
Enfin
en 1900 la typologie des métiers a nettement évolué mais moins sans doute
qu’elle ne le sera entre le début et la fin du 20ème siècle.
Dans
les toutes premières années du 20ème siècle sont recensés à
Claix :
-
30
cultivateurs,
-
7
débiteurs de boissons,
-
2
boulangers,
-
2
bureaux de tabac,
-
2
meuniers,
-
1
boucher,
-
1
marchand de tissus,
-
1
tailleur d’habits
Et
pour ce qui concerne l’industrie et l’artisanat :
-
6
maçons,
-
5
charpentiers,
-
3
charrons,
-
3
cochers voituriers,
-
3
gantiers,
-
3
fabricants de papier,
-
3
menuisiers,
-
2
cordonniers,
-
2
entrepreneurs,
-
1
gallocher,
-
1
tuilier,
-
1
jardinier.