DE LA RENAISSANCE A LA REVOLUTION

 

Cette longue période qui court du début du 16ème siècle à la fin du 18ème siècle a été tout d’abord marquée par les guerres de religion dont le seul effet pour Claix aura été l’éphémère existence du « fort de Bozancieu » (traité avec l’étude de ce mas) et par l’augmentation du nombre de forains à Claix (infra).

 

Le début du 17ème siècle voit la reconstruction définitive du pont de Claix et l’implantation croissante de grandes familles sur Claix : à titre illustratif on verra ci après l’importance de leur biens fonciers, particulièrement ceux de Philippe Faure, notaire royal et vice châtelain de Claix de la part du Chapitre au milieu du 17ème siècle

 

Les biens de Philippe Faure d’après le parcellaire de 1655 :

 

-       pré au mas des Charrières,

-       autre pré audit lieu,

-       autre pré à la cime des Charrières,

-       autre pré aux Charrières,

-       pré aux Bauches,

-       autre pré aux Bauches,

-       item au Gua du Vingtain jouxtant le seigneur Président de Lecot,

-       pré au gué de la Blanchi,

-       autre pré à (illisible),

-       plusieurs prés aux Caillates,

-       pré aux Pérouses,

-       terre et pré à « la Butina », jouxtant Me Claude Chappe,

-       autres terres à Furonnières,

-       item, maison et vergers à Furonnières,

-       maison au lieu (illisible),

-       terres, prés et vergers à Furonnières,

-       labours (illisible),

-       plusieurs prés derrière le bourg de Claix,

-       vignes aux Balmes jouxtant M. de Servien au levant,

-       autre vigne au lieudit des Balmes,

-       autres fonds aux… (illisible),

-       autres vergers au lieudit les Côtes,

-       pré au mas d’Allières aux Coissy confinant Me David Borel, notaire,

-       autre pré audit mas,

-       terre au mas de Borrelière,

-       rivoires et hermes à Mont Olivet,

-       vignes et hermes aux… (illisible),

-       terres au mas d’Allières,

-       autre terre et hermes au mas de la Thoiry, jouxtant Me Ennemond la Croix,

-       maison, grange et plassage avec jardin audit lieu de Borrelière,

-       terre à la Ronzy dessous la chapelle, jouxtant le sieur de Dorne au levant,

-       terre à la Barletière

-       pré et vigne, grange, sous le chemin tendant à la Côte,

-       terre à … (illisible),

-       pré et herme à Jayères,

-       rivoires au mas du Pont,

-       autres rivoires audit lieu du Pont,

-       item pré en Fontbelle,

-       rivoire audit Fontbelle,

-       plusieurs granges et près au Bourg de Claix,

-       maison et plassage au Bourg de Claix,

-       autre maison et jardin au Bourg,

-       maison, cour et jardin au Bourg confinant le seigneur de Pellafol,

-       item, près et bois à Savoyères,

-       prés audit Savoyères,

-       finalement, rivoire en Comboiry

 

le tout estimé 25 livres, 11 sols et 7 deniers. Par comparaison on indiquera que les considérables possessions de la famille de Servien seront estimées à 106 livres en 1693.

 

 

Le début du 18ème siècle voit la seigneurie de Claix échoir à un très important personnage, le maréchal duc de Villeroy, gouverneur du jeune roi Louis XV de 1717 à 1722. Mais celui-ci, alors âgé de 74 ans et qui, en dépit de son titre, n’avait jamais brillé à la guerre, fut davantage préoccupé par l’éducation de son royal élève que par ses terres dauphinoises héritées de la succession déshérente des de Créquy.

 

Mais « le siècle des lumières » se traduit surtout pour Claix par la systématisation des capitations (évoquée ci après) et par une vie quotidienne peu différente de celle des siècles précédents : agriculture traditionnelle, défense contre le Drac, nombreux procès….

 

Les forains :

 

Jusqu’à la Révolution, Claix a été un séjour de prédilection pour des familles dauphinoises appartenant à la noble de robe ou d’épée. Elles y possédaient des domaines qui, autour de la maison de maître, comprenaient de nombreuses fermes et dépendances, des champs, des vignes, des vergers, des prés et des bois.

 

Ce choix peut s’expliquer par leur désir de se retirer parfois en un lieu verdoyant et frais, assez proche de Grenoble dont l’habitat n’était guère agréable.

 

C’est à ces propriétaires que s’appliquait le terme de « forains » ainsi que l’explique Guy ALLARD dans son dictionnaire du Dauphiné : « nous appelons de ce nom ceux qui, dans cette province, habitent ailleurs que dans les paroisses où ils ont des fonds et des domaines ».

 

Le parcellaire de 1655 mentionne trente « forains de Grenoble » dont Antoine la Balme, avocat, Guigues Bonnet, procureur, noble Etienne le Brun, Giroud, secrétaire du duc de Lesdiguières, Pierre de Luyau, procureur, Antoine Robert, procureur.

 

Le parcellaire de 1784 en cite encore seize parmi lesquels Louis Gabriel Faure de Fontbelle, Madame de la Tour, veuve de noble Gaspard de Charancy et Jacques Revol, ancien notaire.

 

Les capitations :

 

Du bas latin « capitatio », les capitations ou impôt par tête, apparaissent en 1587. De nombreuses capitations sont conservées dans les archives communales, la plus ancienne remontant à 1604.

 

L’une des plus complètes est celle du 24 janvier 1788 donnant alors la répartition socio professionnelle suivante :

 

-       64 journaliers (8 à Bouveyres, 19 à Cossey, 2 à la Côte, 3 à Allières, 7 à Furonnières, 5 à la Ronzy et la Balme, 12 au Bourg)

-       25 fermiers (1 à Bouveyres, 4 à Cossey, 2 à la Côte, 3 à Allières, 7 à Furonnières, 7 à la Ronzy et à la Balme, 1 au Bourg)

-       22 laboureurs (4 à Bouveyres, 6 à Cossey, 3 à la Côte, 2 à Allières, 1 à Furonnières, 3 au Bourg)

-       16 vignerons (4 à Bouveyres, 6 à Cossey, 3 à la Côte, 2 à Allières, 1 à Furonnières)

-       5 maçons (1 à Cossey, 1 à la Côte, 1 à Furonnières, 1 à la Ronzy, 1 au Bourg)

-       4 cabaretiers (1 à Cossey, 1 à Furonnières, 2 au Bourg)

-       3 tisserands (1 à Cossey, 1 à Furonnières, 1 au Bourg)

-       3 charpentiers (1 à Cossey, 1 à Furonnières, 1 au Bourg)

-       2 galochers (1 à Allières, 1 au Bourg)

-       2 maréchaux ferrant (1 à Cossey, 1 au Bourg)

-       2 cordonniers (1 à Cossey, 1 au Bourg)

-       2 tailleurs d’habit (au Bourg)

-       1 charron (le Bourg)

-       1 payannier (la Ronzy)

-       1 boulanger (le Bourg)

-       1 menuisier (la Ronzy)

-       1 meunier (le Bourg)

-       1 cloutier (le Bourg)

-       1 carreleur (Cossey)

 

et également 1 sergent (Cossey), 1 brigadier (le Bourg) et… 32 pauvres (1 à Bouveyres, 10 à Cossey, 2 à la Côte, 9 à Allières, 2 à Furonnières et 8 au Bourg).