LE PEUIL

 

Le plateau du Peuil est un très vaste plateau de 1100 hectares s’étageant à une altitude comprise entre 849 m et 906 m.

 

Ce nom de Peuil que l’on retrouve assez souvent dérive directement de « podium », éminence, hauteur.

 

L’analyse des couvertures aériennes de 1948 et de 1980 démontre une évolution rapide du plateau. En 34 ans, le Peuil est passé d’un paysage ouvert, sans haies, avec peu de bosquets à un paysage cloisonné de haies où certains chemins ont disparu et où la forêt a gagné sur toute la périphérie.

 

Ceci est dû à la désaffection rapide du plateau. Très peuplé et très cultivé autrefois, in ne subsiste maintenant plus que deux cultivateurs pour l’ensemble du plateau.

 

Le Peuil a toujours été constitué de plusieurs points d’habitats distincts : hameaux du Peuil et du Puy, mas de Punay, de Merlière et de Terre Grasse.

 

Le hameau du Peuil remonte fort loin dans l’histoire : il est cité pour la première fois dans l’hommage d’Isoard et Amblard, seigneurs de Claix, au chapitre de l’église cathédrale de Grenoble sous le nom de « Podium Claysii » (Peu(il) de Claix).

 

Dans une reconnaissance de 1280 est cité un Guillaume Orsetti « de Podio ».

 

Il est également question de ce hameau dans les comptes de Grésivaudan de 1374 : « Podium Claysii ».

 

Les parcellaires de 1655 et 1693 mentionnent divers propriétaires fonciers pour le Peuil, les plus importants étant alors le Président de Périssol, seigneur d’Allières et Guigues Daymard.

 

Le parcellaire de 1784 montre que douze familles résidaient alors au Peuil : on y relève les noms de Félix Brun, Joseph Cocat, Jean David, la demoiselle Aubert… Le hameau est alors réparti de part et d’autre du chemin du Peuil au Gampas, à l’est du Puy.

 

Le poignard médiéval du Peuil :

 

En 1984, lors d’une promenade après un orage particulièrement violent, le docteur Farès de Claix devait découvrir, au bord du chemin de la Vie, un poignard en fer, fiché en terre jusqu’au pommeau.

Il me fit part de sa découvert en avril 1985, lors de l’exposition patrimoniale réalisée à Claix sous les auspices de la municipalité et du service départemental du pré inventaire des richesses historiques.

Le centre d’archéologie historique des musées de Grenoble et de l’Isère, saisi par mes soins, a daté ce poignard du 15ème ou du 16ème siècles.

 

Mas dépendant du Peuil :

 

Le mas du Punay, situé au sud du hameau du Puy et au nord de la tourbière du Peuil est, selon toutes probabilités, d’origine ancienne.

Le parcellaire de 1693 décrit d’importantes possessions, maison, grange, prés, terres, marais et herme appartenant à l’hôpital de la Providence de Grenoble.

Un siècle plus tard, albergés à Pierre Arnaud Saturnin et Pierre Revol, elles sont toujours propriété dudit hôpital. Le mas est alors nommé « au Pinay ».

En 1791-1792, ces bâtiments seront vendus comme biens nationaux du clergé pour 23 livres, 13 sols.

Bien que mutilés, ils subsistent toujours et offrent encore, à l’est, deux portes cintrées de belle facture et un pignon à redent en pierre de type verclusien.

 

Le mas du Puy au champ du Fas figure sur le parcellaire de 1784 avec pour limites, au nord Pierre Aigue, au sud le mas de la Combe, à l’ouest le mas de Champajaly et à l’est le chemin du Puy au Grand Bois.

Les terres sont partagées entre le comte de Morges, Félix Brun et la demoiselle Aubert. Une seule construction y est mentionnée, celle de Claude Ruyet.

 

Le mas de Champajaly est situé sur le même parcellaire au nord du Peuil et au sud du Gampas. Les terres principales appartiennent alors à Félix Brun, Jean David et le comte de Morges. Il n’y a pas d’habitat.

 

Le mas au-delà de la Combe du Gampas est limité à la même époque à l’ouest par le chemin public du Gampas et à l’est par le chemin de Malhivert au Peuil.

Il est alors composé de quelques maisons : celles de Jean Bonnet, d’Antoine Gautier, de Jean David et de Pierre Mercier.

 

Le mas du Crêt de Lachal est figuré en 1784 à l’est du Puy et au sud du mas deu Champ du Bonhomme.

Marc Brun Picard y a maison, cour, jardin et près ; Jean Girin et Claude Rolland possèdent près, terres et bois.

 

Le mas du Champ du Bonhomme est cité dès 1693. Le Président de Périssol, seigneur d’Allières, y a des prés et des champs. Le parcellaire de 1784 le situe au sud du Punay ;

Les terres appartiennent alors à l’hôpital de la Providence, au comte de Morges et à Félix Brun.

On notera un lieudit « champ de la Croix » à l’est du mas.

 

 

                                               HAMEAU DU PUY

 

Le hameau du Puy, dont le nom comme celui du Peuil signifie la hauteur, semble remonter au moins au 13ème siècle. Une reconnaissance de 1283 mentionne en effet une Alise de Putheo (du Puy), femme de Jean de la Balme.

L’imposition de 1566 fait état de onze propriétaires taxés.

Le parcellaire de 1693 mentionne d’importantes propriétés : Jean Brun Picard (maison, grange, pré et herme), Antoine Champion (terres), Claude Coquat (grange et terre), Vincent Challande (terre), Claude Mure (terre), le Président de Périssol (maison, grange, jardin, pré et terres), la veuve de Félix Brun (maison, terre et bois), Jean Roudier (terres), Noël Vincent Cholat et Etienne Vincent (terres).

 

Le parcellaire de 1784, source fondamentale d’étude, décrit un habitat groupé de plusieurs maisons appartenant alors au comte de Morges, à Jean David et à Félix Brun. D’importantes terres y sont associées. Le hameau est alors situé entre les chemins de Pierre Playet et du Grand Bois, à l’ouest du Peuil. Les maisons figurées sur le parcellaire sont toutes conservées et certaines ont été restaurées avec goût (notamment l’ancienne maison Brun).

 

Un très beau bassin, déjà repéré en 1784, existe toujours. Une délibération du conseil municipal datée du 14 janvier 1914 le qualifie de « fontaine publique coulant de temps immémorial ».

 

Le mas de la Combe est situé sur le parcellaire de 1784 au nord ouest du hameau du Puy ; Il est limité au nord par le chemin de Grand Bois et à l’est par le chemin public du Puy au Grand Bois.

Les principales terres appartiennent alors au comte de Morges, à Félix Brun et à Félix Vial Bedot.