ALLIERES
Le
nom d’Allières est assez répandu dans l’Isère :
c’est ainsi qu’outre Claix et Varces, à Lans il désigne un lieudit, à Saint Pierre de Chérennes un ruisseau, à Allevard un bois, à Saint Hilaire
du Rosier un hameau…
Sur
les territoires actuels de Claix et de Varces le nom
d’Allières à une double origine possible : un
souvenir des alisiers (ou alliers en forme dialectale) qui poussaient à cet
endroit ou une survivance d’un patronyme gallo romain, Alarius
ou Allarius (domaine de).
Le
hameau d’Allières sur Claix a du prendre naissance
très tôt : l’habitat romain et haut moyenâgeux du Val d’Allières en témoigne (voir à cet égard dans le présent site
Internet « le site archéologique du Val d’Allières ».
Mais c’est surtout sous l’emprise de la maison forte de Porte Traine, qui deviendra le château d’Allières,
qu’il a du prendre sa consistance historique.
En
1269 est cité le « chemin d’Allières ». En
1339, tout le territoire d’Allières, réparti
aujourd’hui entre les communes de Claix et Varces séparées
par la Pissarde, fait partie du mandement de Claix.
Le
hameau est ensuite cité en 1374 sous la forme « Alieras »
dans les comptes du Grésivaudan puis ce sont les moulins d’Allières
qui sont ensuite régulièrement cités à compter de 1435.
En
1655, Philippe Faure vice châtelain de Claix y a diverses terres ainsi que
David Borel notaire royal héréditaire.
Le
parcellaire de 1784 mentionne les divers mas qui dépendaient alors d’Allières : mas de la Chevalary,
mas des Gorges et de la Dondrelle, mas du Mollard,
mas du Pertuis, mas de la Tondivy, mas de Noyarey, mas des Mercières et montre que les grandes
propriétés appartiennent alors au comte de Morges, au sieur Bony,
à le demoiselle d’Eymard et au châtelain Borel.
Le
hameau proprement dit est alors composé d’une vingtaine de maisons dont celles
de Barthélemy Borel de la Minière (ou de Caminière),
châtelain de Claix (demeure bourgeoise, grange, cour, jardins, verger, terres,
hautains et vigne), de Barthélemy Buisson (maison, four, jardin), de Jacques
Guillet (maison, plaçage et jardin), d’André Gorgy (maison, grange, four et jardin), de Pierre Robert
(maison, grange, cour, plaçage et jardin)…
La
capitation de 1788 montre qu’il y à Allières 10
journaliers, 3 fermiers, 2 laboureurs, 2 vignerons… et 9 pauvres !
Le
recensement de 1798 identifie 17 familles représentant alors 62 habitants.
L’ancienne
demeure noble du châtelain Borel existe toujours : elle a récemment été
aménagée en appartements. Barthélemy Borel de la Minière fut de 1780 à la
révolution le dernier châtelain de Claix pour la part du vicomte de Montchenu. Il décéda dans cette demeure, âgé de 80 ans.
Vieux célibataire et sans enfant, il avait renoncé à se faire appeler « de
la Minière ».
L’origine
de cette propriété n’est pas connue mais on trouve, dès 1566, un Noël Borel,
déjà châtelain de Claix.
Dans
son dernier état, la demeure traduisait essentiellement le 18ème
siècle, époque probable de sa reconstruction ou de nombreux embellissements.
L’orangerie existait également déjà en 1784 mais c’était alors une grange.
Lors
de la transformation de l’ancienne demeure Borel en 1992, on a découvert une
dalle de pierre de
L’inscription
est la suivante :
«
LES DIX COMMISSAIRES DE LA FABRIQUE NOBLES PIERRE DE BOCSOEL CHANOINE DE
L’EGLISE DE GRENOBLE PRIEUR ET COSEIGNEUR DE VIF, JEAN LOYS LE MAISHE, JEAN
FIGUEL, DANIEL ARMAND CONSEILLERS DU ROI AU PARLEMENT, ALEXANDRE ALLEMAND
PASQUIERS CONSEILLER DU ROY BAILLI DU VIENNOIS, FRANCOIS DE GRATET, JEAN
BAPTISTE DE FRANC CONSEILLERS DU ROY THRES (trésoriers) GENERAUX DE France EN
CE PAYS, GASPARD PERINET CONSEILLER DU ROY ET MAISTRE DES COMPTES, ANTOINE
SERVIENT CY DEVANT PROCUREUR DES ESTATZ DE CE PAYS, LOUIS DE CALIGNON SERGENT
MAIOUR DE GRENOBLE – LES MAISTRES OUVRIERS JEAN ALBERT ET PIERRE SALOMON
NATIFZ DE LA MURE JACOM RICHIER SCULPTEUR ».
L’inscription
a été donnée par l’OPAC au Musée Dauphinois le 10
octobre 1992 (inventaire 92.451).
Allée
des Pertuis, une autre demeure ancienne dotée d’une tour carrée est déjà
mentionnée sur le parcellaire de 1784 ; elle appartenait également au
châtelain Borel. Devant la maison subsiste un bassin déjà mentionné dans une
délibération de 1815.
Bien
que largement transformées, les anciennes maisons Charbonnier et Buisson du 18ème
siècle existent toujours chemin d’Allières.
Il
en va de même de l’ancienne maison Gorgy allée du
moulin des Fagots qui conserve toujours une porte ancienne avec un arc de style
gothique. Si le moulin des Fagots a disparu, le four déjà mentionné en 1784
existe toujours : c’est l’un des plus beaux fours anciens de Claix.
Le
pont sur la Pissarde est sans doute d’origine très
ancienne car le chemin, déjà cité au 13ème siècle, existait
probablement dès l’époque romaine. En 1984, l’arche en pierre était encore
visible. Quant aux parapets, ils avaient été construits en 1839 ainsi qu’en
témoigne une délibération municipale.
Les
moulins d’Allières existent toujours à l’état de
ruines hormis l’un d’entre eux récemment converti en maison d’habitation. Cités
dès le 14ème siècle, ils étaient alimentés par une dérivation de la Pissarde et par un aqueduc partiellement conservé.
C’est
sans doute à proximité de ces moulins que Laurent Alleman
de Périssol, seigneur d’Allières, avait fait
construire en 1649 « un martinet à deux maillets propres à fournir du fer
et un bâtiment de chambres pour loger les ouvriers nécessaires à le faire
valoir et un membre au dessous servant de magasin ».
Mas dépendant d’Allières :
Le mas de la Chevalary est
situé en 1784 au sud du hameau d’Allières. Il est
alors limité à l’est par la grande allée d’arbres qui conduisait au château d’Allières et au sud par le mas des Gorges. Il se compose
alors de grandes parcelles de terres appartenant pour l’essentiel au comte de
Morges, seigneur d’Allières.
Le mas des Gorges et de
la Dondrelle est représenté en 1784 comme étant parallèle à la Pissarde qui le limite au sud.
Les
terres appartiennent au comte de Morges, à Borel châtelain de Claix et à
Barthélemy Buisson. Il n’y a pas d’habitat.
Le mas au Pertuis est situé en 1784 à l’est du mas de la
Tondviry (aujourd’hui allée des Pertuis). Il se
compose de terres, bois, hautains, appartenant à la demoiselle d’Eymard et au sieur Borel, châtelain de Claix.
Le mas du Mollard est situé en 1784 au sud du mas de la
Croix. Ce nom de « mollard » que l’on retrouve assez fréquemment (Bouveyres, Cossey, Rochefort…)
signifie, en franco provençal, l’élévation de terrain, le tertre ou la butte de
terre importante.
En
1784 il est essentiellement constitué de terres cultivables, hermes, hautains et bois. Les principaux propriétaires sont
le comte de Morges, M. de Fontbelle, Borel châtelain
de Claix et le sieur Bony.
Le mas de la Tonviry est situé en 1784 au sud du mas de la Croix et
à l’ouest de celui de Noyarey. Il se compose alors
pour l’essentiel de grandes propriétés : terres, bois, hautains qui
appartiennent au sieur Bony, à la demoiselle d’Eymard et au sieur André.
Le mas de Noyarey rappelle
les noyeraies qui y existaient. En 1784 il est situé
à l’est du mas au Pertuis et à l’ouest du chemin du Bourg à la Bâtie. Il
appartient en totalité qu seigneur de Montchenu qui y
possède terres, hautains et vignes.