LE SITE ARCHEOLOGIQUE DU VAL D’ALLIERES A CLAIX

 

Les travaux de viabilisation préparatoires au lotissement du Val d’Allières ont entraîné à l’emplacement de l’actuelle allée de la Combe de la Chevillarde (lots 17 et 16) la découverte fin 1979  par L. GIACINTI d’un ensemble de substructions antiques.

Par suite d’une négociation menée avec le promoteur, M. Claude BLANC, une campagne de sondages a été entreprise afin de déterminer les zones archéologiquement sensibles et de pratiquer sur elles des fouilles préventives.

Le site a ainsi été fouillé en sauvetage, sous la direction de M. Michel COLARDELLE, dans des conditions difficiles de janvier à mars 1980. Sur douze sondages profonds effectués à la pelle mécanique, quatre se sont avérés positifs. Deux zones distinctes ont été identifiées : la première, dont le traitement a été assuré par M. Aimé BOCQUET et le Centre de Documentation de la Préhistoire Alpine, consistait en une couche noire profonde (1,60 mètre) livrant des tessons de céramique protohistorique à gros dégraissant et la seconde, d’époques gallo romaine et haut moyen âge qui a donné lieu à un rapport de fouille de sauvetage.

 

Ce qui suit est la synthèse de ce rapport.

 

1 – les bâtiments :

 

Deux bâtiments d’orientation légèrement différente s’étageaient dans la pente, séparés par un mur de soutènement. Ils ont été incomplètement dégagés car la partie sud est du premier bâtiment était détruite par les terrassements antérieurs à la fouille et la partie ouest du deuxième bâtiment, profondément enfouie, a été laissée in situ.

Le mode de construction des deux bâtiments était semblable : sur un radier de pierres liées au mortier blanc se trouvait une semelle de fondation en pierres maçonnées de modules variés, grossièrement épannelées (deux ou trois lits). Puis, avec un ressaut de l’ordre de 5 à 12 cm, s’élevaient les murs proprement dits avec leurs parements non enduits de moellons et un blocage interne. Les angles des murs extérieurs étaient correctement chaînés, tandis que dans certains cas les parois internes, rajoutées après coup, étaient séparées des murs extérieurs par des « coups de sabre ». La partie en élévation du premier bâtiment était large de 48 cm tandis que celle des murs du deuxième bâtiment mesurait 56 cm. Par ailleurs, dans le premier bâtiment les moellons des parements étaient moins réguliers et moins bien assisés que dans le second bâtiment.

Le premier bâtiment dessinait un grand rectangle de 16,20 m sur 7 m, orienté sensiblement est ouest. Une paroi intérieure, construite dès l’origine, séparait deux pièces de surface inégale (28 m2 et 59 m2), dont la plus petite, presque carrée, se situait à l’est. Un appentis mal construit et incomplètement conservé avait été ajouté en façade sud, à l’angle sud ouest. Aucune porte n’a été identifiée mais la conservation très fragmentaire des élévations rend compréhensible cette absence. Un dépotoir en légère fosse occupait l’angle notre est, à l’intérieur, et un foyer en dôme, également intérieur, occupait l’angle sud ouest. Deux foyers extérieurs ont été retrouvés, l’un à l’angle nord est, contre le mur et un autre adossé à la paroi sud de l’appentis. Enfin, un trou de poteau carré, contre le mur nord de la petite pièce, témoignait de l’existence d’aménagements extérieurs ou de réparations (soutènement de charpentes).

Le second bâtiment a moins révélé d’éléments. Il possédait également au moins deux pièces mais leur superficie n’a pas pu être calculée ni leur orientation. Le mur de refend intérieur n’était pas chaîné, ce qui implique vraisemblablement une phase au moins de modification architecturale. Au sud de ce bâtiment, un mur étroit (46 cm) semblait former une sorte de galerie ou un appentis allongé. Le contact entre cet ajout et le mur primitif n’était pas conservé mais la différence de structure et de dimension est insuffisante pour montrer qu’il s’agit d’un ajout.

Entre les deux bâtiments, un mur très irrégulier, maçonné en assez gros moellons, était orienté perpendiculairement à l’axe du premier bâtiment et de la pente du terrain. Ce mur dépassait la largeur du bâtiment et semblait limiter une terrasse. Il était d’une direction différente du second bâtiment ce qui semble, comme son caractère frustre, être un indice de contemporanéité avec le premier bâtiment. En dessous de lui, passait en oblique une canalisation initialement formée d’un tuyau de bois recouvert d’imbrices emboîtées dont quelques traces de dépôt calcaire étaient encore visibles. Cet aménagement faisait probablement partie d’un drainage de la pente destiné à protéger le second bâtiment de l’humidité.

 

2 – Stratigraphie :

 

Il est possible que la pente, assez forte, et les sédimentations d’inégale épaisseur aient modifié considérablement la stratigraphie initiale. Quoiqu’il en soit, les fouilleurs ont été très surpris de ne pas trouver de couches d’habitat superposées comme on pouvait s’y attendre dans des bâtiments aux sols de terre battue, modifiés au moins à une ou deux reprises et eu égard à l’éventail chronologique des monnaies et du matériel céramique. On a observé essentiellement, au dessus de l’argile damée du substrat naturel, une couche d’habitation sombre contenant des charbons de bois épars et la majeure partie du mobilier recouverte dans le premier bâtiment était contemporaine des foyers et de l’utilisation du dépotoir.

 

3 – Matériel archéologique :

 

En dehors de tessons et de petits objets répartis assez uniformément à l’intérieur des deux bâtiments et dans leurs abords immédiats (avec une densité plus forte à l’extérieur) on a pu distinguer quatre ensembles différents et nettement séparés : les deux premiers paraissant liés au premier bâtiment, le troisième occupant l’espace séparant le mur de soutènement de la paroi ouest de ce bâtiment et le quatrième situé dans la galerie sud du deuxième bâtiment. Ces quatre lots de matériel se différenciaient autant par leur situation géographique que par leur nature.

 

Ø  dépotoir du premier bâtiment :

Plusieurs formes entières ou très reconnaissables figurent dans le lot de céramiques qui se trouvait dans ce dépotoir. On n’y trouve que deux éléments de sigillée claire : un col de petite bouteille à bec verseur pincé, petite anse opposée au bec dont seule l’attache subsiste, engobe orangée irrégulière et craquelée mais assez brillante et une petite coupelle hémisphérique à fond étroit légèrement concave et engobe orangée. Plusieurs tessons ont permis de reconstituer une assiette ou un bol de « dérivée des sigillées paléochrétiennes » (DSP) grise à marli plat estampé de rouelles dont l’engobe a disparu. Ce type de poterie, rarissime dans la région grenobloise (deux tessons connus à Grenoble dans les fouilles du début du 20ème siècle) correspond à des formes d’origine provençales étudiées par J. RIGOIR dans le couloir rhodanien et fournit une datation assez basse (5ème ou début du 6ème siècles) bien que l’on ne sache pas exactement à quelle époque ont cessé de produire les ateliers provençaux. Une lampe en céramique bistre non engobée possède un médaillon concave sans décor percé d’un grand trou de remplissage. Le bec, assez proéminent, porte des traces d’utilisation. L’anse, largement dégagée, constitue une originalité pour laquelle on ne connaît aucun correspondant régional.

En dehors de ces céramiques relativement fines, on a trouvé plusieurs poteries communes dont les formes s’apparentent fortement à celles de sites méridionaux (Lombren, grotte de l’Hortus…) et, dans une moindre mesure, à celles du gisement mérovingien de Larina à Hières sur Amby, une grande jatte grise à épaulement et rebord à large moulure avec fond plat et étroit, deux pots piriformes (l’un bistre, l’autre gris foncé), un bol à épaulement nettement marqué surmonté d’un col en dépression et d’un rebord ovale éversé. Un fond plat de gros vase en pâte grossière blanche à surface grise bleutée témoigne d’implantations de la vallée du Rhône (atelier de Dieulefit ?). Un peson pyramidal en céramique bistre, atypique, était mêlé à ce matériel.

A coté de ces céramiques figuraient une anse large et ornée de cinq cotes longitudinales en verre de couleur verte, une fusaïole à section conique ornée de filets en creux soulignant la perforation et le pourtour en bois de cerf, un curieux objet en plomb percé d’un trou qui a dû appartenir à un quelconque système de robinetterie, des pattes de fixation murale en fer. Enfin, les fouilleurs n’ont pas été étonnés de trouver dans cet ensemble cohérent de l’époque paléochrétienne deux fragments de vase en pierre ollaire, matériau qui semble avoir été fort usité jusqu’au 7ème siècle comme en témoignent les gisements régionaux de cette époque.

Une monnaie (petit bronze) illisible, de la fin du 4ème siècle, a pu être utilisée longtemps après son émission, de même que deux petits bronzes, l’un de Valens et l’autre de Gratien, Valentinien II ou Théodose 1er.

 

Ø  appentis du premier bâtiment :

Un ensemble céramique important a été retiré de cette zone dans laquelle ont peut être été répandus les déchets provenant des nettoyages d’une partie du premier bâtiment. Parmi elles, un assez grand nombre de sigillées claires de grandes tailles (jattes et grands bois) à engobe orangé ou brun sombre à décor de guillochis. L’ensemble s’apparente à des formes du 4ème siècle connues en particulier dans la région (Lyon, Genève) sans qu’on puisse trouver les équivalents exacts. Une petite coupelle à pied annelé en sigillée fine sur pâte grise mais à l’engobe brun (accident de cuisson ?) est difficile à situer avec précision. Est-ce une sigillée claire ou une DSP ? Parmi la céramique commune (grands ou petits pots possédant généralement un épaulement bien marqué) on note la présence de plusieurs tessons d’un vase à carène en céramique grise bien cuite, à bord éversé plat et facetté. Cette dernière forme qui annonce clairement les types mérovingiens est connue à Hières sur Amby et devient assez fréquent au nord du département de l’Ain. Un vase peu galbé en pâte grossière grise, à dégraissant calcitique, à rebord simplement éversé, est assez atypique. Il parait tourné mais correspond vraisemblablement à une production locale, voire même domestique. L’ensemble de ce matériel, ainsi que le peson pyramidal qui l’accompagne doit certainement avoir été utilisé au plus tôt à la fin du 5ème siècle, plus vraisemblablement au 6ème siècle. Il doit donc être contemporain du dépotoir.

 

Ø  galerie sud du deuxième bâtiment :

L’ensemble découvert dans cette zone est assez déconcertant. En effet, on y trouve à coté d’un fond plat de céramique grise estampillé d’une signature de potier allobroge illisible (fin 1er ou 2ème siècles) et d’une cruche en terre jaune fine à petite anse rubanée à décor de cercles étagés sur le haut d’une panse carénée de datation inconnue, un petit pot de sigillée claire à engobe orangée, fond concave, léger épaulement marqué d’un décor de guillochis (4ème siècle ?) et un gros pot de céramique bistre fine à dégraissant micacé, de forme globulaire, à lèvre en épais bandeau arrondi. Cette dernière forme s’apparente à des découvertes provençales et doit appartenir à l’extrême fin du 4ème ou au 5ème siècle. Enfin, un petit bol en céramique commune bistre, à rebord plat a été percé après cuisson de trous irrégulièrement disposés, de manière à s’en servir comme faisselle.

Quelques objets ou fragments d’objets métalliques mêlés à cette couche n’apportent aucun critère de datation mais donnent des indications sur les fonctions des habitants, en particulier une petite paire de forces en fer.

En conclusion, le matériel trouvé devant ce bâtiment doit vraisemblablement être daté du 5ème siècle. Il peut être légèrement antérieur à celui du deuxième bâtiment à moins qu’il n’en soit contemporain.

 

Ø  zone entre les deux bâtiments :

Cette aire contenait, outre un fragment de meule en lave et des céramiques communes sans grandes différences avec celles précédemment énumérées (parmi lesquelles un petit pot piriforme en céramique grise, complet, à étroit fond plat et bord arrondi rentrant, prolongeant la courbure de la panse, marqué sur un coté d’une croix gravée), un nombre important de tessons de sigillée classique du centre de la Gaule, à décor ou lisse. Formes et décors de cette sigillée indiquent essentiellement le 2ème siècle (oves, décors floraux d’assez piètre qualité), comme d’ailleurs une estampille du potier MAIOR (Lezoux). C’est également à cette période qu’appartient une estampille sur céramique grise ou commune du potier allobroge CARISIVS.

Un sesterce de Néron, émis à Rome entre 64 et 66 a été trouvé avec ce matériel :

D : NERO CLAVD CAESAR AV GGERPMTRTIMPPP, tête laurée à droite,

R : Rome casquée assise à gauche S/C/ ROMA

Si la majeure partie de ce mobilier appartient au 2ème siècle (dépotoir ancien déplacé par les terrassements qui ont été nécessaires pour aménager les bâtiments aux 5ème, 6ème siècles ?), la présence du petit gobelet montre bien que l’occupation de cette zone est également de l’époque paléochrétienne.

 

Ø  à l’intérieur du premier bâtiment :

Parmi les divers objets épars dans ce bâtiment, il faut noter :

-       un couvercle en céramique grise à gros dégraissant à gros bouton de préhension plat,

-       un fond plat de pot en pâte blanche à surfaces grises bleutées, du type « Dieulefit »,

-       un fragment de gobelet en sigillée lisse de bonne qualité (2ème siècle ?),

-       un ciseau à pierre en fer,

-       une petite pierre plate marquée d’une gorge à chaque extrémité et dont les traces d’utilisation montrent qu’il s’agit d’une pierre à aiguiser,

-       un follis des fils de Constantin frappé à Lyon entre 330 et 335

D : CONSTANTINOPOLIS, buste casqué à gauche

R : la louve et les jumeaux VPLG

 

Ø  au nord du premier bâtiment :

Contre le mur, à l’extérieur, ont été trouvées deux monnaies :

-       un denier d’Hadrien (Rome, entre 125 et 128)

D : HADRIANVS AVGVSTVS, tête laurée à droite

R : COS III, pudicitia voilée à gauche

-       un sesterce d’Antonin le Pieux pour Marc Aurèle César (Rome, 151, 152)

D : AVRELIVS CAESAR AVG PIIF, buste drapé, tête nue à droite

R : TR POTVI COS II ( ?)

 

Conclusion :

 

La fouille de sauvetage menée sur le site du Val d’Allières montre donc la présence, dans une commune qui possède un oppidum (Rochefort) où une occupation vraisemblablement discontinue est attestée de la Tène jusqu’au moyen âge (fouilles Müller), d’un ensemble de petites habitations (village ou plutôt dépendances d’une villa) des 5ème ou 6ème siècles. Les personnes qui vivaient là pratiquaient l’agriculture et l’élevage, peut être aussi quelque artisanat (ciseau à pierre). Elles utilisaient, à coté d’une céramique commune qui reflète à la fois la force des traditions artisanales antiques (bords ourlés ou en léger bandeau, panses piriformes) et de nouveaux courants culturels (formes carénées), des poteries plus fines, sigillées claires dont on avait déjà souligné, pour le site de Hières sur Amby en particulier, le caractère tardif et des « DSP » estampées d’origine provençale.

La présence de ces vestiges paléochrétiens, outre les indications typologiques qu’elle fournit, attire l’attention sur la petite chapelle médiévale proche, au centre d’un petit cimetière encore utilisé malgré sa position excentrée par rapport à l’habitat actuel et qui perpétue peut être un lieu de culte fort ancien.

 

Nota :

 

Postérieurement à son rapport de fouille, M. COLARDELLE notait qu’une étude plus fine du matériel amenait à envisager une occupation du site dès la fin du 1er siècle ou pour le moins dans le courant du 2ème siècle, avec une poursuite de l’occupation aux 3ème et 4ème siècles puis une nouvelle période aux 5ème et 6ème siècles. Toutefois, l’abondance de formes réputés du bas empire qui se mêlaient en couche comme en dépotoir à des types plus tardifs (comme les dérivées des sigillées paléochrétiennes en particulier) souligne toutefois la possibilité d’une longue conservation à la fin du 4ème siècle ou au début du 5ème siècle d’un matériel produit auparavant, ou bien l’éventualité d’une production conservant longtemps des formes traditionnelles.  

 

 

Description particulière des principaux objets trouvés sur le site :

 

Coupelle en céramique : sigillée claire. 12, 2 cm de diamètre et 4 cm de hauteur. Petite coupelle en pâte rose claire ç lèvre simplement arrondie et fond ombiliqué. 5ème siècle.

Lampe à huile : lampe entière en céramique bistre non engobée avec médaillon concave, sans décor, percé d’un grand trou de remplissage. Le bec porte des traces d’utilisation. L’anse, largement dégagée, constitue une originalité. On n’en connaît jusqu’alors aucun autre exemplaire régional similaire. Dimensions : 14,7 cm de longueur, 9,2 cm de largeur, 6,1 cm de hauteur. 5ème siècle.

Fusaïole : en os tourné de 4,5 cm de diamètre et de 1,7 cm de hauteur. La perforation est cylindrique. Deux cercles concentriques gravés soulignent son pourtour et le bord sur la face conique. Les fusaïoles, destinées à faciliter la rotation du fuseau lors du filage de la laine, sont connues depuis la protohistoire. Elles deviennent assez rares dans les gisements gallo romains ou médiévaux. Cette fusaïole du 5ème siècle témoigne de la survivance de l’artisanat de l’os, très pratiqué à l’époque antique.

Elément de robinetterie ? : curieux objet en plomb, percé d’un trou, qui a pu appartenir à un système de robinetterie. Datation : 5ème ou 6ème siècles.

Assiette en dérivée des sigillées paléochrétiennes : assiette ou bol en céramique grise « DSP » à marli plat estampé de rouelles dont l’engobe a disparu. 5ème ou 6ème siècles.

Peson pyramidal : en terre cuite de 9 cm sur 7,5 cm de base et de 16 cm de hauteur. Ce type de vestige se rencontre de façon quasi systématique sur les sites gallo romains. Il est généralement proposé pour être l’un des poids qui aidaient à tendre les fils verticaux des métiers à tisser. C’est la raison pour laquelle il est toujours rangé sous l’appellation « peson de tisserand ».

Boucle d’oreille : rondelle de bronze de 2,5 cm de diamètre percée d’un trou circulaire décentré permettant la fixation à l’oreille par un lien périssable. La décoration consiste en un trait gravé avant perforation avec un compas sur les trois quarts de la périphérie de la rondelle. De ce trait partent des hachures obliques vers l’extérieur, le registre intérieur étant formé d’une succession de cercles pointés très effacés par l’usure. L’intérêt de ce pendentif réside dans son étroite ressemblance avec deux pièces trouvées l’une à Grenoble dans un atelier de fondeur gallo romain, l’autre dans une sépulture double mérovingienne à Seyssinet Pariset.

Gobelet : petit gobelet à bords rentrants, fond étroit légèrement concave en céramique grise assez épaisse. Une croix verticale aux branches inégales est excisée sur la panse à mi hauteur. Dimensions : 7,5 cm de hauteur sur 10,1 cm de diamètre. 5ème siècle. (Inventaire M. D. 84.5.4)

Vase : en céramique jaune grisâtre à parois relativement fines. La lèvre est ourlée vers l’extérieur, de section triangulaire. La panse est piriforme, le fond étroit et plat. Dimensions : 17,9 cm de diamètre, 15,5 cm de hauteur. 5ème siècle (Inventaire M. D. 84.5.5)

Couvercle : en céramique commune grise à gros dégraissant, téton de préhension large et plat, bord simplement arrondi. Dimensions : 17,1 cm de diamètre, 7,7 cm de hauteur. Sa forme prolonge celle des couvercles gallo romains. 5ème siècle. (Inventaire M. D. 84.5.6)

Jatte : en céramique commune. Grande jatte à bord oblique ourlé, col souligné d’une dépression circulaire, fond étroit plat. La pâte, à gros dégraissant, est grise et bien cuite. Ce type de vase, dans certains gisements de Provence ou du couloir rhodanien a été trouvé dans des niveaux du 5ème siècle. Dimensions : diamètre de 21,5 m, hauteur de 11,4 cm. 5ème siècle. (Inventaire M. D. 84.5.7)

Bol caréné : bord et départ de panse de bol caréné en céramique grise. Issus du répertoire de la Tène, les bols carénés n’ont jamais totalement disparu et l’on assiste même à partir du 3ème siècle à leur résurgence. 13 cm de diamètre d’ouverture. 5ème ou 6ème siècles.

Pot caréné : fragment de pot caréné en pâte brune,  à bord arrondi, panse bulbeuse ornée de cotes verticales en relief. Cette forme est répandue dans tout le monde celtique occupé par Rome avec des profils plus ou moins accentués. On la retrouve aussi bien au 1er qu’au 2ème, voire au début du 3ème siècles. Dimensions : 10,3 cm de hauteur, 8,8 cm de diamètre d’ouverture. 1er ou 2ème siècles.

Fond de vase allobroge : fragment de fond de vase. L’inscription inscrite à l’intérieur de deux cercles concentriques formant bourrelet semble inédite : CAR(…)S F(ecit). On accorde aux productions « allobroges » une fourchette chronologique comprise entre le 2ème et la première moitié du 3ème siècle.

Pots ovoïdes : quoique différents par leur lèvre (arrondie dans un cas, déversée dans l’autre cas), ces deux fragments de pots en pâte rouge appartiennent à une même génération. Ils s’apparentent à des formes largement diffusées pendant toute l’antiquité et que l’on rencontre dès le 1er siècle. Dimensions : 11 et 12 cm de diamètre.

Faisselle : fragment de faisselle en céramique claire. La panse percée de petits trous espacés régulièrement atteste son utilisation en faisselle. Diamètre d’ouverture de 14 cm. Non datée.

Coupe en céramique sigillée : fragment de type DRAG 36. La lèvre légèrement retombante soulignée à l’intérieur par une fine rainure témoigne de son appartenance aux productions de la Graufesenque entre 60 et 150. 17 cm d’ouverture.

Fragments de sigillée : 7 fragments de vases produits dans les ateliers du sud de la Gaule de 10 à 40 après J. C. pour certains et dans les ateliers du Centre de 100 à 200 pour les autres.

Coupe en céramique : pâte claire à revêtement argileux grisé, lèvre arrondie ornée d’une gorge interne. Des exemplaires de ce type ont été retrouvés à Aouste sur Sye (Drôme) dans le dépotoir d’une villa. Ils sont datés de la seconde moitié du 4ème siècle. 12 cm d’ouverture.

Gobelet en céramique : petit pot en céramique assez fine à engobe orangé irrégulier, lèvre finement ourlée, col tronconique, panse bombée et pied étroit annelé. La limite entre col et panse est soulignée par une cannelure horizontale sous laquelle se déroule une ligne de guillochis verticaux. Dimensions : 9,4 cm de hauteur, 9,5 cm de diamètre. 3ème au 4ème siècles. (Inventaire M. D. 84.5.1)

Goulot de cruche : fragment en pâte claire à revêtement  argileux grisé. La typologie de ce fragment est à rapprocher des productions de Portout, atelier en activité du dernier quart du 4ème au début du 5ème siècles. Diamètre extérieur : 2,3 cm

Plat en céramique : grand plat en « dérivée des sigillées paléochrétiennes » grise à marli subhorizontal bordé de chaque coté d’un cercle incisé sur pâte fraîche entre lesquels se développe une série régulière de rouelles formées de guillochis concentriques. Appartenant certainement au groupe provençal, ce grand plat, malheureusement incomplet, est l’un des rares témoins d’importations dans le Graisivaudan d’un type de céramique qui a supplanté la sigillée claire entre le 4ème et la fin du 5ème siècles. Dimensions : 37 cm de diamètre et 4,5 cm de hauteur. (Inventaire M. D. 84.5.3)

Forces : la forme des forces, destinées en particulier à tondre les moutons, n’a pratiquement pas varié depuis l’époque gauloise jusqu’à l’époque moderne. Il s’agit ici d’un modèle particulièrement petit (12,6 cm de longueur). 5ème siècle ? (Inventaire M. D. 84.5.8)

Ciseau en fer : petit ciseau de section quadrangulaire à corps infléchi pour favoriser le travail de taille. L’extrémité porte la trace de coups de marteau. Ce type d’objet est rare. Sa forme particulière indique une utilisation pour la finition de surfaces planes, probablement en bois. Dimensions : 19,2 cm de longueur, 1,3 cm de largeur et 1,9 cm d’épaisseur. 5ème siècle. (Inventaire M. D. 84.5.10).

Anneau en bronze : fragment à section ovale possédant une encoche à une de ses extrémités. Il peut s’agir d’un bracelet. Dimensions : 8 cm de diamètre et 0,7 cm d’épaisseur. Epoque indéterminée.

Clou en bronze : à tête sphérique de 3,5 cm de longueur, et 0,25 cm d’épaisseur avec un diamètre de 1,1 cm pour la tête. Epoque indéterminée.

Aiguisoirs : 2 pierres en calcaire l’une plate et l’autre rectangulaire dont l’une est marquée d’une gorge à chaque extrémité. Dans les deux cas, des traces d’utilisation attestent la fonction d’aiguisoir. Epoque indéterminée.

Anse de bouteille : anse ruban en verre ornée de cinq cotés. Sa typologie et sa couleur verte permettent de suggérer son appartenance à une bouteille à panse prismatique. Dimensions : 5,5 cm de hauteur et 3,5 cm de longueur. 1er ou 2ème siècles.

Monnaies : outre celles citées ci avant :

Ø  As de Domitien en bronze, frappé à Rome en 81

D : IMP CAES DIVI VESP F DOMI(TIAN AVG) P M têt laurée à droite

R : TRP COS VII DES VIII P(PS)C Athéna debout tenant la foudre et une haste.

Ø  une monnaie de Valens en bronze (367-375)

D : … LEN… S…. buste diadèmé

R : SECVRITAS REIPVBLICAE

Ø  un petit bronze illisible de la fin du 4ème siècle

Ø  un bronze de Gratien, Valentinien II ou Théodose émis entre 378 et 383

R : REPA(RATIO REIPVB)

 

Bibliographie sur le site archéologique du Val d’Allières :

 

-       M. COLARDELLE, L. et L. GIACINTI : Rapport de fouille de sauvetage s. d. 80753. CAHMGI et SADRAH

-       GALLIA, 40, 1982, informations archéologiques, pages 398 à 406

-       J. C. MICHEL : fiches du pré inventaire des monuments et des richesses artistiques de l’Isère, commune de Claix n° 58 à 62, août 1984, déposées à la Conservation du Patrimoine de l’Isère

-       Ouvrage collectif : des Burgondes à Bayard, mille ans de moyen âge, 1981-1984, notices n° 15 et 16, page 37, n° 22, 23, 24 et 25, page 38, n° 28 et 29, page 40, n° 31, page 41, n° 74, page 50

-       Ouvrage collectif : Archéologie chez vous, la vallée de la Gresse, n° 4, 1985, notices 96 à 133, pages 17 à 25

-       J. C. MICHEL : Isère gallo romaine, I, 1985, pages 223 et 231

-       J. C. MICHEL dans  Carte archéologique de la Gaule, 38/1, 1994, page 153

-       J. C. MICHEL : Histoire de Claix, 2002, pages 43 à 46