LE
CHATEAU DE MONTOLIVET ET L’ANCIEN CHAMP DE FOIRE DE CLAIX
Le
site qu’occupe aujourd’hui le « château de Montolivet »
était jadis l’ancien champ de foire de Claix. Le premier acte qui mentionne une
foire à Claix remonte à 1302 : c’est la consultation dite « ne langue
vulgaire » que Guigues Alleman,
alors seigneur de Claix, réclama à son conseil. Les actes du moyen âge rédigés
en langage grenoblois sont extrêmement rares. A vrai dire, on n’en connaît que
trois : le testament de Guigues Alleman seigneur d’Uriage daté de 1275, le rouleau des
comptes consulaires de Grenoble portant sur la période 1338-1340 et, justement,
cette consultation juridique du 26 février 1300 par laquelle Guigues prête hommage pour son nouveau fief de Claix au
doyen et au chapitre Notre Dame de Grenoble qui possédaient la haute seigneurie
de Claix.
Le
27 mai 1302, Guigues Alleman
qui ne parlait ni n’entendait le latin réunit à Grenoble un conseil de six
personnes, dont trois au moins étaient des jurisconsultes, afin que l’acte qu’il
avait conclu deux ans auparavant avec le Chapitre Notre Dame lui fut expliqué
en langue vulgaire et que ses droits fussent déclarés de façon positive. En
résumé, cet acte (dont on trouvera la transcription intégrale dans le présent
site Internet à la rubrique « archives de Claix) mentionne, pour ce qui
nous intéresse ici, que « le seigneur peut établir un marché à Claix et y
faire toutes ordonnances de police sur les denrées qui s’y vendent, sauf celles
qui appartiennent à ladite église ». L’original de ce document a
malheureusement été perdu mais l’on sait qu’il figurait dans les
« archives de Grésivaudan » (liasse1308) et il nous est connu par une
copie faite au 18ème siècle par Lancelot, aujourd’hui conservée à la
Bibliothèque Nationale.
La
foire de Claix a ainsi pris son origine dès cette haute époque. Elle se tenait
à l’emplacement du « champ de foire » de l’époque, au sud du château delphinal, à l’emplacement de l’actuel château de Montolivet. Durant au moins cinq siècles elle perdurera. Mais,
en 1827, l’ex maire de Claix, Fantin, propriétaire des lieux, s’oppose à la
tenue sur son terrain des deux foires annuelles (essentiellement à bestiaux)
qui se tenaient sur son terrain les 3 mai et 4 septembre. Le conseil municipal
d’alors lui rétorque que ces foires sont « établies sur une possession
d’au moins deux siècles (sic), rappelée sur les titres de propriétés des
prédécesseurs de M. Fantin » (délibération du 22 janvier 1827). L’affaire
en reste là.
En
1864, la foire du 4 septembre « qui se tient à Claix chaque année depuis
un temps immémorial » est déplacée au 16 septembre pour qu’elle n’ait plus
lieu en même temps que celles de Champ et de Beaucroissant (délibération du 24
novembre 1861).
Le
31 octobre
Cette
appellation a donné lieu à bien des controverses. En fait, le toponyme est cité
dès le 17 octobre 1296, date d’une reconnaissance passée au Chapitre Notre Dame
par Guillaume de Claix « exceptio Monte Oliverii » (ADI B 4214 f° 6). Cette famille de Chypre
ayant participé aux croisades (*) alors qu’elle avait déjà pied à Claix
pourrait lui avoir donné ce nom de « Monte Olivero »
par analogie au « Mont des Oliviers » de Jérusalem. Par corruption,
il serait devenu « Montolivet ».
Depuis
1903, les foires se tinrent alors sur le nouveau « champ de foire »
situé en contrebas de la propriété, au bord de la route d’Allières,
nom qui est toujours conservé dans l’actuelle voirie.