LA CULTURE DU CHANVRE A CLAIX
Durant
des siècles, la culture du chanvre fut avec celles du blé et de la vigne, l’une
des principales richesses de Claix.
De
ces temps il ne subsiste aujourd’hui que quelques rares routoirs ou roussoirs (encore appelés raffours)
alors qu’on en comptait 42 en 1784.
La
culture du chanvre, excellente plante textile, ne parait pas avoir exigé
d’efforts et de connaissances particulières mais son traitement nécessitait une
main d’œuvre abondante et de nombreuses manipulations successives. La première
de celles-ci était précisément le « rouissage » : les tiges
rassemblées en minces gerbes étaient déposées à cheval sur des poutres placées
en travers des routoirs de façon à faire dissoudre progressivement, de préférence
par l’action de l’eau courante, l’espèce de gomme collant les fibres entre
elles et à permettre de séparer ensuite celles-ci.
Après
séchage, les tiges devenues très fragiles étaient entreposées dans des hangars
en attendant le « teillage » : c’était là le travail le plus
délicat puisqu’il s’agissait de ne pas briser les tiges et de conserver le plus
de longueur possible aux fibres qui devenaient bientôt de la filasse, laquelle
allait alors au peignage pour devenir corde, fil ou toile.
Dès
1296 sont cités les « bataors de Clays ». En 1339, les « gauchoirs
et battoirs » delphinaux sont estimés à 5
florins de revenu.
En
1642, les principaux battoirs de chanvre sont installés au Bourg, à Allières et à Rochefort.
Lors
de la révision des feux de 1700, il est indiqué que la dîme se paie au Chapitre
Notre Dame sur la base du trentième pour les chanvres. C’est d’ailleurs vers
cette époque que la culture du chanvre connaît sa plus grande expansion. Lors
de la grande enquête statistique ordonnée par l’intendant de Fontanieu en 1730 la production annuelle de Claix est
évaluée à 73 quintaux de chanvre.
Peu
après la Révolution on compte encore à Claix 8 tisserands, 2 cardeurs et 1
peigneur de chanvre.
En
1816 est accordée l’autorisation d’installer sur la Suze,
à la descente du Pont de Claix, un « artifice » pour battre le
chanvre. Pourtant, huit ans plus tard une enquête de l’autorité militaire
affirme que cordiers et tisserands n’existent pratiquement plus à Claix dont la
récolte de chanvre est livrée directement à Grenoble.
Les
routoirs figurant sur le parcellaire royal de 1784 sont les suivants :
-
un
à Bouveyres (Jean David),
-
un
à Bozancieu (Philippe La Balme),
-
huit
« au dessous de Bozancieu » (3 à Jean Louis
Fournier, 2 à Coste, 1 un Chapitre, à Joseph Giroud et à Joseph Brunaud),
-
1
à la Côte chez les demoiselles Le Brun,
-
1
« dessous la Chieza » aux Dames Carmélites,
-
3
« en Pré Puinchin », au sieur Royer,
-
2
au « mas du gué du vingtain » au sieur
Bonnet Dumolard,
-
3
à Font Ratel (2 à Giroud et 1 à Félix Paillot)
-
5
aux Marais (Antoine Girard, Félix Brun, Jean Mure, Claude Fournier, Mme Decharaney)
-
1
au « Rafour » au sieur André,
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2
aux « Grands Champs » (Beyle et le sieur André),
-
2
aux « Vieroz » (Clapier et de Lachal),
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1
« dessus le Bourg » à François Martinet,
-
3
« dessous la Ronzy » (Royer),
-
7
aux « Bauches » (2 au seigneur de Montchenu, 2 au Comte de Morges, 1 à Louis Garnier, à
Michel Brun et aux Dames Carmélites),
-
1
« en Patrachon » à la cure de Claix.